L’année 2012 finit comme telle, c’est-à-dire comme faisant partie des années essentielles. La période transitoire que nous vivons se distingue déjà : elle aura deux Premiers ministres au compteur et autant du ministre sur lesquels on pourra dire d’avance que le rang de chaque ministre renverrait à la place qu’il occupe. Le Président Dioncounda Traoré continuera à assurer la continuité de ce pouvoir d’un moment à un autre. Quant au Capitaine Amadou Haya Sanogo, il sort de l’ombre.
Vous avez sans doute entendu parler de l’ancien président du Conseil du gouvernement français, Edouard Daladier ? Il a dit : « La politique n’est ni une logique, ni une morale, mais une dynamique généralement irrationnelle ». Aujourd’hui, vus de l’extérieur, les Maliens nous donnent-ils l’air de tricoter des confusions ? Le jeu politique est-il cassé par cette éviction du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et ensuite, va-t-on se trouver devant un cas de rédemption par élimination ? Un premier constat : l’homme malien, le citoyen de Bozola et d’ailleurs, est toujours dans le spectacle avec cette nouvelle offre politique qui ne se soucie pas de répondre à la demande de notre opinion nationale. Le Capitaine Sanogo n’a rien dit pour l’heure, et ses yeux ne nous indiquent pas pour le moment l’homme de la situation qui remplacera Cheick Modibo Diarra à la Primature.
Cheick Modibo Diarra, en pensant bien, parlait souvent mal
Le lundi dernier, on dira que le Premier ministre a été forcé à la démission. Lui qui en avait gros sur le cœur et qui partait le même jour pour un contrôle médical en France. L’étiquette de Premier ministre avait une fonction de protection avec lui, celle de pleins pouvoirs que rien ne viendra remplacer à partir de maintenant. Pour ajouter de meilleurs soins à l’ouvrage du chef de gouvernement, dit-on du côté de ses tombeurs, un autre Premier ministre sera nommé. Restera à régler le problème des membres de l’équipe gouvernementale, un succédané à ce qu’il semble. Cheick Modibo Diarra, qui ne manque pas de courage, il le tient de sa famille ; pour ceux qui le connaissent, se tient pour tout convaincu après sa sortie de l’Exécutif. Il aurait eu une courte, mais homérique explication à Kati. Désormais, il avouera tout par son silence. Cheick Modibo Diarra s’était élevé comme un grand arbre à la Primature, décidé à ne pas s’en laisser compter. Il s’est élevé superbement jusqu’au sommet de certaines décisions non partagées à ce jour, il est tombé d’une grande chute. On apprendra de ses comportements certaines vérités qui vont nous ouvrir les yeux pour bien le connaître. Et c’est un trait qu’il aura en partage avec son tombeur de Kati. La pédagogie ratée du Premier ministre a été qu’il n’aura pu signer cette transition ni souligner la conclusion. Pourtant, il aura fouillé hardiment dans cette période politique comme dans son bien, une situation qui, vous en conviendrez, ne l’a pas mis au dessus des accidents (de parcours) les plus redoutables. Il n’a jamais pu faire l’unanimité autour de sa personne, surtout dans le cercle restreint des décideurs. Et puis, il y a ce poids de la guerre pour la libération du Nord du Mali. Ses récentes prises de position n’ont pu influencer le pessimisme des uns et des autres. A quoi nous servirait d’avoir fait toutes ces réflexions sur le triumvirat si nous avons manqué la première de toutes ? Un ménage à trois ne dure décidément pas longtemps. Du triumvirat, l’un des protagonistes n’a même pas le temps d’abréger ce qu’il fait. Et quand bien même il nous restera les deux plateaux inséparables d’une même balance, si l’un ne s’abaisse pas, l’autre ne s’élèvera point.
