Le PDES et l’élection présidentielle de 2012 : Quand Amed Sow sort de sa réserve et décide de monter sur le créneau

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Le siège de l’AMIC (Afric Mining & Infrastructures Corporation), size à Badalabougou, a servi de cadre le lundi 31 octobre dernier pour l’organisation d’un point de presse sur la situation politique actuelle au Mali. Animée par l’ancien ministre des mines et non moins conseiller du Président ATT, Amed Sow, cette conférence de presse avait pour objectif de faire le point sur les différents sujets qui animent l’actualité politique et économique. De la crise au sein du PDES et son éventuelle candidature, en passant par la situation de l’école et la question de l’emploi des jeunes, jusqu’aux élections de 2012, Amed Sow n’est pas passé pas le dos de la cuillère pour exprimer ses positions.

Intervenant sur la crise que connaît le parti pour le développement économique et de la solidarité (PDES), Amed Sow dira qu’il ne faut jamais perdre de vue que le PDES est un très jeune parti dont les membres sont encore nouveaux et à l’école de la politique. Donc dans ce sens « le PDES ne va jamais s’imploser », a-t-il précisé.

Pour ce qui concerne les élections de 2012, il a laissé entendre que l’insécurité au nord du pays constitue une préoccupation majeure. Qu’à cela ne tienne, elles se tiendront sur toute l’étendue du territoire national. Les discordes qui animent le PDES ces dernières semaines sont normales car selon lui, Jeanmille Bittar a le droit de créer son association en faveur du droit qui régit cette question. Mais le problème se situe au niveau de l’allure politique que prend ladite association, ce qui est contraire aux textes du parti. Toujours selon Amed Sow, il n’y a aucun problème personnel entre Hamed Diane Séméga et Bittar.  ‘’ Séméga est un homme d’honneur et de parole qui a toujours été loyal envers le président de la République Amadou Toumani Touré. A cet effet, il n’a pas l’intention d’être candidat sauf s’il trahit ATT’’. Ajouta l’ex ministre des mines. « Il faut compter sur le PDES car il est la troisième force politique après l’ADEMA et l’URD », a-t-il recommandé avant de préciser qu’il existe des procédures de désignation du candidat, prévues par les textes du parti, qui interviendront prochainement. Sur sa candidature, il dira qu’il n’a fait qu’une proposition de disponibilité au cas où le parti lui fera appel.

Toujours sur le registre politique, le premier président d’honneur du PDES a invité la presse à jouer pleinement son rôle dans le processus électoral. « Vous devez bousculer la classe politique sur ce qu’elle compte faire en matière de programme car vous avez un rôle important et historique à jouer par rapport à ce qui va se dérouler en 2012 », a souligné M. Sow.

Quant à la question de l’économie, Amed Sow pense qu’aucun pays ne peut se développer en comptant sur l’aide extérieure et que l’emploi des jeunes y joue un rôle majeur. Pour lui, le moment est venu pour le Mali de placer la lutte contre le chômage au cœur des urgences, car « l’emploi des jeunes ne se décrète pas, mais se crée ».

Mieux, il propose que le salaire des fonctionnaires soit augmenté afin de mettre fin à la corruption financière. Selon lui, les différents problèmes dont celui de l’école sont liés aux faibles revenus du personnel et que dans ce sens le pouvoir d’achat du malien doit être revu à la hausse sans quoi il n’y aura pas de développement.

 Que faut-il retenir de cette sortie médiatique de l’ex ministre des mines ? Certes, le droit pour tout citoyen de se faire entendre et s’exprimer librement par rapport à des sujets d’actualités, mais surtout la rupture d’une très longue période de silence et son engagement sans conteste à se positionner dans la course de 2012. Annoncé quelques semaines comme le potentiel candidat du PDES, Amed Sow semble plus que jamais être décidé à monter sur le créneau pour transformer cette probabilité en réalité et se positionner définitivement dans la course pour le fauteuil présidentiel. D’autres activités seraient encore en perspectives pour permettre à l’homme de se confirmer, selon des sources proches du PDES. Les ressources intellectuelles et politiques pour représenter le PDES, Amed Sow n’en manque certainement pas. Mais cependant, aura-t-il les moyens nécessaires pour y parvenir ? Wait and see.

YAYA S. GUINDO/LASSANA KEITA

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