«La décision de retrait du Mali de la Cedeao constitue une remise en cause regrettable de décennies d’efforts mutualisés…»
Le bilan politique économique, social, sécuritaire de 2024, les propositions pour une sortie de crise politique, liberté de la presse… Tels sont entre autres sujets évoqués lors de la présentation de vœux du M5 RFP Mali Kura avec à sa tête l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé. C’était au siège des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE-An Ka Wuli).
Pour cette présentation de vœux, le président du comité stratégique du M5 RFP Mali Kura, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé avait à ses côtés ses compagnons politiques dont les anciens ministres Mme Sy Kadiatou Sow, Mohamed Ali Bathily, Konimba Sidibé…Cette rencontre a enregistré aussi la présence de nombreux responsables de la presse avec à leurs têtes Bandiougou Danté président de la Maison de la presse.
Dans ses propos liminaires, le président du comité stratégique du M5RFP Mali Kura a rappelé la place centrale de la presse dans un monde en perpétuelle mutation, où l’accès à une information fiable est un défi. “Vous avez la lourde responsabilité d’éclairer l’opinion, d’expliquer les faits et de contribuer à la cohésion nationale. Votre travail parfois exercé dans des conditions difficiles, est indispensable à la construction d’un Mali plus fort et plus uni. C’est pourquoi, il est essentiel que vous puissiez exercer votre métier avec responsabilité, professionnalisme et sérénité”, a rappelé l’ancien Premier ministre. Il a réaffirmé la ferme volonté de leur mouvement de poursuivre les idéaux de départ, à savoir instaurer une gouvernance vertueuse du pays et poser les bases de la refondation de l’Etat et de la société malienne.
Le Bilan de 2024
En faisant le bilan de 2024, le président du comité stratégique du M5 RFP Mali Kura de rappeler qu’en janvier 2024, les autorités de la transition ont annoncé deux grandes décisions, sans aucune forme de concertation, ni de consultation d’aucune force vive de la nation : la fin de l’Accord dit d’Alger (APR) avec effet immédiat et l’ouverture d’un dialogue direct inter-maliens, ainsi que le retrait de la CEDEAO. “Il y a lieu de relever les atteintes aux droits et libertés, une économie à la peine, des acquis sécuritaires et une insécurité humaine aggravée”, a-t-il constaté. Il a aussi salué la brillante libération de Kidal et celles d’autres localités constituant assurément des acquis à saluer avec fierté et enthousiasme, tout comme la montée remarquable en capacité des FAMAs ainsi que l’accroissement de leur efficacité opérationnelle. “Je tiens ici à les assurer de tout notre soutien et leur exprimer notre reconnaissance pour les efforts méritoires qu’elles déploient dans la défense de la patrie et la sécurisation des populations et de leurs biens”, a soutenu l’ancien Premier ministre. Cependant, malgré cette monté en puissance des Famas, il a évoqué la persistance et même dans certains cas la détérioration de la situation sécuritaire dont souffrent toujours les populations maliennes, que ce soit au nord, au centre, dans le sahel occidental ou même à Bamako qui fut victime d’une attaque meurtrière le 17 septembre dernier. “Et récemment l’attaque perpétrée contre un convoi sur la route Ansongo-Gao illustre cette persistance. Je voudrais aussi attirer l’attention sur la précarité et la souffrance de certains de nos compatriotes dont la situation exige la solidarité de la Nation. Je veux parler des réfugiés, des déplacés climatiques, singulièrement les victimes des inondations, de ceux qui n’ont pas pu s’adonner à leurs activités champêtres et qui sont exposés aux difficultés quotidiennes de se nourrir et de nourrir leurs familles. Je veux parler aussi des enfants de plus en plus nombreux qui ne reçoivent plus d’enseignement faute d’écoles accessibles et d’enseignants disponibles, des communautés ne bénéficiant plus d’un système de santé à la hauteur de leurs besoins et de tous ceux qui sont privés, souvent depuis très longtemps, des services d’une administration fonctionnelle. Selon certaines sources, plus de 4,5 millions de Maliens auront besoin d’une assistance alimentaire cette année”, a déclaré le président du comité stratégique du M5RFP Mali Kura. Pour lui, face à cette situation, leur organisation exhorte une fois de plus les autorités de la Transition à poursuivre les efforts indispensables de mise en condition idoine des FAMAs dans l’accomplissement de leur mission, tout en gardant à l’esprit que la lutte contre le terrorisme ne saurait se limiter à l’option du “tout militaire”, même si la riposte militaire doit rester prioritaire et robuste.
