Le péché mignon du Généralus Léopardis

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On se souvient de l’évènement qui, durant des mois, avait mis la population en émoi : l’enlèvement, en août 2003, de 14 terroristes (neuf Allemands, quatre Suisses et un Hollandais) par le GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat), un mouvement terroriste pro-Al Qaïda, dirigé par le mystérieux Abderazak dit El Para…

Après moult négociations, les otages n’ont, néanmoins, été libérés qu’après paiement d’une rançon. Mais, en son temps, le mystère avait été entretenu, sur le montant et l’identité du payeur de la rançon. Pire, l’idée d’un paiement d’une rançon avait même été démentie. Et les pays d’origine des otages -en l’occurrence, l’Allemagne- avaient nié, mordicus, avoir déboursé un mark. Mais, dit-on, au fil du temps, les langues se délient, et la résistance des secrets finit par s’émousser. Si bien qu’aujourd’hui, le mystère s’est éclairci comme soleil sur le désert de Kidal. Ainsi, apprend-on, de source autorisée, qu’après d’âpres discussions et marchandages, ladite rançon a été rabaissée à 6 millions d’euros. Soit un peu plus de 3 milliards 936 millions de F CFA, aboulés… par l’Allemagne. On ignore, si la Suisse et la Hollande ont pris part au paiement. Ce qu’il faut retenir, c’est que, parmi les négociateurs désignés, figurait un certain Iyad Ag Ali, dont les missions de bons offices avaient été unanimement louées…, à tort.

En fait, le « rebelle repenti » avait mûri et réussi son coup et son scoop, en joignant l’utile à l’agréable : « rendre service » au peuple, et tirer son épingle du jeu, en récoltant sa part, dans le gâteau de la rançon. Car, la même source soutient que cette « bonne volonté » d’Iyad Ag Ghali lui aurait rapporté 1 milliard 300 millions de F CFA ! Quoi qu’il en soit, l’on doute que son statut de rebelle indécrottable ne l’autoriserait pas à jouer au bon samaritain, ni à l’intermédiaire désintéressé, rien que par pur patriotisme, et pour cause. Au bout de trois ans, le gâteau d’Iyad lui a coulé entre les doigts, tel le sable brûlant du désert. Il lui fallait donc peaufiner un autre coup, et se refaire une nouvelle santé financière. Mais où et comment trouver le mobile ?… Euréka !

L’habitude étant… une première nature, il planifie et commandite les attaques (du 23 mai) de Kidal et Ménaka. Pour cela, il lui fallait aussi un alibi : trois jours avant ces attaques, il obtient une entrevue avec ATT, pour discuter, avec lui, des conditions de développement du Nord. Du moins, telle était la version officielle. Puisque, selon d’autres sources, il aurait plutôt réclamé de l’argent, beaucoup d’argent : plus d’un milliard, dit-on. Mais sentant, cette fois-ci, la partie (de chantage qui ne dit pas son nom) perdue, et que son interlocuteur ne tombera plus dans le panneau, il a préféré violer le délai de 10 jours, convenu entre lui et ATT, et déclencher les hostilités… En général, nos Rois ont du mal à reconnaître leurs erreurs -surtout lorsqu’elles sont flagrantes- et à faire leur mea culpa. Et l’opinion n’en finit plus de se demander comment, diable, le pouvoir a-t-il pû traiter avec un homme de l’étoffe d’Iyad Ag Ali ? Un homme, qui ne sévit que pour mieux servir ses intérêts. Et mieux, qui ne sert que pour mieux sévir !

Le Viator

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