Le bureau politique national de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA-Faso Jigi) a tenu hier, 19 juin au siège du parti, à Korofina nord un point de presse. Cette rencontre avait pour but de donner la vision du parti et les propositions de sortie de crise au nord.
Dans ses propos liminaires, le président de l’UM-RDA Faso Jigi, Bocar Moussa Diarra, a déclaré que l’histoire retiendra que l’année 2012 a marqué un tournant décisif dans la vie de la nation malienne par la propagation exponentielle de l’insécurité au Nord du Mali entretenue par des groupes rebelles et terroristes. Les conséquences, qui ont mis à rude épreuve les fondements même de l’Etat et la cohésion sociale entre les communautés locales, ne peuvent toujours pas, à l’heure actuelle, être évaluées à leur juste mesure en raison du chaos dans tous les domaines : sécuritaire, administratif, scolaire, économique et social. Selon lui, la rébellion touarègue au Mali, depuis l’indépendance, n’a jamais bénéficié de soutiens aussi importants de groupes djihadistes et de narcotrafiquants pour saper les fondements de l’Etat et mettre en péril l’intégralité territoriale du pays. L’irrédentisme touareg a entraîné le coup d’Etat, la fragilisation des institutions et des crises de toutes sortes dans les domaines. “Si les autorités de la première République ont pu juguler, de façon satisfaisante, la rébellion de 1963, il n’en est pas de même de celle en cours dans la mesure où elle a emporté dans son sillage le pouvoir central ” a-t-il indiqué.
Consciente de tous les enjeux et défis que la situation actuelle pose à notre pays, l’UM-RDA Faso Jigi a défini certains axes de sortie de crise pour contribuer au débat national sur la question.
Au plan politique, le parti a souhaité la définition des rôles et missions des organes de la transition chargés de piloter la gouvernance pendant cette période. Un accent particulier pourrait être mis sur la durée de la transition étant donné le caractère exceptionnel de la situation.
La transition étant un moment spécifique, son succès résultera de la qualité des accords politiques et de la solidité de l’ancrage de ses organes. Il est indispensable dans le cas de notre pays de veiller au principe du retour à la “constitutionnalité” et non le retour à la vie constitutionnelle. Les pouvoirs confiés aux organes doivent être les plus possibles conformes à la constitution. La demande de changement suscitée par le coup d’Etat doit être sauvegardée par une répartition sage des attributions et, au besoin, leur limitation expresse afin d’éviter des récupérations politiques et certaines formes de restauration qui pourrait mettre en péril l’avenir démocratique.
S’agissant du plan militaire, il a réaffirmé le réarmement moral desforces de défense et de sécurité, la dotation en équipements et matériels appropriés et de qualité et la formation des hommes et l’amélioration de leur condition de vie et de travail. Toutefois, compte tenu de la complexité de l’occupation du Mali par des groupes terroristes liés au terrorisme international, toute intervention extérieure sera soumise à deux conditions : Primo : dans le respect de la souveraineté du Mali. Secundo : en concertation avec les autorités chargées de la défense et de la sécurité du territoire.
Au plan humanitaire, les dirigeants de l’UM RDA ont indiqué qu’il est souhaitable que l’essentiel des actions soit orienté vers nos compatriotes déplacés à l’extérieur qui, au demeurant, sont dans une situation extrêmement fragile.
Enfin, au chapitre des négociations, ils ont affirmé qu’iI importe de renverser favorablement le rapport de force avant d’entamer toute négociation. La nécessaire négociation interviendra avec les frères maliens égarés pour recoudre le tissu social et exclure les bandes armées, les djihadistes et autres salafistes venus d’ailleurs. Pour conforter la cohésion sociale, toutes les composantes de la population du Nord participeront aux négociations.
Bandiougou DIABATE