Le président du Prvm/Faso-ko ! « Nous sommes porteurs des valeurs cardinales du Mali »

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Porté sur les fonts baptismaux en mars 2013, le Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali « Faso-Ko » (PRVM/Faso-Ko) se veut fédérateur et rassembleur de toutes les forces autour des actions porteuses pour un Mali plus prospère. Après la cérémonie de lancement le samedi 25 mai 2013, à la Maison de la Presse, le président du parti, Mamadou Oumar Sidibé, nous a accordé sa toute première interview. L’ingénieur informaticien fait un diagnostic sans complaisance de la situation du pays.

 

Mamadou Oumar Sidibé
Mamadou Oumar Sidibé

Le Guido : Vous avez lancé votre parti ou le parti que vous dirigez, dénommé Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali « Faso-Ko » (PRVM/Faso-Ko). Quelles sont les motivations réelles de la création de ce parti ?

Mamadou Oumar Sidibé : je vous remercie d’avoir même rectifié tout de suite, que ce n’est pas mon parti. C’est le parti du peuple, c’est le parti de tous ceux qui y ont adhéré. Et je fais partie de ceux-là. Les motivations sont nombreuses, C’est la déception qui nous on amené à créer ce parti. La déception de voir le Mali dégringoler et tomber à un niveau aussi bas qu’on ne pouvait imaginer. C’est aussi notre autocritique, nous nous sommes dit : si le pays est arrivé à ce stade, qu’es-ce que nous avons fait pour que ça ne se fasse pas ? Personnellement, je n’ai rien fait et j’en suis conscient. Et je dis que désormais, je ne veux jamais laisser ce pays à d’autres personnes. C’est mon pays, tout ce qui concerne le Mali devrait être placé au sommet des objectifs. Pour des raisons évidentes, 20 ans de démocratie qui finissent par un coup d’Etat, nous ont amené là où on est. C’est une prise de conscience que nous défendons au PRVM FASO-KO, et qu’on se dise  plus jamais ça encore. C’est pourquoi nous avons créé ce parti afin que notre Faso puisse se relever et reprendre sa place la tête haute dans le concert des nations.

Sur l’échiquier politique malien, il existe plus de 150 formations politiques. Parmi toutes celles-ci vous n’avez pas une seule qui réponde à vos aspirations ?

La question revient et elle est très pertinente. Pourquoi nous n’avons pas adhéré à d’autres partis? Le constat est là, pourquoi plus de 150 partis dans un pays de plus 15 millions d’habitants ? Est-ce que tous ces partis veulent vraiment que le pays aille pour le mieux. J’en doute, sinon on n’a pas besoin de tous ces partis. L’un de nos objectifs au PRMV FASO-KO c’est  de ramener ce nombre à moins d’une dizaine (10) partis. S’il n’y a pas d’arrière pensée, nous estimons qu’on peut signer une plateforme de 5 à 6 partis. Pour construire le pays on n’a pas besoin de 150 partis. Donc, nous, nous allons venir sur l’échiquier pour encourager cet esprit.

Nos statuts et règlements disent que nous pouvons conclure des alliances avec tout parti ayant les mêmes objectifs que nous et qui se reconnaissent dans nos valeurs, qui sont le Dambé, Danaya et Ladiriya. Qu’on place les objectifs en premier et les individus en second. Nous, on veut un canevas de travail dont l’objectif est d’atteindre le pouvoir, peu importe la personne qui va l’exercer. Mais elle doit répondre à des critères bien précis. Si nous ne créons pas ce parti aujourd’hui, comment nous allons atteindre ces objectifs? Au Mali, les partis appartiennent à des individus, ils sont là et c’est pour eux. Aujourd’hui tout le monde veut aller aux élections présidentielles, est-ce que c’est vraiment utile ? Je dirais que non. J’espère qu’on arrivera à convaincre surtout les nouveaux qui viennent de se créer, dont l’objectif  principal ne serait pas d’être président, mais de provoquer le changement tant espéré dans ce pays.

Ensemble on réussira mieux, à faire beaucoup de chose, à faire le changement.

