Le Président Ibrahim Boubacar Keïta à propos de l’Affaire Tomi : “Mon honneur n’est pas à jeter aux chiens”

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Faut-il désespérer du Mali d'IBK
Ibrahim Boubacar Keita président Malien

Affaire Tomi, Touaregs, népotisme, corruption, avion personnel, France… Pour sa première interview accordée à Jeune Afrique (Ja) depuis son investiture, en août 2013, IBK n’a évité aucun sujet. Un entretien recueilli le 3 mai et publié dans J.A. n° 2784, avant les récents combats à Kidal entre l’armée malienne et le Mnla.

 

 

En ce mois de mai où le mercure flirte avec les 45 °C, il arrive que l’électricité vous lâche, même quand vous êtes chef de l’État. Sur les hauteurs du palais de Koulouba, qui domine Bamako, Ibrahim Boubacar Keïta sourit, à sa manière pateline et subjonctive, de ce contretemps : “J’eusse préféré que cela ne survienne point, mais cela vous donne une idée supplémentaire de l’ampleur du chantier”, dit-il, avec cette politesse cardinalice de la langue française qui, sous ces latitudes et depuis la mort de Senghor, n’appartient qu’à lui.

 

 

À 69 ans, l’élu des quinze millions de Maliens s’est fixé un objectif vital : se réapproprier, tout en le reconstruisant, un État sinistré par une bonne décennie de gabegie et d’effondrement progressif, au point d’y perdre son identité, son intégrité et une part de sa légitimité. Très vite pourtant et bien qu’il ait réuni, en août 2013, 77 % des suffrages autour de son nom lors d’une élection incontestable, IBK a dû faire face aux critiques : lenteur, autosatisfaction, népotisme, voire soupçons de corruption. Après s’être longtemps recroquevillé dans sa carapace, le natif de Koutiala a décidé d’y répondre, quitte à sortir ses griffes de matou.

 

 

L’entretien que vous allez lire, recueilli le 3 mai, s’est prolongé le lendemain dans sa résidence privée du quartier de Sébénikoro, en plein chantier d’agrandissement – plutôt modeste, au regard de ce qui se fait ailleurs. Ici, les abeilles bourdonnent sous le toit, les petits-enfants du patriarche jouent à l’ombre d’un manguier, et, sur la table du salon, au milieu d’un empilement de livres et de dossiers, traîne un exemplaire de La Chute, chef-d’oeuvre noir d’Albert Camus, où le héros tente d’explorer sa propre vie, dont il ne saisit pas la vérité. IBK l’a-t-il lu pour ne pas perdre de vue le sens de la sienne ? C’est possible. L’animal politique voulait être président. Il lui reste maintenant à ressusciter le Mali.

 

 

            Jeune Afrique : L’état de grâce, c’est fini ?

Ibrahim Boubacar Keïta : A-t-il seulement commencé ? J’en doute. Dès mon investiture, j’ai eu à faire face aux urgences. L’Assemblée générale des Nations unies tout d’abord, suivie d’une visite d’État à Paris fin septembre, abrégée pour cause d’accès de fièvre au camp de Kati. J’ai dû revenir aussitôt à Bamako pour nettoyer ce qui restait des écuries d’Augias. Et puis la situation dans le Nord, bien sûr. Je savais que mon élection n’était qu’une simple étape sur la longue marche qui mène à la réhabilitation du Mali. Je ne m’attendais donc pas à jouir d’une période de grâce. Je suis tout sauf naïf.

 

 

            Jeune Afrique : Votre ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly, a rendu son tablier début avril après six mois d’exercice, en diffusant une lettre de démission critique à l’égard de votre gouvernance. C’est un coup dur ?

Ibrahim Boubacar Keïta : En politique, il faut s’attendre à tout. Nous sortions des législatives et un remaniement du gouvernement s’imposait. Les vues du Premier ministre et celles du chef de l’État ne se sont pas accordées sur les choix à opérer. Or il n’y a pas deux élus, mais un seul. Il a donc fallu en tirer les conclusions. La page est tournée. Le Mali continue d’avancer.

          

 

  Jeune Afrique : Le nouveau chef du Gouvernement, Moussa Mara, a 39 ans et il n’est pas membre de votre parti, le Rassemblement pour le Mali. Pourquoi lui ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Je n’ai pas eu d’états d’âme. Dès réception de la lettre de démission de M. Tatam Ly, ce choix s’est imposé comme une évidence. Je suis Moussa Mara depuis ses débuts en politique et je l’ai toujours tenu en haute estime, même quand il me combattait. Je suis ainsi fait. Le Premier ministre est un homme solide, travailleur, compétent. Je veux croire que, cette fois, mon choix sera le bon.

 

 

            Jeune Afrique : Fin mars, le quotidien Le Monde a publié une enquête sur l’homme d’affaires français Michel Tomi, lequel fait l’objet d’une information judiciaire du parquet de Paris depuis juillet 2013 pour “blanchiment aggravé”. Selon les enquêteurs de police cités par ce journal, vos liens avec Tomi sont multiples et avérés. Reconnaissez-vous l’avoir fréquenté ?

 

 

Ibrahim Boubacar Keïta : Oui. Je le considère comme un frère. J’ai rencontré Michel Tomi par l’intermédiaire du défunt Omar Bongo Ondimba, dont il était très proche. C’était ici, à Bamako, en 1995. Bongo était venu nous rendre visite et Tomi l’accompagnait. J’étais alors Premier ministre. Depuis lors, Michel Tomi est resté mon ami. Mais jamais, au grand jamais, il n’a été question d’argent entre nous. Je ne suis d’ailleurs dans aucune affaire, avec qui que ce soit. La famille Tomi et la mienne se fréquentent, c’est vrai. Il m’a toujours témoigné amitié et fraternité. Tous les chefs d’État qui le connaissent m’en disent du bien, et ses activités dans le domaine des jeux n’ont, que je sache, rien d’illégal. Ce qu’il a pu faire auprès de tel ou tel homme politique en France ne me concerne pas, d’autant qu’il a, je crois, payé pour cela. Rien en tout cas ne justifie que je le renie. Je suis un homme d’honneur.

 

 

            Jeune Afrique : Soyons précis. Michel Tomi a-t-il réglé la note d’hôtel de vos séjours à Paris, avant et après votre élection ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Faux. Je détiens les factures qui le prouvent.

Jeune Afrique : A-t-il payé et accompagné votre déplacement privé à Marseille, pour raisons de santé, en décembre 2013 ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Faux. Je suis allé à Marseille à mes frais, en avion privé loué. Puis de l’aéroport directement à l’hôpital Clairval, pour une infiltration. C’est la police française qui est venue m’accueillir au pied de l’avion et qui m’a escorté au retour. À moins d’imaginer que les policiers marseillais et le professeur Ange Vincentelli, qui m’a soigné, sont des hommes de Tomi, dire que j’ai été “pris en main” par ces derniers est tout simplement grotesque.