La situation socio-économique et financière crispée.
Evoquant la situation socio économique, l’ancien Premier ministre d’expliquer que notre pays traverse une des plus graves crises de son histoire avec des conséquences socio-économiques majeures pour ses populations. “Le constat de la cherté de la vie est une triste réalité : le sucre, le riz, l’huile, les céréales, les matériaux de construction ont tous connu une augmentation notable. Des mesures nécessaires doivent être prises urgemment pour contenir cette hausse spectaculaire des produits de première nécessité par la distribution de vivres et d’aliments bétail, le transfert monétaire aux ménages les plus touchés, le financement des travaux publics à haute intensité de main d’œuvre, etc. Malgré une croissance économique prévisionnelle de 5.3% en 2025, principalement alimentée par l’extraction de l’or, le coton et le lithium, l’économie malienne reste fortement dépendante des cours mondiaux de ses principaux produits d’exportation”, a -t-il indiqué. Les conséquences de la crise énergétique ont été aussi évoquées lors de cette rencontre entrainant, selon l’ancien Premier ministre, l’aggravation de la situation économique et sociale du pays, la fermeture de nombreuses entreprises petites, moyennes et unipersonnelles. Selon lui, avec une dette publique qui se situe autour de 56% du produit intérieur brut, le risque de surendettement demeure et toujours plus d’efforts seront demandés aux particuliers et aux entreprises pour faire face au service de la dette qui avoisine désormais les 20% du budget national.
Le président du comité stratégique du M5RFP Mali Kura a aussi appelé à la transparence des choix et dévolutions des ressources exceptionnelles de 500 milliards de FCFA, et les autres à venir, suivant un programme d’investissements structurants. “Ce programme doit être porté à la connaissance des citoyens, comme ce fut le cas avec les ressources exceptionnelles, soit 184 milliards, issues de la vente de parts de la SOTELMA dont les utilisations ont été annoncées publiquement par les autorités de l’époque”, a rappelé Modibo Sidibé. La dégradation de l’environnement par les exploitants miniers a été aussi évoquée lors de cette rencontre. C’est pourquoi, le comité stratégique du M5 RFP Mali Kura a invité le gouvernement à un respect rigoureux des procédures légales et règlementaires en matière foncière et environnementale notamment la consultation publique. Autre sujet non des moindres évoqués lors de cette présentation de vœux, c’est la “persistance de mauvaises pratiques de gouvernance, telles que la corruption, le népotisme, l’impunité, la mauvaise distribution de la justice et contre lesquelles le peuple s’est soulevé, rend les Maliens sceptiques quant au sens que les autorités donnent à la refondation. …
Comme l’attestent les différents rapports, les sommes dissipées sont de plus en plus importantes et, avec le dernier rapport de l’OCLEI, l’on constate que la simple déclaration obligatoire de biens n’est quasiment plus respectée !”.
Année politique difficile
Pour l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, l’année 2024 a été difficile au plan politique. “2024 a été une année particulièrement difficile, marquée par la dénonciation unilatérale de l’Accord pour la paix et la réconciliation par le gouvernement, les restrictions des droits et libertés ainsi que les incertitudes relatives au déroulement de la transition après un léger report annoncé par les autorités en fin 2023. Cette annonce ne fut suivie par aucune autre…….. concernant la suite du processus. La réponse fut plutôt l’interdiction des activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations le 10 avril 2024, suivie de l’arrestation de 11 leaders politiques réunis au domicile privé de l’un d’entre eux et leur emprisonnement pendant 5 mois. En lieu et place du dialogue demandé par le regroupement des partis politiques, les autorités ont plutôt tenu un autre forum appelé dialogue inter-malien, consécutivement à la dénonciation de l’APR. Ce forum s’est tenu sans la participation des frères en belligérance au nord du Mali alors qu’ils étaient apparemment les principaux concernés et sans celle de la majeure partie de la classe politique”, a regretté Modibo Sidibé.
