Le président de cri-2002 au Haut conseil des collectivités : « Il faut mettre les collectivités au cœur du processus de sortie de crise »

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L’auteur du « Pari de la décentralisation » au Mali est formel : «  la résolution durable de la crise au Nord passe obligatoirement par la prise en compte du rôle et de l’implication effective des élus locaux dans le chantier de la reconstruction. Face aux conseillers nationaux ce jeudi au cours d’une journée de réflexion sur la question, le président de CRI-2002, Dr. Abdoulaye Sall, a rappelé l’importance de l’institution qu’est le Haut conseil des collectivités, notamment dans la prévention et la gestion des conflits.

 

A gauche le président de CRI-2002 et celui du Haut conseil des collectivités
A gauche le président de CRI-2002 et celui du Haut conseil des collectivités

Après la journée d’échanges et de partage  sur les propositions de sortie de la crise politico-sécuritaire, tenue le 11 septembre dernier, le Cercle de réflexion pour la consolidation de la démocratie (CRI-2002) revient chez son partenaire du Haut conseil des collectivités. Objectif : engager la réflexion avec les élus nationaux autour du positionnement stratégique, opérationnel et organisationnel de l’institution dans la résolution de la crise que traverse notre pays.

Unis dans un partenariat étroit de plus de dix ans, CRI-2002 et le Haut conseil des collectivités ont décidé d’inscrire leurs actions au service de la décentralisation et du rôle des élus dans la sortie de crise.

La rencontre qui se tenait ce jeudi 21 février, se voulait en effet un cadre d’internalisation et de pérennisation des acquis avec d’autres partenaires incontournables de la politique de décentralisation.

Rappelant la pertinence de la présente rencontre, le président de CRI-2002, Dr. Abdoulaye Sall, a expliqué que la naissance du Haut conseil des collectivités revêt une des recommandations fortes des Concertations régionales, tenues en août 1994 sur toute l’étendue du territoire sur les grandes questions de la nation. Au sortir de ces assises, les réflexions avaient adopté trois lignes de défense. Il s’agit notamment de la mise en place du Haut conseil des collectivités comme instance supérieure de représentation nationale des collectivités, la réaffirmation du principe de la libre administration et du transfert concomitant des compétences et des ressources aux collectivités. La troisième ligne de défense, elle, est relative à la décentralisation, reconnue comme l’une des principales voies permettant de renforcer la démocratie et de favoriser le développement socio-économique.

Cependant, regrette le président de CRI-2002, la mise en œuvre de ces recommandations souffrent  d’énormes obstacles.

La rencontre de ce jeudi entre CRI-2002 et le Haut conseil des collectivités, visait donc à poser ces problématiques afin de permettre aux élus nationaux  d’être au cœur de la résolution de la crise politico-sécuritaire. D’où l’avis de Dr. Abdoulaye Sall qu’il est important que la représentation nationale qu’est le Haut conseil des collectivités, ait une connaissance et une compréhension communes, partagées et acceptées sur les enjeux, les défis, des déviances potentielles et perspectives liées à la construction de la société démocratique à laquelle nous rêvons. Le président de CRI-2002, qui a publié un livre sur « le Pari de la décentralisation » au Mali, est convaincu que les élus locaux restent des maillons essentiels du processus résolution de la crise.

Abondant dans le même sens, le président du Haut conseil des collectivités a expliqué que l’importance de cette rencontre est plus que capitale pour réaffirmer le rôle des élus nationaux dans la sortie de crise. “La situation qui prévaut dans notre pays nous interpelle tous, et nous impose d’explorer toutes les voies possibles à analyser”, a déclaré Oumarou Ag Ibrahim Haïdara, qui a invité les décideurs à la prise en compte de la dimension décentralisation dans le processus retour de la paix. Aussi, le président du Haut conseil des collectivités  a saisi la tribune de cette journée pour adresser une mention spéciale à l’association CRI-2002 pour, dit-il, son rôle dans le renforcement de la démocratie et de la citoyenneté. Pour Oumarou Ag Ibrahim, le document de propositions de sortie de crise  adopté par CRI-2002 en mai dernier et remis aux autorités, témoigne du courage et de son audace à rester une organisation active au service du pays. “Si les organisations politiques et de la société jouaient autant ce rôle, le Mali allait être épargné par la présente crise”, a assené le président du Haut conseil des collectivités qui a invité les politiques et la société civile à s’assumer en jouant pleinement leur rôle.

Issa Fakaba Sissoko

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