 

 

            Jeune Afrique : Reconnaissez-vous avoir emprunté les avions d’Afrijet, la compagnie de Michel Tomi, lors de la campagne pour la présidentielle de 2013 ?

  Ibrahim Boubacar Keïta : Pas emprunté. Loué. Et uniquement pour certains vols régionaux. Où est le problème ?

            Jeune Afrique : Détenez-vous des parts dans la salle de jeux Fortune’s Club de Bamako, propriété de M. Tomi ?

            Ibrahim Boubacar Keïta : Faux et ridicule. Je ne suis actionnaire d’aucune société, au Mali ou ailleurs.

            Jeune Afrique : Pourquoi ces imputations, selon vous ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Soyons clairs. Je crois qu’IBK dérange. Voilà un homme singulier, qui ne parle pas le français petit nègre et qui n’est pas fâché avec le subjonctif. Un homme au nationalisme sourcilleux, à qui répugne tout ce qui porte atteinte à la dignité de l’Africain et qui a en horreur l’appât du gain. Oui, ce genre d’homme existe en Afrique. Certains, apparemment, ne l’ont pas encore admis.

 

 

            Jeune Afrique : Vous semblez faire le lien entre ces accusations et certaines de vos déclarations critiquant l’action de la communauté internationale au Mali…

Ibrahim Boubacar Keïta : Je voudrais n’y voir aucun lien. J’ai de très vives amitiés à Paris, en très haut lieu, à commencer par le président Hollande, qui a comme moi un profond respect de l’éthique. Chercherait-on à les effaroucher ? C’est possible.

 

 

Vos opposants ne se privent pas pour faire le procès de ce qu’ils appellent les “atteintes à la morale publique”. L’ancien Ministre Tiébilé Dramé a ainsi diffusé il y a un mois un document dans lequel il revient sur le contrat de 69 milliards de francs CFA (105 millions d’euros) signé il y a six mois entre votre ministre de la Défense et la société Guo-Star, portant sur la livraison d’équipements militaires à l’armée malienne. Selon lui, il y a délit d’initié.

 

 

Là encore, je n’ai aucune gêne. Ce contrat existe bel et bien. Chacun sait que l’armée malienne est à reconstruire et je voulais que rapidement, dès le 20 janvier, jour de la fête de l’armée, nos militaires puissent défiler dans des uniformes neufs. Ce contrat, dont je ne me suis pas occupé, a été conclu dans les règles avec la société Guo-Star, connue sur la place de Bamako, qui a obtenu la garantie des banques. Les trois fournisseurs sont français et ont eux aussi pignon sur rue. Tout cela est clair.

 

 

            Jeune Afrique : Pourquoi avoir appelé l’homme d’affaires Sidi Mohamed Kagnassi à vos côtés en tant que conseiller spécial ?

Ibrahim Boubacar Keïta : C’est un entrepreneur malien qui a réussi, un bon spécialiste de l’ingénierie financière. Il a d’ailleurs géré cet aspect dans le contrat en question. Il peut nous être utile et de bon conseil. Je n’ai, par ailleurs, aucun lien particulier avec lui.

 

 

            Jeune Afrique : L’acquisition d’un nouvel avion présidentiel, un Boeing 737, pour près de 30 millions d’euros (19,5 milliards de francs CFA), était-elle indispensable, alors que le précédent, acquis sous Amadou Toumani Touré, est apparemment toujours disponible ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Disponible peut-être, mais hors d’état de voler. Ce 727 a en effet été obtenu dans des conditions d’opacité telles que nous ne disposons d’aucun document ni d’aucune facture le concernant : il semble qu’il aurait transité par la Libye. Le risque de tomber en panne sur un aéroport étranger, voire en plein vol, était réel. J’ai donc décidé de louer, puis, pour de simples raisons d’économie, d’acheter. Est-il besoin de préciser que cet aéronef est la propriété de la République du Mali, pas la mienne ?

 

 

            Jeune Afrique : Comment et auprès de qui le nouvel appareil a-t-il été acquis ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Ce 737 appartenait à un couple de producteurs de cinéma australiens qui l’utilisait deux fois par an. Il était sur le marché de l’occasion avec 6 000 heures de vol au compteur. Les experts que nous avons envoyés pour l’examiner à Saint-Louis, aux États-Unis, nous ont certifié son bon état. L’avion aujourd’hui n’est pas un luxe pour un chef d’État, c’est une nécessité de souveraineté. Nous avons déjà eu ce débat au Mali dans les années 1960, sous Modibo Keïta. Un député proche de ce dernier s’était exclamé : “Alors, comme ça, vous voulez que le président du Mali voyage à dos de chameau !” Quant au financement, il a été assuré à 85 % par un emprunt auprès de la Banque de Développement du Mali (Bdm), les 15 % restants étant directement réglés par l’État. Comme il s’agit d’un avion dit de commandement, le signataire est le ministre de la Défense.

 

Jeune Afrique : Certains Maliens trouvent que vous voyagez trop souvent hors du pays et avec des délégations pléthoriques. Bref, que cela coûte cher au Mali. Votre réaction ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Ce sont des histoires. Je ne bouge pas pour faire du tourisme et tous mes déplacements sont utiles. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été effectués à bord d’un appareil de la Royal Air Maroc, mis à ma disposition par Sa Majesté Mohammed VI. Koweït, Qatar, Éthiopie, Belgique, France, Allemagne : pas un franc n’a été payé par le Mali pour ces voyages, grâce à la générosité du roi et à l’avion de la RAM.

 

 

            Jeune Afrique : La facture des travaux de rénovation du palais présidentiel de Koulouba, partiellement endommagé pendant le putsch du 22 mars 2012, serait passée de 2 à 10 milliards de FCFA. Confirmez-vous ces chiffres ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Ce sont des chiffres fantaisistes, pour la bonne raison qu’aucun contrat n’a encore été signé pour leur attribution. Les ingénieurs chinois auxquels nous nous sommes tout d’abord adressés nous ont conseillé de raser Koulouba, jugé par eux “insauvable”. Je ne saurais m’y résoudre : ce palais est un monument historique, avec une vue imprenable sur Bamako. Nous nous sommes donc tournés vers d’autres sociétés, notamment françaises, qui se disent prêtes à relever le défi. Nous attendons leurs offres, et l’équipe technique ad hoc chargée de les étudier décidera.

