Le récent séjour du président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) en France, les fructueux échanges qu’il a eus avec de hauts responsables français au Quai d’Orsay et à l’Elysée, la place du parti sur l’échiquier politique national, les ambitions du parti par rapport aux prochaines élections générales avec son leader comme candidat à la présidentielle, la crise du Nord, les actions de réconciliation à engager, les priorités du Mali post-crise, etc. Tous ces sujets ont été abordés sans détour par le président du parti de la quenouille, non moins 7ème vice-président de l’Assemblée nationale, l’honorable Housseini Amion Guindo, qui était l’invité du quotidien L’Indépendant hier. Dans cette interview exclusive, le jeune leader et député élu à Sikasso a indiqué que son parti va rendre au Trésor public les 34 millions F CFA qui lui ont été attribués au titre du financement public, exercice 2012.
L’Indépendant : Vous étiez récemment en visite en France où vous avez été reçu au Quai d’Orsay et à l’Elysée. Comment ce déplacement a-t-il été organisé et qu’est-ce qu’il vous a valu de bénéficier d’un tel privilège ?
Housseini Amion Guindo : Effectivement, nous avons séjourné, il y a juste quelques jours, en France. Nous avons été invités par des jeunes Franco-Maliens de la diaspora qui organisaient Yélébougou à Paris pour décrisper la situation. Au départ, ce n’était pas une invitation officielle, mais les Français ont été très contents de savoir qu’on était en France.
Et ayant reçu certaines informations sur la CODEM, ce sont eux, au niveau du Quai d’Orsay, qui ont souhaité nous rencontrer pour des échanges. Je pense que les connexions ont été faites comme ça avec les autorités françaises car, avant notre départ, nous avions rencontré l’ambassadeur de France au Mali. Nous devrions reçus au Quai d’Orsay pour 15 minutes, mais cela a duré une heure. Après ils nous ont encore réinvités au quai d’Orsay et à l’Elysée. Pour nous, c’était l’occasion d’abord de présenter nos condoléances aux familles, au gouvernement et au président français, pour les soldats français morts au Mali. C’était aussi une occasion pour nous de remercier la France pour son intervention responsable au Mali qui a permis de sauver le pays, parce qu’il était tout simplement en voie de disparition. Nous avons tenu à rappeler aux dirigeants français que le Mali subit une double crise : la crise sécuritaire au nord et la crise institutionnelle. Tout le monde s’accorde à dire qu’aujourd’hui encore les militaires sont influents dans ce qui se passe à Bamako. Aussi, nous avons parlé de la nécessité d’organiser le plus vite possible ne serait-ce que l’élection présidentielle, pour permettre au pays de sortir de cette situation ; parce que tout simplement, aujourd’hui, le gouvernement que nous avons, malgré le retour à l’ordre constitutionnel, est un gouvernement issu d’un coup d’Etat. Ce n’est pas un gouvernement issu d’élection. Donc, nous avons souhaité que cette élection se fasse très rapidement. Nous avons voyagé à travers le pays et nous avons constaté que beaucoup de projets de développement sont bloqués car les Occidentaux ne peuvent plus financer ces projets du fait que la culture démocratique en Occident ne permet pas de financer un gouvernement issu d’un coup d’Etat.
Habituellement, il n’est pas aisé pour un homme politique africain n’exerçant pas une fonction élevée dans l’appareil étatique de se faire recevoir à l’Elysée. Pourquoi le président de la CODEM à l’Elysée ?
On nous a souvent ironisés que la CODEM se bat à l’intérieur mais n’a pas de relations à l’extérieur. Mais, voyez-vous, si vous n’avez pas la bénédiction de votre famille, vous ne pouvez pas avoir la bénédiction de l’étranger. Celui qui n’a pas la bénédiction de son pays ne peut pas avoir la bénédiction de l’étranger. Je pense que c’est le soutien que nous avons reçu ici, au Mali qui nous a permis d’accéder à cette chance. Sinon comment expliquer qu’un jeune qui, il y a juste quelques années, était dans un village perdu du cercle de Koro, qui s’appelle Bamba et qui était obligé de faire huit kilomètres à pied pour aller à l’école, un village qui, dans un rayon de trente kilomètres, n’avait même pas un infirmier pour soigner, soit reçu à l’Elysée ? Je pense que c’est la bénédiction des populations maliennes qui nous a ouvert les portes de l’Elysée.
