Le Nord malade du Sud

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Déchirées, brutalisées, violées et violentées, les régions du Nord n’attendent désormais plus rien de nous même si, elles n’ont que leurs yeux pour pleurer et leurs corps pour recevoir chevrotines et chicottes. Comme pour ne rien arranger à la situation qui prévaut dans les 2/3 du territoire occupé, Gao et environs sont désormais aux pas de la charia. Notification a été faîte aux chefs religieux et imams de la Ville. C’était vendredi dernier dans la mosquée. Les contrevenants s’exposeront aux rigueurs de la loi des occupants, le MUJAO pour ne pas les nommer.

Une matinée sacrée de vendredi pour pleurer toutes les larmes du corps parce que, écœurés, désespérés par l’inertie des hommes qui continuaient de bénéficier du respect et la considération des populations. Annoncé pour rouler aux allures d’un débat axé  sur la matrice et les contours de la charia, l’entretien qu’El Hakim, le tout nouveau et très puissant maître de Gao, devrait avoir avec les notabilités de la cité des Askia s’est vite transformé en injonction à se plier à des principes d’une rare intolérance, d’une rare violence. Désormais, la charia sera appliquée à tous ceux ou toutes celles qui se trouveraient dans sa ligne de mire. Vol, adultère et corruption entre autres.

Quelle humiliation, quel triste sort ? Tout cela se passe pendant qu’au Sud, mine de rien, singulièrement à Bamako la capitale, des maliens censés êtres de ceux qui ont en charge de la défense politique et militaire de l’ensemble du territoire national, notamment des régions annexées au Nord et Douentza, n’ont d’yeux que pour le pouvoir et ses avantages. Personne ne lèvera le petit doigt pour leur venir en aide tant qu’ils n’auront pas fini leur petite guerre. En attendant, Gao, Tombouctou, Kidal et  Douentza attendront, souffriront et mourront.

Et le pire du  business est que, pendant qu’à Bamako on se guerroie  pour un pouvoir qui n’existe que dans l’imaginaire des protagonistes, les assaillants eux font œuvre utile en fixant tous les jours que Dieu fait, les fondamentaux de leur imposture. Des funestes nouvelles qui nous parviennent des régions occupées, c’est une grande armée composée de jeunes maliens retournés, prêts à défendre leurs nouveaux chefs au détriment du drapeau de la mère patrie, si tant il est vrai que, cette patrie continue d’être la leur. Ce ne serait apparemment plus le cas pour bon nombre d’entre eux, fatigués d’attendre et convaincus du mépris dont ils seraient victimes de la part de leurs frères et sœurs du Sud. Après tout, il y aurait à manger et à boire dans l’armée des forces d’occupation.

Sory de Moti

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