 

 

            Jeune Afrique : Qui finance les travaux d’agrandissement de votre résidence privée de Sébénikoro ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Cette propriété, acquise par mon père en 1960, abrite la maison familiale que j’occupe depuis des décennies et dans laquelle je continue de dormir chaque nuit depuis mon élection. Contrairement à mes prédécesseurs, je ne vis pas dans une résidence d’État. Il y a de l’espace dans la concession et j’ai donc, en 2003, entrepris d’agrandir peu à peu la surface habitable. Pas plus aujourd’hui qu’hier je n’ai pris un seul centime de l’État pour financer ces travaux. Des amis m’ont aidé, ma belle-famille libanaise, les Fadoul, aussi, et j’ai contracté des emprunts auprès de la Banque malienne de solidarité. Tout est transparent. Je n’ai rien à cacher.

 

 

            Jeune Afrique : Y compris la piscine couverte ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Laissez-moi rire ! Venez visiter mon chantier : il y a une piscine pour mes petits-enfants, tout ce qu’il y a de modeste et bien évidemment découverte. Vous imaginez, vous, une piscine couverte et chauffée au Mali ? J’ai beau être un Mandingue un peu lourd, je ne suis si pas stupide !

 

 

            Jeune Afrique : Dernier point, et pas le plus agréable : le népotisme. On vous accuse de favoriser votre famille au sein du gouvernement et d’avoir aidé votre fils Karim à devenir député puis président de la commission de défense de l’Assemblée nationale. C’est gênant…

Ibrahim Boubacar Keïta : Aucunement. Le Gouvernement tout d’abord : l’un de mes neveux, Moustapha Ben Barka, gérait le département investissements à la Banque marocaine du commerce extérieur. Mon ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly l’a repéré pendant la campagne électorale de 2013 et il est venu me dire tout le bien qu’il en pensait, ajoutant qu’il souhaitait que lui soit confié le ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements. “Attention, lui ai-je répondu, c’est mon neveu.” Réaction de Tatam Ly : “Certes, mais vous prônez l’excellence.” J’ai donc accepté, dans l’intérêt du Mali. Autre cas, celui du ministre de la Solidarité et de la Reconstruction du Nord, Hamadou Konaté, qui se trouve être mon beau-frère. C’est lui qui, pendant la crise, a géré la coopération luxembourgeoise à Kidal.

 

 

Auparavant, il a été pendant près de deux décennies le directeur des Affaires sociales du Mali. Je ne vois pas pourquoi nous nous serions privés de la double compétence de ce philosophe de formation. J’en viens à mon fils Karim. Lorsqu’il a voulu se faire élire député, j’ai tout fait pour l’en dissuader. C’est le chérif de Nioro qui m’a convaincu, au nom de la démocratie, de le laisser se présenter. Je n’ai pas mis un franc dans sa campagne. Il a été élu avec près de 60 % des suffrages face au secrétaire général du parti de Soumaïla Cissé. Je dois reconnaître qu’il s’est bien battu.

 

 

            Jeune Afrique : Puis Karim a brigué, et remporté, le poste sensible de président de la commission de défense. Là aussi, vous étiez contre ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Totalement contre. J’avais un autre candidat, un officier général de la police. On m’a rétorqué que l’armée n’aurait pas supporté qu’un policier accède à ce poste et que son candidat à elle, c’était Karim. C’est ainsi que les choses se sont passées. Même topo en ce qui concerne le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé, le beau-père de Karim. Je ne souhaitais pas qu’il occupe ce poste et j’avais là aussi un autre candidat, mon ancien directeur de campagne, Abderrahmane Niang, un expert auprès des Nations unies. Les cadres de mon parti sont aussitôt montés au créneau pour exiger que ce soit l’un des leurs, en l’occurrence Sidibé, qui prenne le perchoir. Allais-je humilier mon propre parti ? Là encore, j’ai bien dû céder. Que tout cela prête à controverse et à réflexion, j’en conviens. Mais est-ce un crime ? Je ne le pense pas. Êtes-vous sous l’influence de votre famille, ou de votre belle-famille ? Les Maliens le savent. IBK n’est sous l’influence de personne. Mon épouse, que j’ai connue sur les bancs du lycée, est d’une parfaite discrétion. Je l’eusse écoutée d’ailleurs que je n’aurais jamais été candidat à la présidentielle. Elle est la première étonnée qu’on lui prête tant d’influence.

 

 

            Jeune Afrique : Certains vont jusqu’à évoquer l’existence d’un “clan de Bourem”, la localité d’où est originaire la première dame, niché au coeur de l’appareil de l’État…

Ibrahim Boubacar Keïta : Un clan de Bourem ? Quel délire ! Je vais rapporter cela à mon épouse, cela va l’amuser.

 

 

            Jeune Afrique : Est-ce que vous n’avez pas, au fond, un vrai problème de communication avec les Maliens ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Vous touchez du doigt l’essentiel. Depuis le début, y compris sur les problèmes du Nord, notre communication a été lamentable. Alors que, je le répète, nous n’avons rien à cacher et que, sur le plan de l’éthique, ce serait à moi d’en remontrer à mes adversaires. Je me suis laissé calomnier, en me disant que tout ce qui est excessif est insignifiant et que j’ai le cuir épais. Mon père, qui fut premier fondé de pouvoir de la Banque du Mali et qui n’hésitait pas à enfermer ses collaborateurs jusqu’à ce qu’ils puissent justifier du moindre sou dépensé, m’a fait jurer de ne jamais convoiter les biens publics. Je suis de cet homme-là.

 

 

            Jeune Afrique : Jureriez-vous que tous vos ministres sont honnêtes ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Non. Mais tous savent que nul n’est à l’abri au motif qu’il m’est proche. Je n’aurai aucun état d’âme. Un audit est d’ailleurs en cours au niveau de la présidence et j’appliquerai ses conclusions de façon drastique. J’ai mon honneur. Et mon honneur n’est pas à jeter aux chiens.

 

 

            Jeune Afrique : Le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, a été un perdant plutôt élégant à l’issue de la présidentielle. Et depuis ?

Ibrahim Boubacar Keïta : M. Cissé a certes pris acte de ma victoire parce que la communauté internationale l’y obligeait. Mais dès le lendemain, il a convoqué une conférence de presse au cours de laquelle il est revenu sur toutes les dispositions affichées la veille. J’appelle cela une comédie, une imposture totale, dont tous les Maliens ont été témoins. À lui et à d’autres je dis : armez-vous de patience, IBK est là, si Dieu le veut, pour au minimum quatre ans et demi encore. À vouloir le déstabiliser, vous risquez de vous épuiser. IBK est imperturbable. Et il connaît mieux que vous la musique.