Alors que vaut aujourd’hui la CODEM sur l’échiquier politique national ?
Il faut attirer l’attention de l’opinion sur le fait que la CODEM a été créée en fin mai 2008. Nous avons reçu notre récépissé en août 2008. Nous avons participé déjà en avril 2009 aux élections communales.
Et la CODEM, en neuf mois, est arrivée parmi dans les six premiers sur plus de 130 partis politiques au Mali. Il a été démontré qu’en neuf mois la CODEM en réalité était déjà implantée dans plus de 400 communes sur les 703 que compte le pays ; parce que nous avons eu des conseillers pratiquement dans toutes les régions du pays. Aujourd’hui, la CODEM a 4 ans et 10 mois et le parti continue de progresser. Il y a eu de fortes adhésions tant à l’Assemblée nationale qu’au niveau des collectivités, et même à l’échelle des partis politiques car nous avons reçu le ralliement de deux partis politiques. Ce sont le LJS et le RMC qui ont fusionné avec la CODEM.
Aujourd’hui, vous avez combien d’élus ?
En 2009, sur liste propre et en alliance, nous avons eu 447 conseillers. Le plus gros contingent est venu après à travers des adhésions. Nous avons fait la situation, il y a trois mois. Nous en sommes à 1 240 conseillers. La CODEM, en fait entre 2009 et aujourd’hui, a plus que doublé ses conseillers.
A la naissance de la CODEM il y a 4 ans on a dit qu’elle était une formation politique à caractère régional, implanté exclusivement sur le territoire de Sikasso. Aujourd’hui, après 4 ans et 10 mois, pouvez-vous soutenir que la situation a changé et que la CODEM peut se prévaloir d’une implantation nationale ?
Déjà à neuf mois d’existence, sur les 447 conseillers que nous avons reçus, c’est vrai que la moitié est venue de la région de Sikasso, mais l’autre moitié vient d’autres régions. D’ailleurs, aujourd’hui encore, on nous taxe de parti des Dogons, de parti des Djokoramés dans la région de Kayes, nous sommes traités de parti des Somonso et des Bozos à Ségou ; ce qui veut dire que le parti est implanté dans sur toute l’étendue du territoire national.
Au départ, à l’Assemblée nationale, nous étions 5 députés, trois venaient de Sikasso, un de Mopti et un autre de Tombouctou. Ce n’est donc pas un parti local mais bien un parti national. Certes, le président du parti est député élu à Sikasso, réside à Sikasso et, très souvent, on n’a pas l’habitude de voir des présidents de parti habitant dans une région ; c’est pourquoi on traite le parti de régionaliste ou de parti de région. Si je résidais à Bamako, on n’allait jamais dire que c’est un parti de Sikasso ou de la région ; on n’allait pas traiter le parti d’être d’implantation locale.
Quid du tournant générationnel que vous prônez ?
Les gens n’ont pas bien compris le concept du tournant générationnel. Pour nous, le tournant générationnel n’est pas conçu en terme d’âge mais plutôt en terme d’acteurs. C’est une génération d’acteurs. Nous savons tous que le coup d’Etat de mars 1991 est un coup d’Etat militaro civil. Je n’en dirai pas plus. Parce que tout simplement, les politiques, à un certain moment, avaient même fait un aveu que la partie militaire du coup avait la carte du parti. Ce qui nous conforte dans notre conviction que le coup d’Etat de 1991 était un coup d’Etat militaro civil, donc, il y a eu une génération d’acteurs à partir de ce moment.
Alors ce que vous préconisez, ce n’est donc pas que des acteurs jeunes arrivent au pouvoir, mais qu’une nouvelle génération d’acteurs non impliqués dans la gestion antérieure arrive au pouvoir ?
