Intensifier la conversation intitulée «dantiguè & baro» avec le peuple malien, autour de l’avant-projet de société appelé «Mali samballagnon» , mieux s’imprègner des préoccupations du peuple pour les intégrer dans le projet de société définitif, implanter rapidement le mouvement Convergence Africaine pour le Renouveau en mutation vers un parti politique capable d’apporter des solutions aux problèmes des Maliens, organiser début 2011 les assises du parti afin de définir ses stratégies en vue des élections qui se profilent à l’horizon 2012. Ce sont là les points saillants du déjeuner de presse que le président de CARE, Cheick Boucadry Traoré et ses collaborateurs, ont organisé le vendredi 24 septembre au siège provisoire du mouvement, sis à l’immeuble le Diplomate à Badalabougou-est
Notre mouvement a commencé, depuis un moment, une conversation avec le peuple malien. Cette conversation, nous l’avons intitulée «dantiguè ani baro». Elle vise à nous faire connaître d’abord à nos concitoyens comme mouvement politique et partager les préoccupations de notre peuple». C’est par ces mots que le président de la Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE), Cheick Boucadry Traoré a campé le décor de ce déjeuner de presse, le première rencontre officielledu fils de Moussa Traoré avec la presse . Un fils qui se démarque de la politique de son père.
A ce propos, il dira qu’il est le fils de l’ancien dictateur; «mais Dieu n’a pas demandé à Moussa Traoré s’il me veut comme un fils et Dieu ne m’a pas demandé si je veux Moussa Traoré comme père». Et le président de CARE de déclarer que la politique de CARE est très différente de celle de l’UDPM ou de Moussa Traoré ou encore celle du MPR. Il n’a pas manqué de dire que les Maliens, dans une large majorité, ont participé à la gouvernance de l’UDPM. «Moussa Traoré est un produit de l’US-RDA. Alpha Oumar Konaré a été un ministre de Moussa Traoré. Il a été un des rédacteurs des textes fondateurs de l’UDPM. Je pense que nous devons dépasser de tels discours pour aller vers la réconciliation de notre peuple avec lui-même».
C’est dans ce sens que M. Traoré a expliqué qu’il n’a rien contre son père dont il a demandé et obtenu les bénédictions avant de se lancer dans les activités politiques. Après bien de réticences. Par rapport à son beau-frère qui a aussi des ambitions politiques pour le Mali, le président de CARE sera on ne peut plus clair : «Je n’ai rien contre Cheick Modibo Diarra…Nous respectons ses convictions. Nous avons les nôtres. Cela ne saurait avoir d’incidences sur nos familles»
Et par rapport à ses convictions, notre interlocuteur a expliqué comment le Mali a importé des systèmes politiques venus d’ailleurs, de la 1ère à la 3ème République. Avec des erreurs non négligeables dans les politiques de gouvernance. Des erreurs que les responsables de CARE comptent corriger, sans passer par des critiques pour critiquer. Pour le premier responsable de CARE, le respect dû aux aînés impose une certaine retenue par rapport aux erreurs qu’ils ont commises.
Il dira que le mouvement qu’il dirige a une vocation panafricaine et compte sensibiliser davantage les Maliens pour les aider ensuite à sortir du sous-développement. «Nous allons créer un parti à l’image de l’ANC en Afrique du Sud, pour conquérir et exercer le pouvoir», a-t-il martelé. Le Mali, dira-t-il, a la possibilité de rendre plus accessible des soins de santé à tous. Faire en sorte que la formation des cadres de ce pays soit mieux assurée, améliorer la politique de promotion de la microfinance afin de rendre les prêts bancaires plus à la portée de tous les citoyens, etc. A ce sujet, il a indiqué que l’Etat ne peut pas tout faire pour tout le monde. Il doit être le facilitateur dans la construction du bien-être des populations.
Parlant de la candidature de CARE aux prochaines échéances électorales, Cheick Boucadry Traoré dira que la priorité pour son mouvement est de parachever son implantation tant au Mali (il reste 4 cercles à sillonner) qu’à l’extérieur, notamment en Europe (déjà implantée en France) et en Afrique. C’est après cela que le parti se réunira pour désigner celui ou ceux qui seront ses porte-étendards lors des élections de 2012.
Rappelons que Cheick Boucadry est né en 1962 à Kayes. Diplômé en gestion et marketing, il a travaillé dans le domaine des mines et dans l’administration au Mali. Il s’est ensuite expatrié aux USA où il dirige sa propre société.
Bruno D SEGEBDJI