Est-ce que vous avez d’autres arguments pour convaincre ces partis à aller vers une plateforme de 5 à 10 partis ?

Je ne saurais le dire. Il faut leur demander à eux. Notre conviction est qu’on peut  y arriver si on s’y met et si on met le Mali au devant. Mettre les intérêts personnels de côté, ensemble nous y arriverons. Tu as beau vouloir cette plate forme, faudrait il qu’ils acceptent. Nous avons eu la démocratie d’ailleurs, ces grands pays ont combien de partis par rapport au nombre d’habitants?

Quelles sont les ambitions immédiates du parti ?

Le parti vient de naître, l’ambition de tout parti est d’arriver au pouvoir et gérer le pays, C’est notre ambition immédiate, pourquoi pas ? Nous nous disons que nous portons à égalité de chance. En réalité les maliens n’ont jamais voté. Quant on regarde le taux de participation aux élections, il n’a jamais dépassé 40%. Et les 60% de réservoir d’électeurs ont fait quoi ? Où étaient-ils ? C’est ceux-là qu’il faut aller convaincre pour provoquer ce changement, les amener à s’exprimer dans les urnes. Leur arme c’est leurs cartes d’électeur. Ces 60% pensaient comme nous, que ce n’était pas la peine d’aller voter. Justement ça en valait la peine, on peut changer la coupe. Le changement est inéluctable, on n’a pas le choix, les maliens sont conscients qu’il faut changer et nous changerons.

En terme clair le parti présentera un candidat aux élections présidentielles ?

Cette décision revient à la base. Nous sommes prêts à aller aux élections présidentielles avec l’accord de nos militants. Au PRVM Faso-Ko, notre ressource c’est nos militants, nos adhérents; s’ils décident qu’on aille aux élections, nous irons. Parce que c’est eux notre base, notre financier; s’ils sont d’accord on va mettre la main à la pâte. Chez nous, c’est la démocratie participative, quand vous dites d’y aller vous avez pris un engagement que vous devez respecter.

Les élections présidentielles sont fixées pour le 28 juillet 2013. Pour vous la date est tenable ?

C’est une question qu’il m’est difficile de répondre, je la vois de l’extérieur. Ceux qui nous dirigent nous on dit qu’on va bien le faire, on ose les croire que çà se tiendra en juillet. Mais le constat on le fera ensemble, je n’ai pas tous les éléments pour vous dire si on peut le faire ou pas. S’il s’avère qu’on peut le faire, on est prêt. Sinon il n’y pas de souci, on se soumet.

Vous partagez l’avis de ceux-là qui pensent que sans la libération et la présence de l’armée malienne à Kidal, pas d’élection ?

Depuis janvier 2013, ils ne cessent de dire que le Mali est un et indivisible. Et que l’autorité de l’Etat doit s’exercer sur toute l’étendue du territoire malien. Kidal est une partie du Mali. Je pense qu’il faut bien réfléchir. On veut aller aux élections, mais comment? Je pense qu’il ne doit pas y avoir d’élection sans un pouce du territoire malien. Il faut que l’administration y soit. Il faut que l’armée malienne soit à Kidal. C’est l’armée républicaine. Il faut qu’elle soit sur son territoire pour exercer sa fonction régalienne, qui est la défense de l’intégrité du territoire national et de la protection de ses habitants. Je ne vois pas d’autre solution.

La France a laissé entendre que ses forces et celles de la Misma vont aider l’Etat à redéployer l’administration et sécuriser les élections. Comment vous voyez cette situation ?

Vous me posez des questions auxquelles il m’est difficile de répondre. Ce choix revient aux autorités. Je pense que ça ne sera pas un bon choix. Je ne pense pas qu’il peut y avoir une élection présidentielle sans un pouce de notre territoire, sans le déploiement de l’administration dans toute sa plénitude.

Pour conclure 

J’ose espérer que ceux qui veulent le changement nous rejoindra. Nous venons de poser le soubassement d’un nouveau parti qui brillera incha Allah.

Réalisée par Ahmadou Maïga

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