Bien entendu, c’est ce que nous entendons par tournant générationnel !
Et quel impact ce slogan produit-il dans l’opinion, selon vous ?
Au départ, en 2008, d’ailleurs, les principes fondateurs même de notre parti portaient ces deux axes : tournant générationnel et rajeunissement du leadership politique au Mali. Effectivement, quand vous regardez un peu la configuration même du parti, contrairement à ce que les gens disent, ce n’est pas un parti de jeunes. Prenez Alassane Abba, le président de notre groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale, il siège dans cette institution depuis 1997. Et il est proche aujourd’hui de la soixantaine. Et les 90% du bureau national sont plus âgés que moi. Mais c’est un message qu’ils voulaient donner; ce n’est pas parce que j’étais député ou parce que j’avais plus de moyens que les autres. Non, c’était une vision ; c’est ce qui a fait que je pense que les aînés ont souhaité que ce soit moi qui préside le parti. C’était un message à l’endroit de la jeunesse. Quand on parle de rajeunissement du leadership politique, de tournant générationnel, on ne peut pas se permettre soi-même de donner un autre visage.
Et je pense que c’est cette rupture idéologique qui a amené la rupture entre feu Siby, entre l’UDM et la CODEM. Sinon le nom UDM, c’est moi qui l’ait donné…. Dès le début les gens étaient convaincus qu’il fallait mettre un jeune devant, pour corroborer un peu tout ce que nous avions affirmé.
Qu’est-ce qui vous fait dire aujourd’hui que les jeunes au pouvoir feront mieux que leurs aînés ?
D’abord, je dois dire qu’il faut réhabiliter la politique. Ces dernières années ont convaincu les Maliens que, d’abord, le vote ne sert à rien. Parce que tout simplement les responsables politiques ont créé le mythe de l’argent. Quand on va voir un chef de village ou un jeune désœuvré, lui donner dix cartes d’électeurs, lui donner de l’argent et lui demander à lui seul d’aller voter à la place de dix personnes seulement en changeant de tenue, quand on crée des comportements de ce genre, à la fin les gens ne croiront plus à la politique. Parce que, en réalité, ceux qui reçoivent ces messages-là, ce sont eux les électeurs ; ils comprennent que leurs votes ne servent absolument à rien. Bref, je ne veux pas entrer dans certains détails. Mais, aujourd’hui, pour nous, il est important de réhabiliter la politique. Partout où nous passons, on nous dit politiciens. Quand on dit “politiciens” aujourd’hui, c’est carrément péjoratif, or au moment où nous parlons de démocratie, il est important pour nous de réhabiliter notre politique. Je pense que, à ce niveau, seule une nouvelle classe politique peut faire ce travail, parce que tout simplement, ceux qui l’on habitué les gens au mythe de l’argent, ceux qui ont fait comprendre à la jeunesse, aux femmes, aux Maliens en général qu’une seule personne peut voter avec dix cartes ou bien que dix personnes peuvent voter avec la même carte, pour moi, ceux-ci ne peuvent plus inspirer confiance par rapport à l’avenir ; c’est le premier point.
Aujourd’hui, l’une des priorités dans notre pays, c’est la cohésion sociale. Cette cohésion sociale, cette réconciliation, les gens ne la voient qu’en terme de négociation avec le MNLA ou autre. Mais, moi je pense que notre société, aujourd’hui, est profondément divisée, même à Bamako ici et à l’intérieur du pays. Vous avez vu entre les militaires, c’est la division, entre les politiques, c’est la division. Il y a eu des précédents, on ne peut plus faire au Mali ici comme s’il n’y avait pas eu le 22 mars. Aujourd’hui, pour nous, en ramenant cette ancienne classe, on ne pourra pas parler de réconciliation parce que des actes ont été posés et les clivages ont été trop énormes. Même au sein de l’ancienne classe.
