C’est par un tonnerre d’applaudissements que des militants du PASJ, présents dans la salle, ont salué les propos du président du parti, le Pr. Dioncounda Traoré, qui venait de déclarer que le Premier ministre, Modibo Sidibé, n’est pas un militant du PASJ et ne pourrait en être le candidat pour la présidentielle de 2012. Le parti de l’abeille présentera à cette élection un candidat issu de ses rangs. Celui-ci sera désigné par le Comité exécutif (CE) du parti le 26 mars prochain et la Conférence nationale d’investiture se tiendra à la date anniversaire du parti, le 25 mai 2011. "Nous nous mobiliserons tous autour de ce candidat et nous gagnerons tous avec lui, Inch Allah", a laissé entendre le président du PASJ. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à la Maison de la Presse, le samedi 13 novembre 2010.
Plusieurs cadres de l’ADEMA ont répondu présents à cette rencontre avec les journalistes. Parmi eux, plusieurs députés dont Assarid Imbarcawane, Me Kassoum Tapo, Mahamadou Cissé, Bouréima Dicko, Yaya Sangaré, Oumar Soumbounou, les anciens ministres et directeurs nationaux tels Makan Moussa Sissoko, Moustaph Dicko, Ousmane Sy, Ahmed El Madani Diallo et plusieurs cadres et militants. Au présidium, on notait, en plus du président du parti et non moins président de l’Assemblée nationale, le Pr. Dioncounda Traoré, la présidente des femmes, Mme Konté Fatoumata Doumbia et le président des jeunes, Lazare Tembely.
Cette conférence de presse dont le thème est «vie du parti et perspectives» se tient dans un contexte de supputations par rapport à la candidature de la première formation politique du Mali à la présidentielle de 2012. Pour sa "richesse en cadres présidentiables ayant tous des ambitions légitimes pour le pays", il y a des craintes que le parti de l’abeille connaisse une énième implosion à propos du choix de son candidat pour la présidentielle de 2012. Et les supputations faisaient croire que le Premier ministre Modibo Sidibé pourrait être coopté comme candidat de l’ADEMA pour rassembler les cadres du parti, afin qu’ils ne s’entredéchirent.
Le Premier ministre Modibo Sidibé n’est pas le candidat de l’ADEMA en 2012
C’est en ce sens qu’il a été demandé au président du parti si Modibo Sidibé est militant du PASJ et s’il peut en être son porte-étendard pour l’élection présidentielle de 2012. Le Pr. Dioncounda Traoré n’est pas passé par quatre chemins pour marteler que "Modibo Sidibé n’est pas un militant de l’ADEMA et ne peut en être le candidat ". Il a toutefois tempéré que, théoriquement, on peut penser à toute autre candidature pour le PASJ. "Mais, ce que le parti a décidé pour 2012, c’est que son candidat à cette élection soit interne au parti. Nous nous mobiliserons tous autour de lui et nous gagnerons tous, Inch Allah ", a-t-il précisé. Il a ajouté que si le parti avait soutenu la candidature du président Amadou Toumani Touré en 2007, c’était une stratégie politique du moment. Le parti ayant trouvé qu’en ce moment précis, son intérêt était dans le soutien, en toute loyauté, du président Touré. "Ce que nous ferons jusqu’à la fin de ce second mandat ".
A propos des relations entre le Premier ministre et le PASJ, le Pr. Dioncounda Traoré a déclaré qu’il y a de très bons rapports entre le parti de l’abeille et le Chef du Gouvernement. Celui-ci dirige une équipe que l’ADEMA soutient et soutiendra jusqu’au bout. "Il n’y a pas de raison que nous n’ayons pas de bons rapports. Mais, de là à dire que notre parti peut s’allier à une autre formation politique (NDLR : le PDES par exemple) pour coopter Modibo Sidibé comme candidat en 2010, je dis non ! "
Répondant à la question sur la possibilité de voir le Pr. Dioncounda Traoré, candidat du parti, le conférencier dira qu’il est un militant discipliné. Dioncounda Traoré peut être un excellent candidat pour Koulouba, comme le sont d’ailleurs plusieurs autres cadres du parti. L’ADEMA a une procédure bien définie pour choisir son candidat. "Notre candidat n’est plus désigné à la suite d’une convention nationale. Il est proposé par le Comité exécutif qui met en place une Commission d’investiture, composée de 5 délégués du CE, de l’ensemble des secrétaires généraux des sections, d’un représentant du mouvement des jeunes, d’un représentant du mouvement des femmes… Et c’est ce candidat qui sera investi lors d’une conférence nationale d’investiture", a-t-il expliqué. Et le conférencier de préciser que le candidat du PASJ pour 2012 sera désigné par le CE le 26 mars 2011. La conférence d’investiture, quant à elle, aura lieu, s’il plaît à Dieu, le jour du prochain anniversaire du parti, le 25 mai 2011.
Le président du PASJ a, en outre, affirmé que le parti n’est pas opposé aux réformes constitutionnelles proposées par le président de la République. Même s’il a quelques griefs par rapport aux propositions du Comité d’Appui aux réformes institutionnelles (CARI) présidé par le ministre Daba Diawara. Il a rappelé que l’ADEMA est conscient des lacunes du système institutionnel malien et s’est engagé, depuis le temps du président Alpha Oumar Konaré à revisiter la Constitution de février 1992. Le parti de l’abeille ne saurait donc être opposé à toute initiative visant à consolider la démocratie malienne.
Pour le Pr. Dioncounda Traoré, les responsables du parti ont tiré des leçons du passé et sont à présent mûrs pour surmonter tous les écueils qui se dresseront sur leur parcours collectif. Le PASJ est prêt à nouer des alliances avec toutes les formations politiques, mais il ne s’agira pas d’alliances contre nature. C’est-à-dire des alliances pouvant remettre en cause l’objectif fondamental du parti pour 2012, à savoir, la reconquête du pouvoir en hissant sur la colline de Koulouba un candidat issu de ses rangs. Ainsi, a-t-il souligné la poursuite des discussions pour la reconstitution de la grande famille ADEMA (URD, PASJ, RPM). Il a indiqué que les pourparlers avec les responsables du PARENA, en vue d’aller à une fusion avec le parti de Tiébilé Dramé, sont toujours d’actualité. Sur ce point, Dioncounda Traoré a reconnu qu’une divergence de vue est survenue par rapport à la dénomination de la formation politique qui sera issue de ce projet de fusion. Et le président de la première force politique du Mali d’indiquer que, pour le moment, son parti a une alliance avec l’URD pour travailler de façon concertée à l’Assemblée nationale.
Le conférencier a par ailleurs souligné que son parti n’a peur de personne sur l’échiquier politique national. C’est un parti serein qui est prêt à appliquer ses principes, surtout en matière de discipline. Si des militants ne respectent pas les directives du parti, a-t-il fait remarquer, il y a des sanctions qui leur sont appliquées. Comme ce fut le cas dans le dossier de la présidence de l’Association des Municipalités du Mali (AMM), dont il a rappelé les faits qui ont conduit à l’exclusion des maires Abdel Kader Sidibé et Adama N. Diarra.
Selon le conférencier, l’ADEMA soutient ses cadres en mission au service du pays, contrairement à ce que les gens pensent. Ainsi, le CE a beaucoup soutenu et félicité Mme Zouré Fadimata Maïga, la vice-présidente des femmes, pour sa mission bien accomplie à la vice-présidence de la Commission d’organisation du Cinquantenaire.
Bruno D SEGEBDJI