           

 

Jeune Afrique : Pourquoi ne pas avoir voulu, pu ou su ramener à vos côtés un opposant tel que Tiébilé Dramé ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Le lundi 23 septembre 2013 au soir, après avoir raccompagné à l’aéroport le roi du Maroc, qui m’avait fait l’honneur d’assister à mon investiture, j’ai reçu au salon officiel, à leur demande, Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé. Après m’avoir félicité, ils m’ont demandé de repousser la date prévue pour les législatives, ce que j’ai immédiatement refusé, pour des raisons évidentes de crédibilité internationale. Tiébilé Dramé a alors pris la parole pour m’assurer de leur disponibilité commune à m’accompagner dans toute mission dont je les estimerais dignes. J’ai répondu que j’en étais fort aise et que le temps nous donnera à voir. Je n’en dirai pas plus.

 

 

            Jeune Afrique : Pourquoi n’avez-vous pas saisi la perche qu’ils vous tendaient ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Je le répète : je ne vous en dirai pas plus.

            Jeune Afrique : Quatre de vos prédécesseurs à la tête de l’État sont encore en vie. Quelles sont vos relations avec chacun d’entre eux ? Moussa Traoré ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Très bonnes.

Jeune Afrique : Dioncounda Traoré ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Excellentes.

Jeune Afrique : Alpha Oumar Konaré ?

Ibrahim Boubacar Keïta : J’eusse aimé que s’impose l’un ou l’autre de ces qualificatifs. Hélas, je ne sais ce qui aujourd’hui nous maintient éloignés l’un de l’autre. Cela me peine.

Jeune Afrique : L’aviez-vous invité à votre investiture ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Tous l’ont été. Il n’est pas venu. Sans doute était-il trop occupé pour cela.

Jeune Afrique : Reste Amadou Toumani Touré, en exil à Dakar. La Cour suprême du Mali a saisi l’Assemblée nationale du chef de haute trahison à son encontre. Le mérite-t-il ? Est-ce nécessaire ? Quel est votre sentiment ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Je ne commente pas les affaires judiciaires en instance. C’est une règle que je me suis fixée.

Jeune Afrique : C’est pourtant votre ministre de la Justice, Mohamed Ali Bathily, qui a initié cette démarche.

Ibrahim Boubacar Keïta : Ce n’est pas sûr. Cette affaire était dans les tuyaux depuis un certain temps. Vous savez, certains ont prétendu que, lors de mon récent voyage au Sénégal, en avril, je suis allé demander la tête d’ATT à mon frère Macky Sall. C’est totalement faux.

Jeune Afrique : Mais vous en avez parlé, j’imagine.

Ibrahim Boubacar Keïta : Nous avons échangé à ce sujet, à l’initiative du président Sall.

Jeune Afrique : A-t-il été question d’une éventuelle extradition d’ATT ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Non. À ma connaissance, il n’existe aucune démarche en ce sens.

 

 

            Jeune Afrique : Il y a un mois, dans les colonnes de Jeune Afrique, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a déploré que le processus de réconciliation dans le Nord n’avançait pas assez vite, en ajoutant qu’il vous avait fait part de son impatience. Qu’en dites-vous ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Cela m’a un peu surpris. J’ai beaucoup de respect pour Jean-Yves Le Drian, autant qu’il en a pour moi. Il ne viendrait donc pas à l’idée de mon ami Jean-Yves de me parler sur un ton comminatoire. Lors de notre dernière rencontre à Bamako, en janvier, nous avons évidemment parlé des problèmes du Nord et des préalables à poser pour les résoudre sur le fond. Nous voulons donner toutes les chances de réussite au dialogue inclusif, pour l’organisation duquel j’ai nommé l’ancien Premier ministre Modibo Keïta. Nous souhaitons une paix des braves pour tous les Maliens, du Nord au Sud. Je sais que les militaires français ont un agenda un peu différent et sans doute moins de patience. Je veux qu’ils sachent que nous avons les mêmes préoccupations qu’eux et je leur demande de nous faire confiance. Notre objectif est commun : c’est la paix. L’image d’un IBK attentiste, jouant le pourrissement de la situation et agitant la carte nationaliste ne correspond en rien à la réalité.

 

 

            Jeune Afrique : Le retour de la légalité républicaine à Kidal figurait parmi vos priorités. Sept mois après, rien ou presque n’a changé. Auriez-vous acté la mise entre parenthèses de cette partie du Mali ?

Ibrahim Boubacar Keïta : En aucun cas. Avant mon arrivée, le gouverneur de Kidal dormait sur un matelas en mousse à l’abri d’un hangar, et ses collaborateurs sur des nattes. La radio était squattée par le Mnla, qui y diffusait ses messages. Aujourd’hui, le gouverneur a regagné son siège, la radio est redevenue celle de l’ORTM, le chef d’état-major de l’armée vient de séjourner dans toutes les localités de la région jusqu’à la frontière algérienne. Où est le statu quo ? Une chose est sûre : on n’accouche pas de la paix au forceps. Je veux que la naissance du nouveau Mali se fasse sans douleur. Nous prendrons le temps qu’il faut.

 

 

            Jeune Afrique : Vos rapports avec la Mission des Nations unies pour le Mali sont, dit-on, tendus. Vous ne supporteriez plus son chef, le Néerlandais Bert Koenders. Demandez-vous son départ ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Non. J’aurais pu l’exiger et le déclarer persona non grata. J’ai préféré résoudre les incompréhensions entre nous par la voie du dialogue.

 

 

            Jeune Afrique : Pour l’instant, vous n’avez pas poussé au-delà de Mopti lors de vos tournées à l’intérieur. Quand irez-vous à Tombouctou, à Gao et, bien sûr, à Kidal ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Dès que les conditions de sécurité seront réunies. En attendant, mon Premier ministre se rendra à Kidal avant la fin de mai.

            Jeune Afrique : Vous avez récemment dénoncé ce que vous appelez la duplicité des chefs touaregs du Mnla. Pouvez-vous, dans ces conditions, parler avec ce mouvement ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Cette duplicité est réelle. Au moment où nous parlions réconciliation et décentralisation, voilà que Bilal Ag Acherif, le secrétaire général du Mnla, se rend à Moscou à la mi-mars pour y demander des armes et des instructeurs russes, en échange d’un accès privilégié au sous-sol de la région une fois l’autonomie ou l’indépendance obtenue.

 

 

            Jeune Afrique : En êtes-vous sûr ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Certain. Ces gens ont été reçus par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. J’ai eu le compte rendu des entretiens par la partie russe elle-même, qui a eu la courtoisie de m’en informer.

 

 

            Jeune Afrique : Considérez-vous toujours le MNLA comme un mouvement indépendantiste ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Eux se considèrent comme tels et cette revendication était à l’ordre du jour de leur dernier congrès à Kidal. Si quelqu’un aujourd’hui ne respecte pas les accords de Ouagadougou, c’est bien le MNLA. Je suis étonné d’être le seul à le dire, tout comme je suis étonné du crédit que l’on continue de lui accorder, en dépit de toutes ses malices.