Aujourd’hui, la seule façon de pouvoir réconcilier les Maliens est que chacun se retrouve dans le pouvoir pour donner une nouvelle alternative. C’est pourquoi d’ailleurs, à la CODEM, nous pensons que de tous ceux qui prônent aujourd’hui le renouveau, nous avons la plus grande implantation. Et donc, nous nous sommes dit que c’est à nous de prendre notre responsabilité.
Une alliance des jeunes leaders vient de publier un manifeste dans la presse avec les Madani Tall, Yéah Samaké, Moussa Mara, Ben Fana Traoré… Qu’est-ce que vous en pensez ?
Effectivement, ils m’ont appelé pendant que je me trouvais en Belgique. Ils m’ont envoyé les documents et m’ont demandé de me prononcer. Je leur ai dit que moi, j’appartiens à une équipe ; je suis dans un groupe, je ne prends pas seul les décisions. Ensuite, il ne suffit pas de faire un appel au changement, l’appel au changement étant un idéal, il faut transcender les questions de personnes. On ne peut pas aujourd’hui appeler au changement et ne pas pouvoir être capable de se sacrifier pour ce changement. Donc, je ne suis pas prêt à rentrer dans des initiatives qui peuvent nous conduire à l’impasse. Parce que vous qui avez parlé, vous qui avez publié ça, demain, quand vous verrez cette nouvelle génération s’éparpiller, chacun en train de prêcher pour sa chapelle sans le moindre compromis, cela peut décrédibiliser cette nouvelle génération. C’est pourquoi nous avons dit, en toute responsabilité, que les choses soient très claires avant de s’engager. Comme on le dit, chat échaudé craint l’eau froide.
Faut-il comprendre que la CODEM, jugeant qu’elle est mieux implantée et que le tournant générationnel est sa marque de fabrique, veut se passer du compagnonnage des autres ?
Je pense que leur compagnonnage est toujours important pour nous et c’est dans cet esprit que nous avons créé les Partis Unis pour la République (PUR). Pour nous, aujourd’hui plus que jamais, il est important que cette nouvelle génération, tous ceux qui prônent le changement mettent l’idéal au-dessus de la personne. Nous sommes ouverts aux autres, puisque nous avons intérêt à nous donner la main. Nous avons la chance d’être présents sur le territoire national à travers nos élus locaux et nationaux. Ce qui veut dire que nous sommes présents à l’Assemblée nationale et au Haut conseil des collectivités. Le dynamisme et le sérieux de mon parti se sont manifestés par la reconduction de notre ministre durant la transition. Cela témoigne que nous étions à la hauteur pendant notre participation au dernier gouvernement d’ATT où nous n’avons pas trainé de casseroles. Nous occupons aussi la 3ème vice-présidence de la CENI. Nous sommes présents au niveau de toutes les institutions. Quand nous parlons de tournant générationnel, cela veut dire que c’est à nous de jouer notre rôle.
La CODEM a appartenu à la CSM et avant, elle a appartenu aux PUR. Est- ce que vous pouvez nous faire le point sur la santé politique de ces mouvements ? Puisque nous avons appris que des réflexions sont en cours en vue d’une candidature commune.
Cette question est déjà tranchée. Puisque les PUR m’avaient investi candidat le 4 mars 2012, soit deux semaines avant le coup d’Etat. A ce niveau, il n’y a pas de problème. Son président, Amadou Abdoulaye Sy, est plus que jamais déterminé. Et, sur les 30 formations politiques qui composent la CSM, nous, PUR, nous sommes au nombre de seize. Nous avons dit que notre appartenance à la CSM, c’était juste pour le coup d’Etat. C’est ce que nous avons dit depuis le départ. Comme nous sommes en train de sortir du coup d’Etat, je pense que ceux qui veulent aller ensemble peuvent le faire. Dans le cas contraire chacun va suivre son chemin.
Il nous semble que Hamed Sow souffle dans la même trompette que vous ? Vous le prenez comme un allié ou un rival ?
