A la faveur de la rencontre entre l’ex-Premier Ministre, Modibo Sidibé, les clubs, association et partis politiques qui le soutiennent, samedi dernier, à l’hôtel Kempeski, le 2ème vice-président du parti de Moussa Mara, Yelema, a rompu d’avec la langue de bois. Il pense que le parti du changement doit plutôt soutenir un candidat de poids plutôt qu’une candidature issue des rangs du parti, au risque de subir un camouflet électoral en 2012. Il accuse, dans la foulée, Moussa Mara d’égoïste.
Aliou Kéïta, puisque c’est de lui qu’il s’agit est monté au créneau pour fustiger la gestion de son désormais ex-parti par son président, Moussa Mara : « depuis le congrès d’investiture du candidat du parti, certains militants et moi-même avons dit au président que le parti est trop jeune pour aller à une élection présidentielle… », a affirmé Aliou Kéïta. Pour lui, il faut savoir raison garder. Un parti comme Yelema, a-t-il souligné, doit plutôt faire le difficile choix de soutenir un candidat crédible pour pouvoir gagner du terrain dans la perspective des échéances futures.
A ses dires, la politique n’est pas une course de vitesse, mais une course de fond. Face au refus de son président, Moussa Mara, Aliou et ses fidèles lieutenants (15 au total) ont décidé de claquer la porte du parti qui a à peine un an d’existence. « Nous avons jugé opportun d’approcher le président Moussa Mara et de discuter avec lui, il n’a pas voulu nous écouter. Devant son entêtement, nous avons décidé de rallier le camp Modibo Sidibé. Nous sommes les 15 piliers de Yelema. Mais nous avons fini par connaître les intentions de Moussa Mara, il n’a pas l’esprit d’écoute. Nous ne sommes pas « des moutons de Panurge ni des suivistes. Et, On n’est pas rentré en politique pour servir un homme. », a déclaré Aliou Kéïta.
La démission du 2ème vice-président est un coup dur pour Yelema. Car, à en croire Aliou Kéita lui-même, en un laps de temps, il a pu implanter 106 bureaux dans la région de Kayes et a réussi l’adhésion de 90 villages aux idéaux du parti du changement avec à la clé, des associations de femmes et de jeunes.
Le parti n’est pas à sa première saignée, on se rappelle du départ de Cheickné Camara, précédemment secrétaire général adjoint du parti, au Pdes, en décembre 2010 dernier.
Reste à savoir maintenant si Yelema gardera ses militants à Kayes puisque Aliou Kéïta revendique la paternité du travail politique abattu dans cette région.
Badou S. Koba