Hamed Diané Séméga, Hamed Sow, Jeamile Bittar. Ils sont trois, pour le moment connus dans les medias, qui se battent chacun avec ses moyens, ses réseaux pour les perspectives électorales de 2012. Ils ne se font d’ailleurs aucun cadeau. S’ils sont tous différents dans le style, ils ont cependant une chose en commun. Ce qu’ils ignorent tous les trois, c’est qu’il pourrait y avoir un quatrième larron. C’est-à-dire la carte sécrète du président ATT pour qui ils disent tous se battre, mais qui visiblement fait mystère de ses réelles intentions.
C’est bien curieux, la manière avec laquelle le président du PDES s’est ouvertement lancé dans une campagne politique dans son Nioro natal. Lui qui, jusqu’à preuve du contraire apparaît comme l’un des hommes les plus proches du président ATT. La preuve, c’est qu’il est resté presque tous les mandats d’ATT Ministre, et pas des moindres. Or, on croit savoir que le président avait fait savoir à tous les membres de l’actuel Gouvernement de s’abstenir de faire campagne pour la future élection présidentielle. Il s’en est expliqué à la télé et à la radio, en français aussi bien qu’en Bamanan kan. On croyait aussi qu’ATT était allergique à la désobéissance. Mais, on croit toujours qu’il va rappeler son jeune amis à l’ordre, parce qu’il l’aime bien. Il sait également que Séméga est un des fidèles les plus loyaux, par conséquence il doit l’aider à comprendre qu’il peut avoir toutes ses chances dans l’avenir, mais que pour l’instant le meilleur service qu’il peut rendre à son pays, c’est de rester Ministre et d’assumer cette fonction au nom de la patrie. Mais, il se pourrait aussi que Séméga joue pour celui qu’ATT refuse toujours de dessiner même sur papier. C’est-à-dire son dauphin. Sait-on jamais ?
Quand à Ahmed Sow dont on parle souvent dans les coulisses et qui aurait lui aussi des intentions pour Koulouba en 2012, il a parié qu’il est loin d’être le dauphin que ATT prépare pour sa succession même s’il est «l’inventeur du PDES». M. Sow a un handicap majeur. Il est en conflit avec les partenaires financiers les plus incontournables du Mali. Sa disgrâce auprès de l’Union Européenne a laissé des traces désormais indélébiles sur son parchemin.
S’il bénéficie de la confiance des Indiens au point qu’il a la charge de représenter leurs intérêts en Afrique, Sow manque cruellement de ressource pour se lancer dans l’arène politique où il est d’ailleurs timide, très timide pour s’exprimer. De technocrate chevronné, il a réussi à se glisser dans les affaires. Qu’il y prospère et continue de faire la promotion du Mali à mille lieux. L’homme d’ATT n’a pas l’étoffe d’un homme d’affaire qui à peine peut chanter l’hymne national du Mali.
Quant à Jeamile Bittar, doublement président de la Chambre du commerce et d’industrie du Mali et du Conseil économique social et culturel du Mali, il aurait toutes les chances de faire un bon candidat pour le parti. Mais malheureusement, il fait face à de redoutables opposants au sein de son parti. Séméga jure de ne plus faire de cadeau à son Vice-président et continue de mener une intense campagne contre sa candidature. Si ATT n’intervient pas dans ce conflit un peu violent, c’est qu’il démontre qu’il ne supporte ni l’un ni l’autre. En clair, aucun de ces trois n’est l’homme dont ATT cache la silhouette. Qui est donc ce quatrième larron ? Trop tôt pour qu’il pointe le nez au risque de se faire tirer dessus. Mais, croire qu’il n’a son homme est naïf.
Abdoulaye NIANGALY