Notre chemin est tracé depuis 2008, je pense que c’est à lui de dire si nous sommes alliés ou rivaux. Effectivement, nous avons prêché le tournant générationnel depuis 2008 et cela nous a couté d’être exclus de la vice-présidence de l’Assemblée nationale étant entendu que la CODEM possède un groupe parlementaire de 8 députés. Pendant que des partis comme SADI avec 3 députés, le PARENA avec 5 députés, le MPR et le CNID avec 7 députés ont toujours eu leur vice- présidence. Pire, on nous a traités d’arrogants et de prétentieux et nous avons assumé. Je pense que le changement viendra avec le temps. Nous aurons le temps de discuter du genre de changement. Mais ce que nous voulons pour le Mali, c’est un visage nouveau, un changement profond.
Quand vous avez été à Sikasso récemment, nous avons appris que vous avez rencontré les enseignants. Etiez-vous mandaté pour cela ?
Je l’ai fait de ma propre initiative, puisque je suis un élu de la région et enseignant de formation. Il faut rappeler qu’avant même de venir en politique, j’ai contribué au payement des enseignants communautaires dans la commune de Niéna. Dans cette commune les parents m’ont confié leurs enfants qui n’avaient pas été orientés. C’est depuis cette époque que j’ai eu des contacts avec ces écoles communautaires. Ce qui m’a permis de me rendre compte que l’école n’était pas gratuite dans la zone. Dans la brousse, ce sont les parents qui s’occupent de la construction des classes et du payement des enseignants. C’est mon implication dans la recherche de solutions aux problèmes de l’école que les villageois rencontrent qui a facilité mon élection en 2005. Quand je me suis présenté, tous les villages ont mis de côté leurs formations politiques et ont porté leur choix sur ma personne.
Les enseignants m’ont fait appel pour me présenter leurs doléances afin de porter leur message plus haut. C’est leur syndicat que j’ai rencontré. Puisque c’est leur soutien que je cherche, je leur ait dit que leurs problèmes seront pris en compte dans le projet de société du parti et dans son programme de gouvernement. Puisque ce sont eux qui seront présents dans les bureaux de vote le jour du scrutin, je leur ai demandé de ne pas cautionner les tricheries.
L’appui du gouvernement aux 41 formations politiques déclarées éligibles vient de tomber. Elles vont se partager plus de deux milliards de FCFA. Est-ce que la CODEM est éligible à ce financement ?
La CODEM est éligible à ce financement et nous avons reçu 34 millions. Mais, pour nous, il est indécent de toucher à cet argent. Nous avons décidé de faire le chèque et de le remettre au ministre des Finances pour lui dire que les politiques ne méritent pas de manger les impôts des populations.
Pourquoi ?
Pour nous, il est indécent de consommer cet argent. Mais aussi, nous pensons que dans la refondation de la démocratie, l’Etat doit mettre tout le monde sur le même pied d’égalité. Notre devise aussi c’est «comptons sur nos propres moyens».
Nous avons appris qu’à la création de votre parti, vous prépariez le 3ème mandat d’ATT. Et, pour cela, vous aviez reçu en son temps 500 millions de FCFA. Que répondez vous à cela ?
Je vous assure que même étant un privé, je n’ai jamais vu 200 millions de FCFA de mes yeux à plus forte 500 millions. Au même moment, certains disaient que c’est le parti de la CMDT. On ne finira jamais de répondre à tout cela.
Quand je venais à l’Assemblée nationale j’avais pensé que c’était un haut lieu où l’on débattait les grandes questions touchant à la vie de la nation. Ma déception était grande. Je me suis retrouvé dans une assemblée où la majorité avait tort. Je me suis retrouvé dans une assemblée où nous, députés, nous pouvons consommer de l’eau minérale à plus d’un milliard de FCFA alors que nos mandants n’ont même pas de l’eau potable. Quand je suis venu à l’Assemblée, j’ai à écrire dans la presse, à porter plainte au tribunal administratif pour des réformes qui avaient été faites à l’assemblée avec des véhicules payés à plus de 60 millions FCFA et vendus deux ans après à deux cent mille ou trois cent mille francs. A l’époque, IBK était président de l’assemblée nationale. C’est lui et Mahmoud Dicko qui m’ont prié d’arrêter au motif que ces actions détruisent l’image du pays. Les conditions dans lesquelles j’ai été élu à Sikasso, ce que j’ai vu à la base et la détermination à ne pas décevoir, tels sont la source de mon engagement politique.
