CONAKRY – Le Mali peut compter sur “le soutien total” de la Guinée dans la recherche de solution à la crise qu’il traverse, a assuré lundi le président guinéen Alpha Condé après un entretien avec le Premier ministre malien, Diango Cissoko, en visite à Conakry.
“Nous avons écouté le Premier ministre malien”, qui était porteur d’un message du président malien par intérim Dioncounda Traoré, “nous lui disonsque nous sommes solidaires du peuple malien et qu’il peut compter sur notre soutien total”, a déclaré M. Condé à la presse malienne accompagnant M. Cissoko.
Lors des échanges, “nous avons fait le tour d’horizon et je pense que nous partageons la même vision sur la nécessité de récupérer le Nord et la tenue des élections pour qu’il y ait un gouvernement légitime” au Mali, a ajouté le président guinéen.
Le Mali est coupé en deux depuis plus de neuf mois. Divers groupes armés, incluant des rebelles touareg et des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont pris ensemble le contrôle des régions formant le Nord entre fin mars et début avril, après deux mois et demi d’offensive contre l’armée et quelques jours après un coup d’Etat militaire le 22 mars.
Les jihadistes, qui ont ensuite évincé fin juin de leurs zones d’influence leurs ex-alliés rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), y multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique) dont ils ont une interprétation rigoriste.
Les autorités de transition mises en place après le putsch du 22 mars ont pour mission de réunifier le pays et d’organiser des élections générales.
Le 20 décembre, l’ONU a approuvé le déploiement d’une force internationale pour déloger les groupes armés du Mali, sans préciser de calendrier, en indiquant qu’il se fera par étapes tout en exhortant au dialogue avec ceux qui rejetteraient le terrorisme et la partition du pays.
“Nous sommes très peinés de ce que qui est arrivé au peuple malien (…). Le peuple malien doit savoir que le peuple de Guinée est à ses côtés et nous n’accepterons jamais la prise du pouvoir par la force”, a encore dit le président Alpha Condé.
“Nous voulons qu’il y ait un Mali avec un régime démocratique choisi par le peuple malien. Notre objectif est de faire en sorte que le territoire malien soit un territoire libéré et qu’il y ait la laïcité”, a ajouté M. Condé.
“Notre rôle est d’aider le Mali à se libérer et à combattre les forces terroristes”, a-t-il poursuivi, en indiquant que son pays n’était “pas concerné” par la médiation.
Le Burkina Faso, pays voisin du Mali a été désigné par l’Afrique de l’Ouest médiateur dans la crise malienne. l’Algérie, autre pays voisin, est aussi médiateur.
A l’issue de son entretien, le Premier ministre malien a affirmé à la presse avoir discuté avec le président Condé de la crise au Mali et “enregistré toutes les suggestions” qu’il a faites, sans les détailler.
“Le nord de notre pays est occupé par des bandes armées et notre démocratie est sérieusement ébranlée. Et sur les deux volets, (…) le président Alpha Condé nous a donné des conseils très utiles”, a dit M. Cissoko, qui a quitté lundi après-midi Conakry après une visite de quelques heures.
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