Lors de sa réunion ordinaire du jeudi 13 octobre le Comité Directeur National (CDN) du Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES) a décidé de reporter sine die sa Convention Nationale, initialement prévue les 29 et 30 octobre 2011. Une instance qui était censée se prononcer sur l’éventualité d’une candidature du PDES à l’élection présidentielle de 2012. Au moment donc où cette échéance est repoussée, voilà que le premier vice-président du parti, Jeamille Bittar, se prépare à lancer, le samedi prochain, le mouvement qui doit, en principe, soutenir sa candidature à la présidentielle de l’année prochaine.
u moment où les militants et sympathisants du PDES l’attendaient avec impatience mais aussi avec incertitude, voilà que la direction du parti présidentiel vient de reporter sine die sa toute première Convention Nationale qui avait, pourtant, été annoncée avec fracas pour se tenir les 29 et 30 octobre 2011 prochain.
Un report qui intervient seulement à 15 jours avant l’échéance. Qu’est-ce qui a pu motiver les amis d’ATT à décider de ce report qui va, incontestablement, susciter des réactions et commentaires mitigés au sein principalement du parti, lui-même, voire au-delà. Surtout que lors des récents déplacements des dirigeants du parti, à la faveur notamment des conférences régionales, il a été partout question de la tenue de cette instance, la toute première après l’assemblée constitutive du PDES du 17 juillet 2010. C’est vrai que le degré de mobilisation à la base n’a toujours pas répondu aux attentes, mais ce report vient, à un mauvais moment, alimenter la polémique sur un manque de leadership qui se fait sentir jusqu’à la base.
Créé depuis plus d’un an, il est incompréhensible que le PDES, pourtant né avec une cuillère dorée à la bouche, n’arrive toujours pas à tenir ses instances. On se rappelle qu’il avait eu de sérieuses difficultés à obtenir…son récépissé. On se demande toujours comment est-il parvenu, d’ailleurs, à se voir délivrer le précieux sésame. Car, au vu des pièces à fournir, le parti présidentiel devait, en principe, être présentement à la case départ. Mais c’est là déjà une vieille histoire.
La question qui préoccupe actuellement les militants du parti présidentiel est celle de savoir si le PDES ira oui ou non aux élections de 2012. Le parti aura-t-il son candidat pour la présidentielle de 2012 ? Si oui, qui sera ce candidat ? Jeamille Bittar, Dr Hamed Sow ou qui encore ?
Le ministre Hamed Diané Séméga, président du PDES, ayant fait l’option de rester au sein du gouvernement, ne pouvant plus se présenter à la présidentielle de 2012, selon l’oukase présidentiel délivré à cet effet. Car, pour ATT, tout prétendant à la présidentielle de 2012 ne saurait siéger au gouvernement qu’il a nommé le 3 avril 2011 avec à sa tête Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Siégeant depuis une dizaine d’années dans les différents gouvernements d’ATT, le président du PDES, Hamed Diané Séméga, est de ce fait forclos. Si l’on s’en tient en tout cas aux propos d’ATT.
C’est dire qu’avec cette donne, l’organisation d’une primaire, pour départager les potentiels candidats à la candidature du PDES, s’avère indispensable.
Le PDES, à l’instar de tous les grands partis où les candidats sont multiples, ne pourra faire l’économie de ce débat. Comme ce fut le cas au sein de l’ADEMA-PASJ, le parti le mieux implanté du pays et qui compte de nombreux gros bonnets. C’est donc une fuite en avant à laquelle la direction du PDES vient de procéder en reportant sine die la date de sa Convention Nationale devant débattre de la très difficile et lancinante question de la candidature du parti à la présidentielle de 2012.
Le manque de leadership qui fut à base des querelles de clochers qui s’y déroulent sont loin d’être des signaux rassurants pour le président ATT qui s’achemine vers la fin de son second et ultime mandat. Il y a de cela quelques semaines seulement que la charmante et dynamique maire de Goundam, Seck Oumou Sall, a démissionné à cause du conflit de leadership qui l’oppose à Oumar Boury Touré dit Billy, le Coordinateur du PDES pour la localité.
S’y l’on ajoutait à cela l’immobilisme du parti et la fronde de sa jeunesse qui ne voit qu’en Jeamille Bittar le seul et unique présidentiable ; et cela au moment où le président du parti continue à dire qu’il faut attendre. Qu’ATT même descende sur l’arène pour dire : «Voici mon candidat pour le PDES».
Un tel choix, si jamais il devait s’opérer, serait un sérieux handicap pour celui ou celle sur lequel (ou laquelle) le président ATT aurait jeté son dévolu.
Ceux qui attendent donc le coup d’envoi d’ATT pour annoncer le réveil sont sûrs que ce coup de sifflet pourrait ne jamais venir de la part du président de tous les Maliens. Car, pour être soutenu il faudrait d’abord que l’intéressé lui-même manifeste un intérêt réel pour l’objet de son désir.
De ce fait, il urge pour ce parti, qui s’est prématurément fait appeler "présidentiel", de définir les règles du jeu pour le choix de son candidat à la présidentielle de 2012. Sous peine d’accuser un retard quasi-irrécupérable.
Il s’agit maintenant de savoir si Jeamille Bittar, qui lance son mouvement, l’Union des mouvements et associations pour le Mali (UMAM), une kyrielle d’associations de soutien à sa candidature,ce samedi au palais de la Culture, sera prêt à reculer et à s’effacer au cas où le PDES décidait de choisir un autre candidat que lui.
C’est dire que le parti des amis d’ATT court désormais vers l’implosion. Quelle sera la nouvelle date de sa Convention Nationale devant choisir son candidat à la présidentielle de 2012 ?
Voilà la question qui est sur toutes les lèvres. Et seul son pléthorique et hétéroclite directoire de 128 membres est à même de répondre à cette préoccupation des militants. Si jamais, ceux-ci réussissaient à s’entendre sur la question…
Mamadou FOFANA