Comment comptez-vous changer les choses d’autant plus que vous êtes toujours au parlement ?
Aujourd’hui, je veux changer en devenant président de la République. Parce que je suis convaincu, que le médecin qui ne connait pas la source de sa maladie ne peut pas la guérir. Parce que je suis convaincu en dépit de mon jeune âge, qu’il n’ y a pas de candidats, quoi que plus âgés que moi, qui connaissent le Mali mieux que moi.
Est-ce à dire que vous êtes candidat potentiel au compte de la CODEM et des PUR à l’élection présidentielle prévue pour juillet 2013 ? Quelles sont les armes dont vous disposez ?
Personnellement, pour ce qui me concerne, je suis élu dans le bassin électoral du Mali, je suis à mon deuxième mandat. Quand on mesure notre degré d’implantation, nous pouvons dire que dans la région de Sikasso, la CODEM, à défaut d’être première, est deuxième. Dans la région de Mopti, le parti s’est fortement implanté. On disait à l’ancien président ATT que si on partait à l’élection dans cette région, on allait se partager les voix bien qu’il soit lui-même issu de la région.
Si les élections s’organisent dans ces deux régions, nous serons premiers. Le Mali compte huit régions et nous avons une très bonne implantation à Ségou, Macina, Niono, San, Tominian où sur les 17 communes, nous en contrôlons deux. Nous avons des élus dans toutes ces communes. Nous sommes à Tombouctou où le président du groupe parlementaire a été toujours marginalisé comme faisant partie de l’ethnie Bella. Nous sommes à Kayes. Le parti s’est renforcé à Kita, le plus gros cercle de la 1ère région et dans tous les autres cercles. A Bamako, nous faisons partie des six partis qui ont pu faire élire des conseillers : six en commune I, trois en commune II. Nous n’avions que neuf mois d’existence. Aujourd’hui, nous avons au moins une dizaine de candidatures. Il n’y aura pas grande chose à partager pour les autres. Ce que nous disons, ce ne sont pas des estimations. Notre base, ce n’est pas une base politique mais plutôt une base sociale. Avec nous tous ceux qui sont engagés ont défié le pouvoir de l’argent. Il vaut mieux avoir cent guerriers que mille esclaves. Mille esclavages de l’argent, mille esclaves du chantage. Mille esclaves de n’importe quelle pression. Nous avons des gens décidés à se battre, à se faire valoir. C’est pourquoi, je dis très souvent à certains responsables politiques qui ont l’habitude de me dire qu’ils sont très grands, je leur ai toujours répondu qu’ils sont grands de leurs esclaves. Moi je préfère avoir cent guerriers que mille esclaves. Parce que ce sont les guerriers qui feront la différence. Le pouvoir de l’argent est périssable. Les moyens dont les autres disposaient avant le coup d’état, ils ne les ont plus, ni en terme financier, ni en terme de crédibilité. Le mythe du chantage à savoir si tu me quittes, tu quittes ton poste, nous n’avons jamais connu ça. Voilà des atouts dont nous disposons pour remporter demain les élections.
Cette méfiance voire ce mépris vis-à-vis de l’argent, est-ce à dire que vous n’en avez pas suffisamment pour gagner le challenge ? Est-ce que vous avez un problème avec l’argent ?
Non, je n’ai pas un problème vis-à-vis de l’argent. Je n’ai jamais considéré l’argent. Vous pouvez le dire haut et fort partout, on vous dira oui. Avant d’être dans la politique, le bénéfice que je pouvais avoir dans le secteur privé, je l’investissais dans les cas sociaux. Mes écoles à Sikasso ont beaucoup plus eu une vocation sociale que celle d’une véritable entreprise pour me procurer de l’argent. Malgré toute cette apparence, je n’ai pas un seul soubassement à Bamako ni à Sikasso. Et pourtant, j’ai des ressources considérables qui ne sont pas seulement issues de mes établissements mais aussi de mes relations à travers le monde. Le plus important pour moi, ce n’est pas d’amasser de l’argent. L’argent que j’ai toujours eu m’a rapproché des autres.
