Le PDES et le cas Bittar : Dieu est Grand, Jeammil n’est pas petit

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Toute entité porte en elle-même les germes de sa propre destruction. Le parti présidentiel n’est pas une exception à la règle. Sacré Jeammil est passé par là !

« L’enfant né avec les moustaches » (ainsi désigne-t-on le PDES) subira indubitablement une des sempiternelles lois de la nature que les anciens résument si bien avec cet adage : «si tu te targues d’être né le matin et d’avoir muri en milieu de la journée, alors attends-toi à mourir le soir ». Autrement dit, la croissance précoce n’est pas sans risque pour la longévité.

Vu sous un autre prisme, le PDES est tout simplement victime de son succès prématuré. Et Bitar veut tout légitimement profiter de l’aubaine dont il est, force est de le reconnaitre, un des puissants artisans. D’autres le jugent trop prétentieux. Et évidemment, tout dépend de l’angle de vue ou mieux, de la vue à partir de l’angle. Bitar lui-même se veut légitimement ambitieux.

Le plus politique des opérateurs  économiques maliens est très sûr de son coup qu’il a d’ailleurs bien mijoté durant plusieurs mois. Souvenez-vous donc de ce « trophée » en or massif  d’une valeur marchande de plusieurs dizaines de millions F CFA   offert au président de la République sur son initiative ! C’était, disait-il, en vue de reconnaître les mérites d’un homme. Peut-être bien, mais aujourd’hui avec le recul, l’on se rend compte que le geste a eu pour effet de désarmer psychologiquement  le récipiendaire au sujet du donateur.

En clair, dans le désormais conflit qui oppose M Bitar aux autres barons du parti, les marges de manœuvre d’ATT sont très réduites. Les uns estiment qu’il est immoral d’entamer une guerre des tranchées pour la succession d’un père spirituel encore en activité ; les autres, le clan Bitar en l’occurrence, étant d’ores et déjà sûrs de s’être exécutés de leur devoir de mémoire. Le dilemme est pour le moins cornélien pour ATT. Etant entendu qu’un parti ne saurait se résumer en un homme. Si oui, les temps du PDES sont bien comptés. Et c’est à ce niveau que triomphe la carte Bitar : oui pour le respect et la considération dus au père, le parti doit cependant survivre après lui ne serai-ce que pour continuer à le servir. Et qui mieux que l’auteur de la médaille de reconnaissance pour s’acquitter de cette mission ?

C’est donc tout logiquement que chaque matin (et ce n’est pour rire) que Monsieur Bitar, au sortir de son domicile chaque matin, regarde intensément la colline mythique de Koulouba. Si sa pensée reste cachée aux passants qui l’observent discrètement, ces derniers ne sont pas dupes quant à son sourire plein prometteur. Ce n’est pas la confiance et l’assurance qui lui manquent.  Après tout, n’a-t-il pas prouvé que l’argent fait le bonheur au Mali ? N’est-il pas de ceux-là qui ont engendré l’enfant né avec des moustaches ? Et pourquoi pas un autre avec 32 dents et une barbe bien fournie ?

 

B. Diarrassouba

 

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