Le devoir de sentinelle
Quand les faits sont établis, des responsabilités sont situées et assumées. Pour l’heure, c’est une grande prudence qui se dessine. On s’interroge à l’extérieur de nos frontières pour déterminer une alternance rapide face à ce blocage d’un processus. Ce coup de force aura-t-il des appuis extérieurs ? Quelle sera enfin la part de crédit que Kati accorderait à la prochaine mission européenne arrivant ici pour la réorganisation de nos forces de défense et de sécurité ? On se souvient encore d’une sorte de requête en récusation contre le médiateur Blaise Compaoré. Elle vient d’un Manifeste en 5 points cardinaux venant des partis politiques de la place se disant « capables de parler d’une même voix par rapport aux questions essentielles ». Un Manifeste amendé par les commentaires, mais où l’on voit que si l’on recule pas à pas, on finit toujours par s’accrocher à des principes. Voici pourquoi, avec ces concertations nationales, le seul qui aura le dernier mot, ce sont les échos. Ces assises se présentent désormais comme une étiquette sur une bouteille vide. Des concertations nationales ? Une ombre qui aurait pu être éloquente, mais qui sera désormais brouillée avec la nuit des politiciens. Qui sait ? Peut être, cela nous ouvrira-t-il les yeux sur une autre morale ? La leçon malienne devenant une autre spécialité es triches, confusions…
S. Koné
VOUS AVEZ TOUS CRACHEZ SUR LUI MAINTENANT QUE VOUS L AVEZ EU VOUS POUVEZ AVOIR DES REGRETS
CMD est un digne fils de ce pays qui a compris a un moment donne qu’il ne faillait pas pactiser avec n’importe qui au risque de perdre sa notoriete.Mais l’histoire retiendra son passage a la primature et les honnetes citoyens sauront qu’il a ouvert les yeux a plus d’un dans ce pays à majorité illetee.Il faudra bien compter avec lui dans l’avenir INCH ALLAH.
Que Dieu benisse le Mali.
CMD est un digne fils de ce pays qui a compris a un moment donne qu’il ne faillait pactiser avec n’importe qui au risque de perdre sa notoriete.Mais l’histoire retiendra son passage a la primature car il a ouvert les yeux de m
Le lièvre et la tortue
Lancé sur orbite le 17 avril 2012 après signature d’un accord cadre entre la junte militaire de Kati et la Cedeao devant permettre le retour à l’ordre constitutionnel normal au Mali après le coup d’état du 22 mars, l’ancien premier ministre Cheick Modibo Diarra, a été forcé de démissionner dans la nuit du 11 au 12 décembre 2012.
Cette malheureuse et rocambolesque épisode du feuilleton malien est l’épilogue d’un bras de fer inutile et inopportun au sommet d’un état malade, souvent polissé mais réel et permanent entre un premier ministre “pleins pouvoirs” anticonstitutionnellement nommé, et un président par intérim particulièrement impopulaire d’un retour difficile à l’ordre constitutionnel dans un pays très pauvre, illettré, attaqué de partout et presque sans défense.
Dur dur d’être le Mali!
“Libérer les régions nord du pays et organiser les élections générales” voilà les deux missions assignées à CMD et à son gouvernement, mais ni l’une ni l’autre n’a jamais eu le début de solution, pourquoi?
Tout d’abord le couple exécutif malien (Dioncounda, CMD) n’a jamais reçu à danser le Tango malien de sortie de crise.
CMD, au début, très proche de la junte dont il s’accommodait parfaitement les agissements d’empiètements sur sa transition “pleins pouvoirs”, n’a pas été assez ferme non seulement lors du passage à tabac du Président Dioncounda, mais aussi pendant les multiples arrestations extrajudiciaires voire des agressions injustifiées et intolérables de la Gestapo de Kati sur les politiques, les journalistes et d’autres citoyens ordinaires.
Cette stratégie d’endossement de ses “pleins pouvoirs” aux caprices d’une junte militaire avide de pouvoir, dans le but de les voir consolider, a permis, à CMD, d’être aux petits soins de Kati (loi d’amnistie, loi de transformation du Cnrdre et non sa dissolution comme réclamée par la communauté internationale et la Cedeao, confiance renouvelée à l’armée malienne quand cette même Cedeao veut sécuriser les institutions à Bamako par les troupes étrangères ).
Ce rapprochement avec la junte, destiné, à court terme, à consolider son pouvoir dans la transition face à un Dioncounda affaibli à l’extrême, va par contre fragiliser CMD sur le plan international, au fil des mois, où il est désormais vu dans les chancelleries occidentales comme un problème et un blocage aux efforts de la Cedeao pour la restauration de la démocratie et pour une éventuelle intervention militaire étrangère.