Pensez qu’on peut gagner l’élection présidentielle au Mali sans un trésor de guerre conséquent ?
La CODEM possède aujourd’hui les moyens de sa politique. Ça je peux vous l’assurer. Si, au départ, on n’avait aucun contact, on n’avait aucune relation, aujourd’hui la CODEM a ses relations dans le monde entier. Déjà, en 2010, j’étais aux Nations Unies pour parler des dangers qui menaçaient la région du Sahel. J’ai eu à plaider auprès du parlement italien et de certaines associations de ce même pays pour pouvoir débloquer dix millions d’euros. Et cela sur la base de nos partenaires. Nous avons été invités plusieurs fois à l’étranger par des chefs d’Etat. La CODEM a les moyens de sa politique. La CODEM est l’un des rares partis politiques à être dans tous les cercles.
Est-ce à dire que vous contestez la nomination de Mohamed Salia Sokona à la tête de la Commission dialogue réconciliation ?
Pour moi, quand on prévoit une élection présidentielle dans quatre mois, il serait plus judicieux que même pour des commissions comme celles-ci de prévoir des pouvoirs légitimes que tout le monde reconnaît. En tout ca, je ne sais pas ce que cette commission va faire dans quatre mois, mais elle est susceptible d’être remaniée avec un nouveau président élu puisque celui-là aura la responsabilité effective, pleine et entière de réconcilier les Maliens. Et c’est à ce dernier de répondre si les Maliens ne parvenaient pas à se réconcilier avec eux-mêmes. Donc, je pense que cette commission est susceptible de changer avec les élections.
Et pourtant, il semble que les regroupements politiques ont été contactés dans le choix des responsables de cette commission
Je ne suis pas au courant de ces contacts, car, personnellement je ne me suis pas intéressé à cette affaire. Pour nous, il fallait d’abord s’entendre sur le type de dialogue qu’on va mener aujourd’hui. Qu’on s’entende sur ce qui peut être discuté, ce qui ne peut pas être négocié avant d’envisager ce dialogue. Il faut d’abord faire la feuille de route, les TDR avant de mettre une commission en place. Et, nous, de notre côté, ce que nous prônons, c’est le dialogue social. Pour nous, il n’y a pas de dialogue politique possible et nous l’avons dit à l’Elysée, nous l’avons dit au Quai d’Orsay. Dialogue politique, avec qui ?
Les Français, de façon responsable, ont réaffirmé que le Mali est un, un seul Etat, un seul drapeau qui va flotter, une seule armée. Mais, quelle négociation on aura à faire avec des gens qui se réclament de l’Azawad ? Pour nous, il n’y a pas d’Azawad au Mali et il est clair pour les Français qu’il n’y a pas d’Azawad. Donc, il n’y a pas de dialogue politique possible ; ce qui est possible, c’est le dialogue social. Et ce dialogue social, il est intra et intercommunautaire.
Nous sommes tous d’accord que ce qui s’est passé au Nord, ce n’est pas une révolte touarègue, mais ce sont quelques individus qui ont pris les armes et qui, aujourd’hui, ont conduit à la stigmatisation même de l’ethnie, qui ont conduit à l’amalgame, qui ont conduit à la méfiance des autres communautés. Pour nous, il faut d’abord que les gens se parlent dans la communauté et se pardonnent.
Ensuite, pour le vivre ensemble, qu’il y ait un dialogue entre les communautés. Alors, quand on ne voit pas les choses de cette manière, pour moi, la commission, doit refléter ce travail. Nous ne voyons pas cela en terme de cadre compétent ou de société civile importante, ou de diplomate chevronné. Nous ne le voyons pas sous cet angle. Nous le voyons surtout en terme communautaire.
