Le PDES dans la tourmente : Bittar défie ATT

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Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) est éclaboussé en morceaux en raison du comportement du chef de l’Etat qui a instruit à ses amis de ne présenter aucun candidat à la présidentielle de 2012. Si Ahmed Diane Séméga, président de la formation politique a obéi au mot d’ordre du président de la République, Bittar, lui, a décidé de monter sur le ring contre le Prince du jour pour le braver en annonçant sa candidature. Pour une fois, l’enfant chouchou d’ATT a exhibé ses muscles pour offenser celui qui est considéré comme son père adoptif. Mais jusqu’où ce désormais bras de fer va nous conduire ? Depuis que Jeamille Bittar a menacé de dénoncer certains faits et gestes de la famille présidentielle lors de son interrogatoire au pool économique, la donne a, semble t-il, changé.

« Le PDES est un parti mort né », s’exclamait un observateur de la scène politique malienne quelques jours après que le parti ait été porté sur les fonts baptismaux. Tous les opportunistes de la place ont trouvé refuge au sein de ce parti pour sucer longtemps dans la vache laitière qu’est l’Etat. Jamais notre pays n’a été sujet de nomadisme politique que sous le règne d’ATT et surtout avec la création du PDES.

On se rappelle que le PDES avait été créé pour soutenir les actions du chef de l’Etat, mais aussi faire le lobbying autour d’un hypothétique 3e mandat d’ATT. L’autre solution de rechange était la prolongation du mandat présidentiel à défaut d’un 3e mandat. Au pire, ATT s’attendait à des manifestations de rue en sa faveur. En d’autre terme, il voulait que le peuple le réclame. Mais dans chacune de ses entreprises, il échoué à plate couture puisque aucune prévision n’a abouti. Comme pour se venger des uns et des autres, il a décidé de faire table rase sur le PDES allant jusqu’à l’extrémisme en interdisant aux cadres du PDES de présenter un candidat. C’est de là que dépendait justement la survie du parti.

Aujourd’hui, le PDES est divisé entre pro-ATT, pro-Bittar et transhumants politiques venus d’autres formations politiques.

Samedi dernier, à la faveur d’un communiqué lu sur les antennes de la chaîne mère, l’ORTM, la sentence est tombée comme un couperet, le parti ayant annoncé de sa décision de ne présenter aucun candidat à la présidentielle de 2012. Pris de panique, Jeamille Bittar refuse d’obtempérer à cette décision du parti et d’ATT. Au contraire, il s’est empressé d’annoncer sa candidature. Bittar démissionnera t-il du PDES avant de se présenter à la magistrature suprême ?

En déclarant sa candidature, le dimanche 30 janvier 2012, l’enfant de San se démarque du parti. Il est vrai que ce n’est pas une candidature à l’interne, mais il demeure un cadre de la formation politique. Ce défi, lancé à ATT, a certainement des arrières goûts amers. En effet, depuis l’interrogatoire de Jeamille Bittar devant le pool économique, rien n’allait entre les deux hommes nonobstant un voyage effectué ensemble en Inde. Des sources discrètes affirmaient que Bittar a menacé de dévoiler des secrets d’Etat et sur ce qu’il a fait de mieux pour la famille présidentielle. Faut-il conclure que la peur a changé de camp ? Bittar agissait-il pour le compte de la famille présidentielle dans la conduite de ses affaires ? Les dés sont jetés.

Si Bittar peut légitimement se présenter comme tout Malien à la présidentielle, il a passé outre la décision du chef de l’Etat qui affirmait, il n’y a pas longtemps, que son nom est sur le PDES et que c’est lui qui choisirait le candidat du parti en cas de besoin. A travers l’UMAM, Bittar s’est intelligemment défait de l’emprise d’ATT, driblé et pris à contre-pied, à cet effet. Reste à savoir si les militants PDES suivront Bittar ou si sa candidature sera invalidée par la Cour constitutionnelle en raison des casseroles qu’il traîne derrière lui à l’origine des poursuites judiciaires à son encontre.

Issiaka Sidibé

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1 commentaire

  1. Bien qu’il soit reconnu pour être un parricide invétéré, le petit Bittar n’a pas suffisamment de kilo pour défier un président de la république. En tout cas pas encore. C’est plutôt du côté de la roublardise de ATT qu’il faut voir les choses… “je veux bien faire des choses, mais on ne m’écoute plus…”

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