CMD était tellement perçu comme l’homme de Kati à tel point il était carrément ignoré dans les sommets à répétition de la Cedeao qui lui préférerait Dioncounda.
Flanqué des ministres régaliens Cnrdre (défense, sécurité, administration territoriale), CMD était constamment à porte à faux avec Dioncounda (durée de transition, intervention militaire étrangère, négociation, concertations nationales…) à point que le Tango malien faisait plutôt “coupé décalé”.
Les prémisses de la fragilisation internationale, amènent au contraire CMD à s’accrocher et à s’affirmer davantage (son gouvernement travaille à mettre le Mali à l’abris de la cessation des paiements malgré la suspension de la coopération internationale, il envisage de faire l’audit des services publics, traque les faux diplômes de la fonction publique, multiplie les voyages hors du Mali, les nominations, les communiqués de condamnation…)
La politique d’affirmation va jusqu’à planer le doute sur sa participation personnelle comme candidat aux futures élections que son gouvernement peine plutôt à organiser.
Le ministre Cnrdre de l’administration territoriale, le Colonelissime Moussa Sinko Coulibaly, a du mal à cacher son embarras quand à la candidature de CMD aux futures élections.
Ça sent la fissure avec la junte, auparavant prise au dépourvu parce que CMD ne sait pas à qui “donner sa démission”, Kati se sent de plus en plus petit face l’astrophysicien.
De l’autre côté Dioncounda, qui a bien réfléchi au Pullman Montparnasse Hôtel à Paris pendant sa convalescence, sait qu’il n’a pas été trop aidé par le mouvement démocratique et son FDR, alors de retour au bercail, il tend la main à l’armée et à la junte, et lui réitère sa confiance au grand dam de la Cedeao qui ne comprend pas pourquoi quelqu’un avec une sécurité quasi nulle ne veut pas de troupes Cedeao à Bamako pour “sécuriser la transition”.
Mais face à un CMD quelque peu agité, affirmé et rapide, Dionconda joue la tortue et assure ses arrières.
Il n’hésite pas à proposer un haut conseil d’état pour bien intégrer la junte à un moment où son alliance avec CMD se fissure.
Il n’hésite pas à proposer une négociation triple choix pour rester proche de la médiation Cedeao menée de main de fer par le très controversé president burkinabé, Blaise Compaoré.
Il n’hésite pas à adhérer aux concertations nationales du Copam et du Mp22 à conditions qu’elles soient inclusives et constitutionnelles pour rester équidistant avec la classe politique et la société civile.
Au même moment CMD n’hésite même pas à Paris de proposer une consultation de l’assemblée nationale sur l’approbation d’une feuille de route de la transition (réclamée par la communauté internationale) apparemment sans en avoir parlé avec le président.
Et quand CMD va à Djamena pour parler intervention militaire avec fermeté et contrer Dioncounda parti à Niamey et qui adhère aux pourparlers de Ouaga, son directeur de cabinet ne reconnaît même pas Tieman Coulibaly, pourtant ministre des affaires étrangères du Mali, comme représentant du gouvernement malien, il représente plutôt Bamako.
Le “coupé décalé” bamakois bat donc son plein: “Calmement, calmement, on va s’envolement”.
Et en aucun moment CMD n’a pu croire que ces anciens alliés de la junte militaire qu’il a aidé à se légaliser dans un comité militaire de réforme…, vont aider son partenaire de Tango (Dioncounda) à gagner cette première course de la transition malienne contre lui, lui le lièvre interplanétaire.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point disait le poète!
Confusion qui vas perduree on ne sait jusqu’a quand tant que Sanogo est dans la politique. Il l’a bien dit, et sa maniere de salir ces opposants montre a qu’elle point il a peur de perdre sa popularite. Qui peut sauvez le Mali? Iyad peut etre? Desole !!! Diounkouda s’est soumis, Django sera soumis, CMD n’a pas voulu et il est parti. Mais enfin qu’est que le soldat sanogo veut?
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