Le président du Mouvement pour un Destin Commun (Modec), Konimba Sidibé, a mis en garde le gouvernement du Mali contre une mascarade électorale aux législatives prochaines. C’était lors du Conseil national du parti ce samedi 25 janvier 2020 à la Maison du Partenariat de Bamako. Ledit conseil s’est tenu sous le thème : « L’intervention des forces de défenses et de sécurité étrangère au Mali ».
« Nous avons constaté que le gouvernement ne veut pas réaliser d’élection propre dans ce pays. Ça fait des mois qu’ils ont reporté l’élection législative dans l’espoir de mener un certain nombre de réformes, ils n’ont strictement rien fait jusqu’à la date d’aujourd’hui », a déclaré d’entrée de jeu Konimba Sidibé président du Modec. Avant de prévenir : « nous n’allons pas accepter une mascarade électorale aux législatives prévues les 29 mars et 12 avril 2020 ».
A l’en croire, le gouvernement n’a pas la volonté de tenir d’élection crédible : « Sinon comment comprendre que des élections reportées à deux reprises se tiendront dans les conditions pour lesquelles elles ont été reportées ». Pour lui, le gouvernement comme dans ses habitudes est sur la voie d’une mascarade électorale. Mais Koniba SIDIBE n’attend pas faire cadeau au président et à son gouvernement toutefois s’ils tiennent un hold-up électoral. Il les met en garde. « Nous leur disons qu’il est encore temps de faire les reformes de manière à ce que nous puissions faire des élections apaisées, transparentes et crédibles », a laissé entendre le président Sidibé.
Avant d’indiquer : « le Modec ira aux législatives dans tous les cas. Mais que les dirigeants sachent que si jamais ils devraient se contenter de faire une mascarade électorale ils trouveront le Modec sur leur chemin ».
« Nous ne voulons pas de boycott, mais ce n’est pas une carte blanche qui est donnée au gouvernement », indique-t-il. Pour Konimba Sidibé, la seule chose qui apaisera la période poste électorale c’est de tenir d’élection propre et crédible au sortir de laquelle sortiront des députés légitimes.
Selon lui, le Modec veut avoir la majorité à l’Assemblée Nationale. Mais encore faudrait-il qu’il y ait des élections propres. « Quand l’élection devient un marché, les partis comme le Modec qui ont très peu de moyens financiers se retrouvent difficilement dans cette situation », a déploré le président.
S’agissant de la présence des forces étrangères, le président affirme que le Mali a besoin de l’appui de tous ses partenaires : « Mais cet appui ne peut pas continuer à être exercé sur la base de statu quo actuel qui consacre la partition de fait du Mali ».
Konimba Sidibé estime que les forces étrangères ont échoué. Mais à l’en croire, cet échec est imputable principalement à la gouvernance du Mali. « Tant que le Mali sera gouverné tel que c’est le cas aujourd’hui, quel que soit, les forces de défenses du reste du monde qui vont venir nous aider ça n’aboutira pas à grand-chose parce que la mauvaise gouvernance va tout plomber », souligne le président Sidibé. Avant d’indiquer : « c’est IBK qui doit partir pour qu’on puisse créer les conditions d’une bonne gouvernance qui permettrait de rendre efficace l’appui des partenaires étrangers du Mali ». Et Konimba Sidibé de conclure : « encore une fois, tu as beau donner un coup de main à un carpeau il ne peut pas monter sur un arbre ».
Oumar SANOGO