Juste après son lancement il y a deux mois, le parti présidentiel PDES s’est lancé à l’assaut des militants de base. Un membre de la direction explique: "Il s’agissait pour nous d’expliquer à la base pourquoi le parti a été créé, quels sont ses objectifs à court et long terme. Il s’agissait assi d’aplanir les oppositions qui sont de plusieurs sortes. D’abord, des militants de base de l’ex-Mouvement citoyen pensaient avoir été quelque peu mis à l’écart lors de la création du parti; ensuite, beaucoup se demandaient si le PDES était vraiment soutenu par le président ATT. Il a fallu rassurer tout ce beau monde.".
Dans ce cadre, courant août, les responsables du PDES ont mené des missions à Ségou, Niono, San. La députée Oulématou Tamboura a sillonné Ténenkou et Tombouctou, le député Hamadaou Sylla la région de Koulikoro. Les vice-présidents Bittar, Abdoulaye Diop, Ndiaye Bah et Seydou Traoré ont entrepris des déplacements à Kayes, Mopti, Abidjan et Brazzaville. Le président du PDES, Hamé Diane Semega, s’est lui-même rendu à Paris.
La prochaine étape de la mobilisation vise l’implantation officielle des comités et des sections. Elle débute en octobre. "Quand cela sera fini, le parti ira en congrès en décembre ou janvier.", nous apprend-on. Dans l’intervalle, les statuts et règlements intérieur ont été tirés en centaines d’exemplaires: accompagnés du discours de lancement lu par le président Semega et d’interviewes du même Semega à la presse, ces documents seront ventilés dans tous les bureaux à créer. Surtout, un fichier national d’adhésion a été créé car, comme le confie un vice-président du parti, "Le PDES tient à savoir exactement le nombre de ses militants pour ne pas aller aux élections sur la base d’estimations erronées.".
Pour l’instant le PDES a reçu l’adhésion de 17 députés et ne cesse de siphonner les autres partis. Ce qui ne l’empêche de rencontrer ces derniers comme ce fut déjà le cas avec l’Adema, l’Urd, la Codem, le Rpm, le Psp, L’Um-rda et le Mpr. L’Adema a même proposé au PDES une plateforme d’alliance qui est en cours d’étude.
Le PDES, selon nos sources, ne connaît aucun problème matériel ou financier. "Il suffit qu’un besoin se pose pour que l’un des membres de la direction sorte son chéquier. Nous ne cotisons jamais et c’est le signe de l’enthousiasme qui anime chacun d’entre nous!", révèle un de nos interlocuteurs. Pour un parti si proche du chef de l’Etat et qui compte dans ses rangs tant de ministres, de directeurs nationaux, d’opérateurs économiques et de chefs de groupements socio-économiques, cette générosité militante est, en effet, la moindre des choses !
La Rédaction