 

 

            Jeune Afrique : Pourtant, les Français veulent que vous négociiez avec le MNLA…

Ibrahim Boubacar Keïta : Il serait dommage que l’accueil fabuleux qui a été réservé par les Maliens à l’opération Serval soit remis en cause par certains, pour des intérêts qui m’échappent. Je répète que la place du MNLA est dans le giron malien, pas ailleurs.

 

 

            Jeune Afrique : Iyad Ag Ghali et Ansar Eddine sont-ils des interlocuteurs ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Non. Sans le moindre doute.

            Jeune Afrique : L’armée française vous informe-t-elle des opérations qu’elle mène dans le Nord contre les groupes jihadistes ?

Ibrahim Boubacar Keïta : J’ai un contact et un courant d’information réguliers avec le président Hollande, sur ce sujet et sur d’autres.

            Jeune Afrique : À quand la conclusion de l’accord de défense avec la France, qui donnera un cadre juridique permanent à son intervention ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Il s’agit d’un accord de coopération en matière de défense et de sécurité. L’intitulé est important. Nous devrions le conclure le 25 mai, à l’occasion de la prochaine visite du ministre Le Drian.

Jeune Afrique : Amadou Sanogo, l’ex-capitaine putschiste de 2012 devenu général, est détenu depuis plus de quatre mois. Souhaitez-vous qu’il soit jugé rapidement ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Les faits qui lui sont reprochés sont suffisamment graves pour qu’il y ait procès. La justice malienne fera son travail jusqu’au bout, sans aucune entrave.

Jeune Afrique : La Cour Pénale Internationale (Cpi) a ouvert une enquête sur le massacre de militaires maliens à Aguelhok, en janvier 2012. Si elle vous demande de lui livrer tel ou tel présumé responsable, le ferez-vous ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Le Mali est un État partie au statut de Rome, qui a fondé la CPI. Nous respecterons nos engagements. Je l’ai dit à la procureure Fatou Bensouda, non sans ajouter que j’étais solidaire des critiques formulées en Afrique quant au fonctionnement de la Cour.

Jeune Afrique : Quand les bailleurs de fonds vous disent : “On veut savoir ce que vous faites de chaque centime que l’on vous donne”, c’est de l’ingérence ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Si c’est le prix à payer pour que le Mali inspire à nouveau confiance et retrouve son crédit après tant d’années de mal-gouvernance, je l’accepte.

Jeune Afrique : Que pensez-vous des tentatives de modification des Constitutions initiées par certains de vos pairs soucieux de pouvoir se succéder à eux-mêmes ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Chaque peuple a son histoire et son parcours, je ne juge pas ceux des autres.

La Constitution vous donne droit à deux mandats de cinq ans. Dix ans vous Jeune Afrique : suffiront ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Ce serait très bien pour moi.

Jeune Afrique : Donc au Mali, et contrairement à ce qui se passe ailleurs, on ne touche pas à la Constitution…

Ibrahim Boubacar Keïta : Sans désobliger qui que ce soit, la réponse est non.

Jeune Afrique : Quand on vous qualifie de nationaliste autoritaire, cela vous froisse ?

Ibrahim Boubacar Keïta : On m’a même dit gaullien, pourquoi pas ? J’aime mon pays, j’ai en horreur la chienlit et je recherche l’ordre dans la liberté de chacun.

 

Jeune Afrique : Vous êtes membre de l’Internationale socialiste. C’est quoi être de gauche en Afrique ?

Ibrahim Boubacar Keïta : Je suis plus que jamais de gauche. Je crois en certaines valeurs fondamentales : partage, solidarité, respect. Je suis sensible au sort du peuple et nul n’a jamais fait appel en vain à mon aide et à mon appui. C’est tout cela qui nous unit, nous, les sociaux-démocrates du monde. Quand François Hollande me tutoie et me rappelle le déjeuner que nous avons eu ensemble au congrès de Brest du parti socialiste en 1997, ce n’est pas un artifice. Nous sommes des camarades portés par les mêmes valeurs.

Jeune Afrique : Le job de président vous paraît-il plus difficile que vous ne l’imaginiez ?

Ibrahim Boubacar Keïta : J’ai 69 ans et un long chemin derrière moi. J’ai de l’expérience. J’ai du coffre. Je savais donc parfaitement à quoi m’attendre. Pourquoi voudriez-vous que je me plaigne d’être au service du Mali ?

Source : Jeune Afrique

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31 COMMENTAIRES

  1. Pardon les chiens sen fou de ton honneur eu il sont fidèle tu oublie trop vite man ton seul projet à été in challawou et sa va pa libéré le nord mn ga tu fait tes bêtises tu as intérêt à changé si non tu sais ce qui t’attend ne gaspille pas nos économie pour tes boucans (avions Rolls royce et des milliards pour une maison qui est déjà fini) tchè pourquoi tu pense ainsi tout çà à moins de deux ans tu nous à merde réfléchi bien s’il te reste encore un tout petit peu d’honneur de chien

  2. C’est un menteur qui en reconnait un autre!!! C’est une fierté d’avoir un tel homme comme président comme on le dit les cancres voudront tjrs des cancres!!!!

  3. J,AVAIS POSE LA QUESTION DE SAVOIR SI IBK EST UN VRAI KEITA. J,AIMERAIS SAVOIR DE QUEL VILLAGE DU MANDE IL EST ORIGINAIRE.. PARCE QUE C,EST PAS NORMAL QU,AUCUNE CONTREE DU MANDE NE RECONNAIT LA LIGNEE DE IBK.. IBK DOIT DIRE LA VERITE AUX MALIENS SUR SA PERSONNE.
    LE JOURNAL D,INVESTIGATION LE SPHINX A DECOUVERT QUE IBK AVAIT MENTI A JEUNE AFRIQUE SUR LA FORTUNE DE SON PERE. IL ASSOCIE SON PERE A UNE BANQUE QUI N,EXISTAIT PAS DU TEMPS DE CELUI_CI .
    IBK EST AUSSI MALADE, (MEGALOMANIE,), QU,IL FABULE….

