Le président par intérim du PDES, Ousmane Bah à propos de la sortie de crise : “Le pouvoir actuel n’a pas besoin d’opposition stérile mais des dénonciateurs”

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Dans un entretien qu’il nous a accordé, le président par intérim du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) non moins vice-président de l’Assemblée nationale et  député de Macina revient sur les péripéties que son parti a traversé, la grande victime du coup d’Etat “, le pouvoir actuel, les préparatifs des prochaines élections législatives auxquelles il n’est pas candidat. Pour lui, le pouvoir du nouveau président IBK a besoin des moyens de son plein exercice. Il n’a pas besoin d’une opposition qui pourrait le fragiliser dans un Mali encore convalescent au plan sécuritaire et institutionnel, il a plutôt besoin d’acteurs politiques prêts à dénoncer toutes les dérives.

 

Ousmane Ba
Ousmane Ba

Pour Ousmane Bah, le Mali d’aujourd’hui doit faire en sorte que le président actuel ait les moyens d’exercer pleinement son autorité. Cela n’empêche pas que quand il y a des choses à dénoncer, on ne le fasse pas. Même au sein du camp du président de la République, les dénonciations se feront s’il y a lieu. “Tout ce qui porte atteinte aux intérêts du Mali sera vigoureusement combattu. Mais je crois qu’au Mali, les gens sont très opportunistes et tout le monde se rapproche du pouvoir. Si on doit parler d’opposition dans ces conditions, elle sera très faible.

 

 

     Et ce que je crains, c’est qu’il y ait bientôt une race de laudateurs autour du chef de l’Etat, des gens qui vont lui donner de mauvais conseils et peut-être le monter contre certains… “

 

Parlant de la situation difficile que traverse le PDES, le 2ème vice-président du parti dira : ” depuis le coup d’Etat, tous nos cadres ont été systématiquement relevés de leurs postes quelle que soit leur compétence. Est-ce que c’est comme cela que le pays doit être géré. C’est en cela que nous sommes les plus grandes victimes de ce coup d’Etat. Tout ce qui est mauvais est montré comme relevant de notre responsabilité. Or, toute la classe politique a participé à la gouvernance de ces vingt dernières années. Citez-moi un seul parti qui n’a pas collaboré avec le président ATT. Je crois que, comme quelqu’un le dit si bien, il faut savoir raison garder “.

 

Et le député de Macina de préciser qu’en ce qui le concerne personnellement, il a été élu en tant que député indépendant, même pas comme Mouvement citoyen. Et dans l’héritage d’AT, il n’y a pas que de mauvaises choses. D’autres partis politiques ont tiré profit du régime du président ATT que le PDES. C’est l’occasion de le dire.

Et Ousmane Bah de rappeler qu’en 2008 déjà dans une interview dans les colonnes de Le Républicain il dénonçait la gestion qui était faite du problème du Nord. Il avait même relevé que l’Accord d’Alger était difficile à appliquer. Ce qui lui avait valu des inimitiés dans certains milieux politiques… “ Nous demeurons libres de nos opinions et à l’Assemblée nationale, nous l’avons suffisamment prouvé à travers les interpellations, les questions orales  ou écrites, des huis clos avec les membres du gouvernement pour snous imprègner des problèmes de défense, et de sécurité, etc”

A propos des législatives, à venir, Ousmane Bah déclare qu’il n’est pas candidat. A 73 ans, compte tenu de la situation, il ne veut plus briguer un mandat de député mais au sein du parti ou au FDR, la latitude est laissée aux responsables politiques de nouer les alliances selon les réalités locales. “Les élections législatives sont une élection de proximité, il faut donc tenir compte de plusieurs facteurs “.

C’est pourquoi il est possible que le PDES fasse des listes avec tous les autres partis dont le RPM, sans considération des réal        ités de la présidentielle. “Nous n’avons rien à nous reprocher. Je dis souvent que quand on n’est pas aux affaires, on n’a pas d’affaires. Mais tout doit se faire pour conduire à l’apaisement du climat politique, à la réconciliation des cœurs et des esprits. Le Mali actuel a besoin de tous ses fils”, souligne-t-il. Il a plaidé pour que chaque acteur évite le discours de la stigmatisation, de la diabolisation qui consiste à désigner certains dont le PDES comme des “pestiférés“. “Le coup d’Etat fait de nous des boucs émissaires, mais je dois personnellement dire que ce sont ces événements qui ont permis la libération de mon fils innocemment emprisonné…”

Au niveau du PDES, Ousmane Bah précise qu’il n’est devenu président du parti que “par défaut”. Il ne l’a pas demandé. Il n’avait d’ailleurs voulu qu’une présidence d’honneur, mais ses camarades ont refusé et ont fait de lui le 2ème vice-président. Avec le départ du président (le ministre Hamed Diané Séméga, avec les événements du 22 mars), le 1er vice-président ayant démissionné, il s’est retrouvé président intérimaire. Et d’ajouter qu’il est pressé de voir le président revenir pour reprendre la direction du parti. Il s’est toutefois félicité du fait que depuis le coup d’Etat, lui et ses collaborateurs ont pu tenir à bout de bras le parti grâce à leurs propres ressources financières parfois en bravant les menaces.

Bruno D SEGBEDJI

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3 COMMENTAIRES

  1. Si le RPM veut gagner les élections il faut mettre hors jeu Abdoulaye Idrissa le soit disant directeur de campagne IBK.il a foutu la la merde à la section RPm de Gao ansongo bourem et Mopti .il est rancunier et confond politique à une affaire personnelle.il est méchant.

  2. je salue toujours les hommes qui resistent dans les epreuves a ce titre je vous dis chapeau bas Mr BAH

  3. Il a raison en partie. On doit arrêter la stigmatisation et poursuivre des préjumés délinquants lorsqu’on dispose des preuves contre eux. Enfin, nous ne voulons plus de consensus. Donc il faut une opposition constructive qui servira de contre pouvoir lorsqu’il le faut.

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