Le fichier électoral actuellement en service et sur la base duquel ont été organisées les élections générales de 2002 et de 2007 est aujourd’hui l’objet d’inquiétudes de la part des formations politiques. Le PARENA, l’URD, l’ADEMA ont tous exprimé leurs inquiétudes quant à la fiabilité du fichier. Toutes ses formations politiques souhaitent qu’une solution soit trouvée à cette question avant les élections de 2012. Néanmoins, tous les partis ne sont pas du même avis quant à la manière de rémédier au problème. Ainsi, la Convergence Démocratique pou le Mali (CODEM) du jeune et bouillant Alhousseni Guindo se démarque de la position des grandes formations politiques.
Au cours d’un entretien à bâtons rompus qu’il nous a accordé, Guindo souligne que les formations politiques d’envergure cherchent, à travers l’affaire du fichier électoral, à se démarquer du président ATT, après avoir géré le pays avec lui pendant dix années: “Pourquoi, pendant ces 10 ans, ces partis n’ont pas obligé le chef de l’Etat à trouver une solution au fichier électoral? Qui les a entendus parler de fichier ? “, s’interroge notre interlocuteur. Toujours pour le président Guindo, les grands partis politiques font de l’hypocrisie car, au fond, ce fichier leur permettra de perpétrer leurs fraudes pour avoir des élus comme ils en ont l’habitude. A la CODEM, selon le président Guindo, on est d’accord avec le fait que le fichier électoral n’est pas fiable et qu’il peut être cause de tensions post-électorales. Mais contrairement aux autres partis qui gémissent sans proposer de solutions concrètes, la CODEM en propose une. Et cette solution passe par le maintien du Président de la République en place jusqu’à ce qu’un nouveau fichier électoral entre en service. ” A la CODEM, nous nous battrons pour que le président ATT reste jusqu’en 2014, afin qu’il puisse faire les derniers réglages et organiser des élections libres et transparentes!”, martèle le président Guindo. Selon lui, le Mali n’aura de fichier fiable qu’avec les données du RAVEC (Récensement administratif à vocation d’état-civil). Or les données du RAVEC ne seront pas totalement disponibles et prêtes à l’usage avant 2012. Si Alfhousseni Amion Guindo et ses amis de la CODEM ont décidé de mener cette démarche pour la prolongation du mandat d’ATT, c’est, non par affection pour le Président de la République, mais parce qu’ils aiment le Mali et veulent lui éviter une élection bâclée qui peut déboucher sur un affrontement comme cela est arrivé en Côte d’Ivoire ou ailleurs. Interrogé sur les moyens de son combat face aux grosses pointures politiques qui veulent coûte que coûte des élections en 2012, le président de la CODEM dira que comme à son habitude, la CODEM va sensibiliser le peuple, l’amener à comprendre la nécessité d’élections libres et transparentes.
Abdoulaye Guindo