    AVIS AUX REPONDEURS AUTOMATIQUES…TROUVER NOUS SON VILLAGE NATAL AU MANDE, PAS A KOUTIALA..SA FAMILLE (FASO, BON DA.. KEITA SI..,, SON ASCENDANCE…) MERCI

    TCHAHANA LE GRIOT DE MA FAMILLE D,ABORD, AU CRAYON..POUR UNE FOIS TU SERAS UTILE AUX LECTEURS

  4. Sur les 20 commentaires d’internautes, pas un seul qui soit favorable à IBK. Normalement, sur ces 20, 15 au moins auraient dû le supporter vu son score aux présidentielles. Est-ce la fin de l’état de grace?! Il reconnait qu’il n’y en avait pas dès le départ. Il faut penser que les maliens ont commencé à réfléchir avec leur tête plutôt qu’avec leurs pieds. Tous ces internautes sont très durs vis-à-vis de notre PR. J’essaierai de le défendre car on m’a toujours appris à venir en aide à personne en danger: IBK est en danger et il faut l’aider en lui disant ce qui ne va pas et ce qu’il doit éviter. Au Mali, ce qui ne va pas, c’est la situation ambiguë de Kidal qu’il faudrait rapidement résoudre, c’est une armée à refonder après avoir flirté avec les putschistes, c’est le pilotage à vue du Mali avec des ministres stagiaires qui n’auraient jamais rêvé être ds un gvnmt sérieux. Ce que notre PR doit éviter, c’est les laudateurs qui vont le pousser à traiter en ennemis les autres.

  5. Vous savez dans la vie l’homme qui ne mérite pas exister c’est celui qui s’inscrit éternellement dans le mensonge et surtout qui n’assume jamais, et ibk a toutes les qualités de cet homme là. La faute incombera toujours auX maliens qui se sont laissés avoir par ce filou de mer de. Déjà il n’a jamais avoué qu’il est autant ou même plus voleur que les soumis. … il a toujours dit qu’il n’a pas bouffé un franc du Mali seuls les ignards sont de son avis. Avec ce gros consommateurs le pire est à venir.

  6. TU PARLES D HONNEUR ????????????????? 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    • Ma soeur miche, veritablement un type qui ment comme il respire: Wollayi je ne connais pas Michel Tomi et deux jours apres Billawi je considere Michel Tomi comme mon frere de lait tous nes a Koutiala de meme pere et de meme mere, vraiment les maliens se sont trompes et l’avenir du Mali est en compromis avec IBK-le-Mafiosi ce menteur congenital, nepotiste et cleptomane.

  7. Il passe un marché de 108 Milliards (CENT HUIT MILLIARDS!!!!!)
    – à un commerçant qu’il nomme subitement conseiller
    – Sans le moindre appel d’offres,
    parce que……………………………….
    parce que……………………………….

    PARCE QU’IL ETAIT PRESSE DE VOIR DEFILER SES SOLDATS DANS DES UNIFORMES NEUFS! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Si ça c’est pas UN ARGUMENT CONVAINQUANT! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

    J’entends d’ici la rigolade en coulisses des journalistes de Jeune Afrique! 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄
    Les seuls qui n’ont pas vraiment rigolé, ce sont les bailleurs de fonds! 🙁

    Sans doute sont-ils moins “sensibles” à la beauté de nos défilés militaires! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    • 😆 😆 😆 , ladji parle comme si c’est de sa famille qu’on parle. On parle du Mali balla faceke.
      honneur aux chiens ou aux cochons ou aux anes, on se’en balance. C’est le Mali qui nous importe et vous voulons ladji soit copain avec la nosa nostra, la indrageuetta ou s’enfoue.
      NFP, King peut que le clan se trans portera a Kidal, uranium, petrole etc… pour quoi pas faire le Maliba le petit Dubai :mrgreen: .

  8. ah bon il a honneur ce voyou ,plus corrompu que tous les corrompus du Mali ????? il n’a pas attendu longtemps pour claquer 20 milliards dans un Falcon pour faire ses courses à Paris et des ronds dans le ciel 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿

    • Salut Blanche Neige, comment tu vas? 😉 😉 😉

      C’était pas un Falcon, c’était un Boeing!

      Je suppose que sa majesté a trouvé le Falcon pas assez luxueux pur son auguste personne! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

      • Snif …
        Un Boeing !

        Prendre un appareil américain alors qu’en France on fabrique des Airbus …

        Il nous aura vraiment tout fait
        :mrgreen:

  9. Quel honneur encore .? Apres avoiir délesté notre payd de pludieurd milliardd volés Les chiens ont dit ne pas avoir besoin de ton honneur , si honneur tu as évidemment.
    Quel prétentieux , vaniteux et con de prétendre ne pas etre un nègre, tes “eusses”sont totalement dépassés
    et vieux jeu x
    un avion a 20 milliards, une RollRoye à 655 millions qd les BRDN manquent de dimple batteries pour fonctionner et servir l’Armee est plus qu’un scandale.
    77%de maliens qui se trompent , quel gavhod pour le Mali .Quelle honte et humiliation pour nous que le Mauritanien obtienne et signe un cedsee le feu a la place du gvt poltron et lâche de cet enfant gâté duCMLN
    le Mali est mort et bien mort avev IBK le bourgeois farfelu , inconscient et incompetent ki ne pense qu’à don seul confort

  10. Ibk tu fais la honte de tous les président du monde entier .c’est un plaisir pour toi de voir tes Fama défilé en tenu neuf ,vraiment tu me fais rire .Honte à toi

  11. Le voila qui gate le nom des chiens encore 😯 . Tu n’as plus d’honneur a plus forte raison le jeter aux chiens.
    Quelle honte!!!

  12. Le President Sorbonnien IBK a certes des idées à faire deplacer une montagne .Métaphysique ou Politique??
    L’histoire nous le dira.
    “La parole appartient à ceux qui pensent et parlent le monde”. 😆

  13. Mais celui de ton peuple l’est depuis une semaine Mr Le President!!! Jusqu’à present je te donnais le benefice du temps, aujourd’hui tu commences serieseusement à me decevoir. Meme si votre interviwe a été bien avant les derniers evenements, elle releve quand meme certaines questions interessantes relative à la situation d’aujourd’hui…

  14. I suggest to the government to make English language a requirement in our education system then later we can switch to English for official communication and keep developing aside local languages.

    Rebel

    • bonjour, moi c’est Laurent
      et toi, comment tu t’appelles ?

      Veut tu être mon ami ?

      J’aime beaucoup nos conversations et je crois qu’il se passe quelque chose de très fort entre nous …

      Fais moi signe

      😀 😀 😀

  15. 😆 😆 😆 ….comme s’il lui restait un quelconque honneur que lui envierait le chien…pathetique

  16. Tu parle de ton honneur. Je pense pas que tu as plus d'honneur que tous les Maliens. Ton avion a cause de ton honneur, ta voiture à cause de ton honneur. Quand la France avec la complicité des ses alliés ont tué les deux journalistes à Kidal sur RFI la radio de la propagande tu avais pleuré pendant tes déclarations et quand les mêmes amis ont tué nos militaires dans leurs fonctions de défendre notre patrie qu'elle a été ta réaction. Nous ne sommes des idiots comme tu le penses. La vie de nos militaires est plus importante à mes yeux que celle des petits journalistes ennemis de notre patrie.