Déplorant aussi le maintien en prison de certains leaders d’opinion. “Notons aussi que des médias et des journalistes se sont vu retirer leur autorisation d’exercer par la Haute autorité de la communication. Nous savons que les réalités du métier de journaliste sont exigeantes. Entre la quête d’informations précises, la nécessité d’une analyse équilibrée et les impératifs économiques du secteur, les défis sont nombreux. Pourtant une presse forte, crédible et respectée est un atout pour toute nation qui aspire à la stabilité et au progrès. Il est donc dans l’intérêt de tous de préserver un environnement propice à l’exercice de cette noble profession”, a conseillé l’ancien Premier ministre. Selon lui, la décision de retrait du Mali de la Cedeao, lourde de conséquences pour notre pays et notre sous-région, constitue une remise en cause regrettable de décennies d’efforts mutualisés aux fins de bâtir un ensemble économique régional intégré au service de nos Etats et des populations ouest-africaines et, à terme, de l’Afrique entière. Pour le M5RFP-Mali Kura, il fallait plutôt engager dans ce sillage, une initiative forte de refondation de la CEDEAO, le socle de ce combat, étant bien évidemment, un consensus national sur notre vouloir ouest- africain et africain que l’histoire, l’action diplomatique et des concertations avaient forgées. À cet égard, le M5-RFP Mali Kura propose une double dynamique : créer l’AES comme Pôle de stabilité et de développement, articulant sécurité et développement est stratégiquement opportun et institutionnellement acceptable dans la CEDEA0, engager une initiative robuste de refondation de la CEDEAO, un processus de dialogue sur l’avenir de notre Communauté afin de relégitimer une vision globale pour une souveraineté renforcée et une sécurité durable. En clair, le Comité Stratégique du M5-RFP/Mali Kura a affirmé de rester fidèle à ses engagements initiaux de lutter pour l’avènement d’un Mali nouveau, un Mali maître de son destin, un “Mali Kura” conforme aux profondes aspirations souveraines de notre peuple. “Dans cette direction, une des tâches prioritaires du Comité Stratégique, était de redonner espoir, remobiliser autour des idéaux et des objectifs du Mali Kura et de préparer les échéances électorales. Le Comité Stratégique a entamé ce processus avec un groupe de travail sur la candidature unique, sur un projet politique et les contacts de terrain avec les entités membres”, a révélé le président du Comité stratégique. Il a aussi déclaré que le mouvement va poursuivre sa structuration, développer les stratégies et actions, préparer les échéances électorales, constituent donc un pan important de leur action en 2025. “Parce que le CS-RFP MALIKURA se doit d’être prêt à assurer et à partager la responsabilité historique, celle d’ouvrir la voie à un futur conforme aux aspirations du peuple malien, le Mali Kura”, a -t-il souhaité. Pour lui, le Mali d’aujourd’hui et de demain a besoin d’un journalisme engagé, intègre et constructif. “Un journalisme qui informe sans déformer, qui critique sans diviser, qui éclaire sans opposer. Vous avez en ce sens une immense responsabilité, celle de contribuer par votre plume et votre micro, à l’émergence d’un dialogue national apaisé et porteur d’espoir. Nous vous encourageons à poursuivre cette mission avec courage et rigueur, car c’est ensemble, avec toutes les forces vives de la nation, que nous construirons un avenir meilleur “, déclaré Modibo Sidibé.
Défenseur des libertés
En répondant à ces vœux, le président de la Maison de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, a remercié les responsables du comité stratégique du M5RFP. Al’en croire, les responsables qui forment ce regroupement sont des acteurs connus de la scène politique et se sont fait distinguer dans la défense des liberté en général, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Le président de la Maison de la presse a salué le courage et la constance du président du comité stratégique du M5RFP qui a toujours voulu et soutenu la refondation de l’Etat depuis avant l’élection présidentielle de 2018. Danté a, au nom de l’ensemble de la presse malienne, formulé des vœux de bonne et heureuse année. Il a souhaité que cette année soit une année de paix et d’entente entre les fils de ce pays.
Kassoum Théra.
Ogoba tu dois dire a Modibo Operation Riz Sidibe que sans nos leaders au pouvoir le Mali etait fini, divise et somalise complètement et lui pouvait pas parler tout comme les journalistes car les medias seraient enterres totalement. Aujourd’ hui vous devez tout a nos braves leaders Assimi Goita et ses frères pour vous avoir libere et redonne au Mali son territoire et sa souverainite totale.
Hormis de rares approximations, inévitables dans une intervention nécessairement rapide, on peut souscrire à cet exposé nuancé, qui n’élude aucun des problèmes majeurs auxquels est confronté notre pays. La junte a beaucoup détruit, sans être capable d’ouvrir de nouvelles perspectives. Le désastre sécuritaire ne cesse de s’approfondir. La reprise de Kidal, nécessaire, masque une faillite radicale des Fama dans la protection quotidienne des populations. Quant aux Wagner…