Entretien réalisé par la Rédaction
MON CHER POULO, TU es député RPM, tu as été acheté par ATT pour etre contre IBK l’homme par qui tu es devenu député, ton tour viendra, car Att va te reclamer avec lui, le nomadisme politique tu le connait? toi et les rebelles bonnet blanc, blanc bonnet, tous des traitres.
Jeune homme quand tu ne connais pas l’histoire tu te tais. Le pouvoir de ATT avait même fait des restriction sur l’orientation des élèves au lycée de POULO. Et toi tu racontes que Poulo est achété par ATT. Renseigne toi.
🙄 , et bien on verra. Il y a trop de double langue, comme les indiens le disent, au Mali. 😆 😉 .
vive la codem avec le futur président normal, bon courage
Bonne chance, je confirme son aide quand même aux parents pauvres de certains élèves à Sikasso.
C’est ATT qui a manipulé Poulo a cédé IBK,
Ce même Monsieur Travaillait pour ATT dans la destrution du Parti IBK. surtout en 2006 quand IBK s’est opposé aux accords d’Alger, ATT et ces appadrites ont utilisés tous les moyens pour Humilier IBK, mais Hela! Dieu tranche et tranchera toujours. on en parlera lors des elections de juillet.Inchalaw!
Ce même Poulo a clamé ici la prolongation du mandat de ATT, Ce Monsieur oublie très vite ces propos, Il roulait pour ATT mais j’avoue que le lendemain du Coût d’Etat Poulo a fait une déclaration ou les membres de son parti etaient surpris de ces propos envers le regime ATT. Tous ces gens sont des opportunistes.
Mais le Malien comprendra tous ces complot contre ce pays, ils finiront à dire tout attendons.
Attention on se connait au Mali, Poulo et ces autres elus demnandaient la prolongation du mandat de ATT, certains ont même proposé une 3ème mandats,
La CODEM n’a jamais demandé la prolongation du mandat de ATT. Poulo a dit que même s’il faut prolonger le mandat du président pour une meilleure organisation des élections,il faut le faire pour éviter des violences post électorales.Et il ne l’a meme pas dit dans un journal, il l’a juste dit à quelqu’un qui étais venu le rendre visite et ce dernier est allé médiatiser. Je pense que ce qu’il a dit est bien logique. Que préfères tu?
Le même président de la CODEM (POLO) avait bien demander 2 ans de plus pour ATT (sur le même maliweb!). Je ne suis contre personne mais ont suis bien les positions des gens!!!
Le même président de la CODEM (POLO) avait bien demander 2 ans de plus pour ATT (sur le même maliweb!). Je ne suis contre personne mais ont suis bien les positions des gens!!!
Le même président de la CODEM (POLO) avait bien demander 2 ans de plus pour ATT (sur le même maliweb!). Je ne suis contre personne mais ont suis bien les positions des gens!!!
Le même président de la CODEM (POLO) avait bien demander 2 ans de plus pour ATT (sur le même maliweb!). Je ne suis contre personne mais ont suis bien les positions des gens!!!
Le même président de la CODEM (POLO) avait bien demander 2 ans de plus pour ATT (sur le même maliweb!). Je ne suis contre personne mais ont suis bien les positions des gens!!!
Le même président de la CODEM (POLO) avait bien demander 2 ans de plus pour ATT (sur le même maliweb!). Je
interview trop longue!
Ma sœur avec la CODEM tout ira bien et changement a déjà commencé.
Ce parti enchante peu les maliens et d’ailleurs il ne fait fait pas confiance car son président est un grand opportuniste qui plante le décor suivant la position du vent , c’est un parti mi figue et mi raisin , ils sont tantôt alliés à IBK et tantôt FDR…WAIT AND SEE Ils(LES CODEMIENS)n’ont toujours pas dis leurs derniers mots et vous allez comprendre d’ici les élections à venir!
Pourquoi une infinite de parti politique ds un pays PAUVRE comme le Mali ?chacun se leve ds son coin et Cree un parti ,au Mali on confound association et parti politique? C est ca une democatie?les parti politique ne doivent pas depasser 4 , PAUVRE Mali , JE crois la SEULE chance pr le Mali c est a l’aurre Monde pas ici
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