  17. Échec sur toute la ligne IBK-Mara

    Le Mali est confronté depuis l’indépendance à un problème d’irrédentisme touareg au nord de son territoire.

    Ce problème est l’épine au pied des dirigeants maliens de 1960 à 2014.

    Le président Modibo en moins de 2 ans a pu mettre une armée malienne sur place, remercier l’armée française et faire face à la rébellion touareg de 1963.

    Moussa Traoré, malgré les carences avérées et les frasques du CMLN a dû préserver l’armée et a pu faire face à trois guerres contre la Haute Volta (1976) et le Burkina (1985) le nord en (1990).

    En 1991, ATT après les événements de mars 1991, a accepté les termes des accords de Tamanrasset fraîchement signés par le régime de Moussa Traoré avec les groupes armés touareg et arabes du nord.

    La différence entre la rébellion des années 1963 et celle de 1990 c’est qu’en 1990 les rebelles réclamaient du développement et non l’indépendance alors qu’en 1963 ils protestaient déjà contre leur appartenance au Mali.

    Ce que le président Modibo n’a nullement toléré et qu’il a sévèrement réprimé.

    La génération ATT avait donc une autre vision pour le problème du nord.

    Pour faire simple, la théorie ATT se résume à dire que si nous entamons les actions de développement au nord et si nous laissons la gestion du nord aux nordistes on aura la paix avec les touareg et les arabes du nord.

    Cette vision s’est matérialisée par la signature du pacte national par ATT en 1992 et qui en plus du désengagement de l’armée (déjà acté dans les accords de Tamanrasset de 1991 sous Moussa Traoré) donne un “statut particulier” aux régions du nord.

    Alpha, après ATT, a accepté le principe et a travaillé avec ce pacte national en procédant à la flamme de la paix à Tombouctou et à l’intégration des ex combattants touareg et arabes dans l’armée et dans les administrations maliennes.

    À l’époque Moulaye Ag Erlaf a séjourné longtemps dans les gouvernements dans années 1990 et le Haut conseil des collectivités locales a dû être confié à un nordiste jusqu’à nos jours.

    Ce pacte s’il a réussi à faire taire les arabes du Mali qui ont abandonné, de fait, la lutte armée contre le Mali, il a créé dans son application la colère de certaines tribus touareg en particulier les Ifhogas d’Iyad Ag Ghali.

    Pourtant ATT avait tendu la main aussi à Iyad en le nommant conseiller diplomatique mais celui s’estimait lésé par rapport Gamou un touareg de la tribu touareg des Imghas.

    Les touareg de la mouvance Iyad Ag Ghali reprirent les armes en 1994 car estimant que ni les accords de Tamanrasset ni le pacte National n’ont été pleinement et fidèlement appliqué par l’état malien.

    En 2006 et 2009, c’est au tour d’Ag Bahanga et ses alliés et lieutenants de reprendre les armes contre le Mali malgré le accords d’Alger de 2006 qui instituait des “unités spéciales” de sécurité dirigées par les ressortissants du nord.

    Et à chaque fois c’est l’Algérie voisine qui joue la médiation.

    Elle fut secondée par Kadhafi qui intervenait constamment pour calmer les ardeurs du bouillonnant Bahanga.

    ATT a cherché en vain la combinaison gagnante de la paix au nord en faisant premièrement confiance aux groupes armés qui y sévissaient et qu’il invitait régulièrement à Koulouba dans une logique de dialogue dont il mettait toujours devant l’option militaire jusqu’à friser le laxisme.

    Mais au cours de sa longue période de promotion du dialogue à tout prix, il a oublié que l’armée malienne périclitait.

    Le laisser-aller et la facilité qui a gagné le Mali de l’ère démocratique était encore plus accentué dans l’armée ou le gain facile et les galons de complaisance ont pris le dessus sur la vocation et le sens de service des soldats et des officiers pour la nation malienne.

    Du recrutement à l’avancement en grade, ce n’était plus le mérite qui prévalait dans nos centres d’instruction et dans nos garnisons.

    Et comment pouvait-il en être autrement dans un pays ou la corruption, le népotisme et l’affairisme sont la règle acceptée par tous et où la l’intégrité et la rigueur au travail et dans la vie sont une anomalie décriée par tous?

    L’armée malienne et plus particulièrement l’armée de l’air et l’école malienne ont été les plus grandes victimes de ce gâchis de l’ère démocratique au Mali et ça continue malheureusement même ce matin.

    En 2012 avec la crise en Libye et le retour des combattants touareg de la légion islamiste de Kadhafi avec des armes lourdes, ATT a constaté l’ampleur de ce gâchis au niveau de l’armée qui ne pouvait plus, ni déloger l’Aqmi installé au nord dans les années 2003, ni faire face à la nouvelle menace des ex libyens surarmés fraîchement débarqués dans nos murs.

    Sa politique de promotion du dialogue aveugle avait échoué et l’armée s’était endormit dans un laisser aller de plus de 20 ans.

    Il y avait plus de généraux et de colonels de complaisance que de soldats capables de combattre dans le désert par 50 degré à l’ombre et au milieu des tempêtes de sable.

    En 2012, les ex combattants touareg intégrés dans l’armée et dans les administrations maliennes désertaient en masse pour rejoindre le Mnla car ils sentaient la puissance des armes et des convictions pour une éventuelles indépendance du nord rêvée depuis 1958 par les touareg du Soudan français.

    Il était évident, en janvier 2012 qu’ATT avait échoué et que le pire est qu’il n’y avait plus d’armée pour parer à une autre solution alternative à sa théorie du dialogue à tout prix.

    D’où la guerre de l’évitement inventée par ses généraux Kalifa Keita et Gabriel Poudiougou dans leur fameux “repli tactique” à répétition de 2012.

    Ces replis tactiques en séries conduisirent, à la perte des villes maliennes frontières comme Ménaka, Andaraboukane, Leré et aux massacres d’Aguelhoc, ainsi qu’à la colère des femmes du camp de Kati, à la perte du camp d’Amachach de Tessalit, et enfin au coup d’état du 22 mars 2012.

    L’ambiguïté de la politique de dialogue d’ATT et la l’affaiblissement successif de l’armée malienne présentée au peuple malien comme une vraie armée alors qu’elle ne l’était plus et qu’elle était maintenant très connue de l’intérieur par les ex combattants touareg intégrés et déserteurs, a conduit a jeté du discrédit sur la gestion de la crise par ATT qui a été vu comme un “chef rebelle”.

    Ce qui lui a été dit en face jusqu’à Koulouba par une femme du camp Soundiata, blessée dans son âme.

