Le président des jeunes de l’Urd, DR Madou Diallo, dans le cadre des neuf ans du parti: “L’absence des partis politiques au sein du gouvernement est un handicap”

Dans un entretien avec la presse, hier mercredi 27 juin, le président du mouvement national des jeunes de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Dr Madou Diallo, après avoir analysé la double crise sécuritaire et institutionnelle que connaît le Mali, a estimé que l’absence des forces politiques et de la société civile au sein de l’équipe gouvernementale du Premier ministre Cheick Modibo Diarra constitue un réel handicap pour une bonne impulsion de la gouvernance en ces temps de grands défis.

L’anniversaire de notre parti intervient à un moment délicat de la vie de notre Nation, particulièrement dû à la crise politico-institutionnelle et à l’occupation de près des deux tiers du territoire national par des groupes armés notamment terroristes. Aussi, cet anniversaire ne saurait avoir un caractère festif, mais bien au contraire, il nous donne l’occasion de nous adresser à nos camarades jeunes qui ont toujours incarné l’espoir et le changement dans l’histoire de notre pays.

Je voudrais inviter tous et chacun au sacrifice ultime pour la défense de la patrie, comme nous y invitent notre hymne national et notre Constitution.

Je voudrais surtout dire à la jeunesse et à l’ensemble de nos populations prises en otage dans les régions du Nord que nous ne saurions les oublier ou les négliger et nous n’aurions de répit tant que dureront leur séquestration et l’occupation d’un seul centimètre carré de notre territoire.

C’est l’occasion également pour nous de saluer et encourager nos forces armées et de sécurité dans leur noble combat contre l’arbitraire, la tyrannie et pour le rétablissement de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du pays, qui est également celui de l’ensemble de nos frères africains, particulièrement de la CEDEAO.

Aussi, voudrions-nous inviter nos autorités à soutenir les efforts de l’Union Africaine afin d’obtenir un mandat des Nations Unies pour accompagner l’Armée nationale dans la reconquête des régions du Nord et abréger les souffrances des populations “. C’est en ces mots que le président des jeunes du parti de la poignée de mains à planté le décor de cet entretien.

Pour ce brillant juriste, professeur de Droit public à l’Université de Bamako et non moins chargé de missions au ministère chargé des Relations avec les institution et de la Réforme de l’Etat, c’est avec une grande compassion et une douleur vive par rapport aux graves crises que traverse le pays, que l’URD va célébrer son neuvième anniversaire. Il rendra un hommage particulier à la jeunesse de Gao et des autres villes du Nord du Mali occupées par des rebelles et autres islamistes. Il témoignera toute sa solidarité aux populations des zones occupées pour les souffrances qu’elles ne cessent d’endurer.

«Cet anniversaire ne sera pas célébrer avec faste du fait du contexte de crise dans lequel nous sommes. Ce sera plutôt l’occasion pour le parti de réfléchir sur la situation du pays, de faire ses propositions de sortie de crise, de donner des informations sur l’état de sante du leader, Soumaïla Cissé…», a-t-il indiqué.

Concernant justement l’état de santé de Soumaïla Cissé, Dr Madou Diallo dira que tout le monde se rappelle des conditions difficiles dans lesquelles il est parti du pays, grièvement blessé, “ne pouvant pas marcher suite aux événements que nul n’ignore“. Soumaïla Cissé, a-t-il déclaré, va de mieux en mieux, et si possible, lors de la rencontre marquant l’anniversaire, le samedi 30 juin au centre international des conférences de Bamako, à partir de 9 heures, on pourra assister à la diffusion de son message vidéo depuis Paris.

Quid de l’état de santé du parti? Dr Diallo estime que l’URD se porte très bien. C’est, a-t-il expliqué, la deuxième force politique du pays. C’est la «force montante et nous sommes en contact permanent avec nos militants de tous les coins et recoins du pays. Et les exactions subies par notre leader, Soumaïla Cissé, n’ont fait que doper le moral des militants…».Il a saisi cette occasion pour condamner l’agression du président Dioncounda Traoré.

Pour le président du mouvement national des jeunes de l’URD, les acteurs politiques doivent se donner la main, conjuguer leurs efforts afin de contribuer à sortir le pays du gouffre. Il a alors mis l’accent sur la nécessité d’un gouvernement d’union nationale, comme proposé dans l’Accord-cadre du 6 avril 2012. «Même si le gouvernement est composé de cadres  valables, le fait que les partis politiques et la société civile ne sont pas présents dans cette équipe gouvernementale, cela constitue un handicap. Il est nécessaire que dans le contexte actuel, toutes les composantes du pays soient associées pour mener le pays à libérer le Nord et à aller résolument vers des élections transparentes», a-t-il souligné.

A propos de la libération du nord occupé, le leader des jeunes du parti de la poignée de mains se félicite de la médiation de la CEDEAO. Les Maliens doivent continuer à avoir foi en la CEDEAO et à l’intégration africaine. L’appui de ces organisations, a-t-il indiqué, est important pour la reconquête de l’intégrité du territoire national, passant par un renforcement des capacités de l’armée nationale.

Et Dr Madou Diallo de préconiser la poursuite des négociations avec les rebelles mais en même temps avec une préparation des forces armées à aller au combat. Nous reviendrons sur d’autres aspects de cet entretien dans notre prochaine livraison.

Bruno D SEGBEDJI

djitosegbedji@yahoo.fr

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