Le débat général de haut niveau de la 68è session de l’assemblée générale des Nations Unies a débuté hier mardi au siège de l’organisation mondiale. Il se poursuivra jusqu’au mardi 1er octobre. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, qui est arrivé à New York lundi après-midi, y participe aux côtés de plus de 100 chefs d’Etat et de gouvernement dont le président américain Barack Obama.
Ibrahim Boubacar Keita est accompagné notamment de la Première dame, Mme Keita Aminata Maïga, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, et de son directeur de cabinet, Mahamadou Camara.
Au cours du débat général, 84 chefs d’État, 41 chefs de gouvernement, 11 vice-premiers ministres et 65 ministres des Affaires étrangères doivent s’adresser à l’Assemblée sur des questions allant du développement durable à l’éradication de la pauvreté, en passant par les changements climatiques, les droits de l’homme, et la paix et la sécurité internationales.
Les dirigeants du monde entier ont commencé à défiler à la tribune de Nations Unies pour leurs déclarations sur les sujets qui préoccupent l’humanité en ce moment. Outre le dossier syrien, devenu le théâtre du jeu d’influence des grandes puissances, les conflits en Afrique devraient occuper une grande place dans les débats de cette assemblée générale. La crise en République démocratique du Congo et le chaos en Centrafrique constituent des dossiers sur lesquels les dirigeants africains voudraient amener l’ONU à prendre des décisions. Il en va de même de la situation en Centrafrique. L’ONU doit rapidement prendre la décision de renforcer la Mission de soutien à la Centrafrique (Misca) mise en place par les pays d’Afrique centrale avec beaucoup de difficultés.
A l’ouverture solennelle du débat général, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a plaidé pour une action vigoureuse de la communauté internationale en Centrafrique, estimant que l’aide internationale pour ce pays est aujourd’hui désespérément insuffisante.
Quant à la situation de la RDC, elle est considérée comme préoccupante même si des progrès notables ont été enregistrés depuis la création d’une brigade d’intervention de l’ONU destinée à lutter contre les groupes armés qui continuent de terroriser les populations.
Le président Ibrahim Boubacar Keita prendra la parole le 27 septembre prochain. Il remerciera certainement la Communauté internationale pour sa solidarité à l’endroit de notre pays, solidarité qui nous a aidés à sortir de la crise politico-sécuritaire. Cette solidarité s’est manifestée notamment par la création de la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) qui a pris le relais de la Mission de stabilisation du Mali (Misma) mise en place par l’Union africaine et la CEDEAO dans la foulée de l’intervention française pour prêter main forte à nos forces armées dans la guerre contre les djihadistes et les indépendantistes qui occupaient le Nord de notre pays durant toute l’année 2012.
IBK devrait prendre aussi des engagements pour une meilleure gouvernance afin que cette crise ne se reproduise plus dans notre pays. La crise malienne est considérée à l’ONU comme en voie de règlement avec l’issue heureuse du processus électoral ayant abouti à l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita à la tête du pays.
Même si le Mali est en passe de sortir de la crise, la situation sécuritaire dans le Sahel demeure préoccupante. C’est pourquoi il est prévu demain en marge de cette 68è session de l’assemblée générale de l’ONU, une réunion sur le Sahel. La rencontre sera l’occasion de saluer les progrès dans notre pays et de réfléchir à des actions collectives pour lutter contre le terrorisme qui demeure une menace dans l’espace sahélien.
L’assemblée générale de l’ONU est aussi l’occasion de rencontres bilatérales entre les chefs d’Etat et de gouvernement. Le président Keita aura des nombreux contacts dans le cadre de la recherche de partenariat pour la reconstruction des infrastructures dans le Nord. Il rencontrera également nos compatriotes vivant aux Etats-Unis sans doute pour les entretenir des actions qu’il entend mener à la tête du pays.
Après New York, le président de la République se rendra à Paris où il sera accueilli par son homologue français François Hollande. Dans la capitale française, le président Keita a rendez-vous aussi avec les Maliens de France.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a offert hier un déjeuner en l’honneur des chefs d’Etat présents à la rencontre.
A la tribune de l’Assemblée générale, le président américain Barack a appelé à une implication plus forte de la communauté internationale pour l’élimination des armes chimiques en Syrie. Il a annoncé des entretiens directs entre les Etats-Unis et l’Iran et réaffirmé son engagement à œuvrer pour la paix au Proche-Orient.
Les travaux préliminaires de cette 68è session de l’Assemblée générale des Nations unies ont débuté le 17 septembre dernier sous la présidence de John William Ashe, citoyen d’Antigua-et-Barbuda. Notons qu’un nouveau président est élu pour chaque session de l’assemblée générale.
En donnant le coup d’envoi de la présente session, le président John William Ashe a choisi comme thème : « Le programme de développement pour l’après-2015 : Préparons le terrain ». En présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, il a indiqué : « Ensemble, nous pouvons faire de cette année une ligne de rupture dans l’histoire de l’Organisation, en formulant l’agenda novateur et déterminant d’un développement qui à la fois protège notre planète et garantit équité, justice et prospérité au monde entier ».
Envoyé spécial
B. TOURE