    Son régime qui défiait en outre la France sur d’autres sujets (immigration choisie, crise Libyenne et croisade contre Kadhafi, installation de bases militaires françaises au Mali, lutte contre l’Aqmi, etc) n’était plus en bon termes avec le régime de Sarkozy à Paris.

    Donc il prenait en pleine visage en 2012, l’offensive médiatique et diplomatique française en faveur des touareg du Mnla.

    Il n’a pas n’ont plus eu de soutien auprès de la classe politique et de la société civile maliennes qui découvraient stupéfaites une armée malienne réduite à fuir les combats à chaque occasion et toute honte bue.

    Et pire, ATT et ses généraux ont laissé penser aussi être surpris dans les massacres d’Aguelhoc et dans la perte de Tessalit en janvier et mars 2012.

    Quand intervient le coup d’état des Sanogo et compagnie en mars 2012, l’armée fuit les trois régions du nord en moins de 10 jours et se replie à Sevaré et à Diabali qui devenaient nos fronts avancés jusqu’à janvier 2013 avec la percée des islamistes sur Konna et l’intervention militaire française.

    Dioncounda Traoré, en président de la transition politique, tabassé et affaibli devant une junte militaire envahissante qui se prenait pour “réformatrice” à Kati, n’avait pas le choix quand il appelait Hollande le 10 janvier 2013.

    Après 8 mois d’attente et de préparation, l’armée malienne n’a pas été capable une fois de plus de vaincre l’ennemi à Konna.

    Mopti et Sevaré était fortement menacés dans la soirée de ce 10 janvier 2013.

    Et pourtant les Généraux Dahirou et Yamoussa Camara disaient que l’armée était fin prête et qu’elle n’entendait que l’ordre des politiques pour en découdre avec les islamistes passés maîtres dans l’art de couper les mains et les pieds à Gao.

    Depuis ce jour, nous savions tous que le problème de commandement dans l’armée malienne révélé du temps d’ATT, subsistait encore pendant la transition politique sous Dioncounda malgré les pantalonnades de la soldatesque ivrogne de Kati.

    Ce que disent nos officiers supérieurs est loin d’être la réalité du front et loin d’être la réalité de nos troupes dans les garnisons et sur les champs de bataille.

    Et partant de là, la restructuration de l’armée ne saurait se limiter à la formation de quelques bataillons par la mission de formation de l’union européenne et à l’acquisition de quelques matériels de guerre tant que la gestion même de l’armée ne change pas radicalement.

    Il fallait un travail plus en profondeur sur cette armée malienne.

    Une refonte totale de la chaîne de commandement était indispensable mais elle n’a pas été faite.

    Le régime IBK s’est limité à changer les hommes du commandement sans changer les mauvaises habitudes dans l’armée.

    Ce qui est une légèreté grave quand on privilégie l’option militaire dans une crise sécuritaire.

    Il n’y a eu aucune politique efficace de réarmement moral et psychologique des troupes après les traumatismes de 2012 et 2013.

    Cela est tout simplement scandaleux dans le contexte précis du Mali et compte tenu du défi qui se dresse devant nous.

    Les soldats sont presque livrés à leur pauvre sort quand IBK voyage presque inutilement dans toutes les capitales du monde.

    Cela est immoral et d’une irresponsabilité sans commune mesure.

    Il n’y a pas eu de discours de galvanisation ni d’entraînement mental des soldats de la première ligne du front à Kidal qui subissaient déjà tous les harcèlements des voyous armés du Mnla non cantonnés et non désarmés comme le voulait l’accord préliminaire de Ouaga du 18 juin 2013.

    IBK a préféré un avion pour lui au lieu de doter l’armée de moyens aériens pour lui faciliter le contrôle du ciel et une suprématie au sol.

    C’est encore du domaine de l’insouciance caractérisée au service d’une jouissance malsaine et non autre chose.

    Le renseignement au service de nos opérations militaires, est resté au stade embryonnaire et ne s’occupe que honteusement des journalistes et des opposants politiques.

    Myopie géostratégique tout simplement!

    Aucune politique de prise de connaissance sérieuse des points forts et des points faibles des groupes armées ennemis n’a été élaborée pour contrôler leurs mouvements et leurs approvisionnements (munitions, carburants, nourriture, eau, etc).

    Donc aucune visibilité sur l’ennemi et sur la meilleure stratégie de lui combattre militairement.

    L’amateurisme pur jus!

    Pas de moral pour les troupes, pas de commandement à la hauteur du défi sécuritaire, pas de renseignement performant, et aucune vision stratégique dans la définition des combats victorieux, voilà mes chers amis les échecs d’IBK dans cette crise de Kidal.

    Il y a eu de la clémence voire des complicités françaises et onusiennes certes au nord du Mali, mais si IBK ne s’était pas versé dans la mégalomanie et l’amateurisme agaçant, il allait facilement gagner les batailles de Kidal.

    Il les a perdu parce qu’il n’a jamais eu de vision claire ni de stratégie efficace pour Kidal.

    Il les a perdu parce que son nouveau premier menteur, oh pardon premier ministre, Moro Mara est plus un bonimenteur assoiffé de reconnaissance politique stratosphérique qu’un vrai travailleur et un vrai leader d’un pays en crise.

    Voilà pourquoi nous avons perdu Kidal et voilà pourquoi nous sommes désormais à la merci d’Ould Abdel Aziz de la Mauritanie voisine comme nous l’avons déjà été de Blaise Compaoré du Burkina voisin.

    Et cette fois-ci, ça ne sent pas bon du tout!

    Donc que Mora Mara s’attelle au travail avec rigueur pour remettre sur pied très rapidement cette armée malienne au lieu de le vilipender au travers de cette défaite de Kidal qui est loin d’être une perte de la guerre qui d’ailleurs n’est certainement pas terminée.

    Car si l’armée avait pu conquérir Kidal cette semaine, il serait certainement le premier à y parader façon “Youri Yari” de Kôrè Dougakôrô et sans turban, s’il vous plait mes chers amis.

    Wa salam

    GOD BLESS YOU!
    AND MAY GOD BLESS MALI!

  18. Mon honneur !!!
    Et la vie des maliens compte moins que votre honneur , M. Le Président?
    Que vous aimiez le luxe, la luxure cela vous concerne, c’est votre vie, mais faites le avec votre argent pas avec celui du contribuable.
    L’argent Des dernières dépenses que vous avez fait faire par l’Etat auraient été plus utiles pour l’armée et la population … Payez des professionnels pour exterminer ces bandits narco-trafiquants auraient été plus efficace que d’envoyer vos soldats non aguerri à la guerre se faire canardés…
    Laissez votre EGO de côté pensez un peu à votre peuple qui ont leur espoir en vous..
    J’ai dit !

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