Le nombre fait la force :L’axe URD-Adéma- RPM se précise

0

Isolement, ces partis n’ont pas les moyens de remporter le scrutin présidentiel et pourraient sombrer dans la grisaille des lendemains incertains. La coalition surmonte le repli et se nourrit de la somme d’expériences de chacun pour gouverner ensemble le pays en cas de victoire électorale, qui est à portée de main.

Tout rassemblement exige une pincée de détermination et une cuillérée de reniement de soi. L’Union pour la république et la démocratie (URD), l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) et le Rassemblement pour le Mali (RPM) sont prêts à ce sacrifice. Du moins, le grain des choses est apparu sous la paille des mots de l’ancien Premier ministre, Younoussi Touré, président de l’URD au cours de sa conférence de presse de jeudi dernier : « Nous n’avons rien à cacher. Nous n’excluons pas de mutualiser nos réflexions, nos actions avec le RPM, avec qui nous avons des bons rapports, l’Adema. Nous voulons élargir la base de concertation avec les associations. Il faut dans ce pays une gestion rigoureuse des affaires. Des gens estiment que la corruption doit cesser, que l’impunité doit cesser. »

Isolement, les partis politiques n’ont pas les moyens de remporter le scrutin présidentiel de 2012. Et tous pourraient y laisser des plumes. En cela, raisonne encore dans les esprits les propos dépouillés de toute langue de bois de Dioncounda Traoré, chef de file de l’Adéma, lors de récente conférence nationale du parti : « Les prochaines élections seront capitales. Elles devront consacrer le retour de l’Adéma aux affaires, ou devraient mettre un terme à notre existence. Chacun de nous a déploré notre échec en 2002 et est arrivé à la conclusion que les causes de notre échec sont la division, le manque de confiance. Il faut impérativement la cohésion et l’unité, la discipline…Le retour de l’Adéma au pouvoir, nous ne le réussirons pas seul, mais avec les partis amis : le RPM, l’URD, le PARENA, l’UM-RDA. »

Les petits partis restent méfiants
Le rassemblement surmonte le repli et se nourrit de l’expérience de chacun pour gouverner ensemble le pays. Avec à la clé un partage du gâteau. Les petits partis pourraient être conviés au banquet. Cependant ceux-ci restent très méfiants. Chat échaudé craint l’eau froide. Par le passé d’aucuns ont été pressés comme un citron jusqu’à la dernière goutte et jetés après usage. « Les plus forts se nourrissent des plus faibles », ce mot du maire de la commune IV, Moussa Mara, leader de Yelema résume l’état d’esprit d’une flopée de minuscules partis qui ont décidés de lier leur sort en procédant samedi dernier au lancement de leur coalition dénommée Partis unis pour la république (PUR) avec en ligne de mire la désignation d’une candidature unique à l’élection présidentielle et des listes communes aux législatives et aux municipales.

En attendant, les responsables des partis politiques les plus en vue connaissent des fortunes diverses. Younoussi Touré a pris son temps de ne rien laisser au hasard et de mener à bien les congrès ordinaires des femmes et des jeunes de l’URD. Deux dossiers qui ont prouvé l’efficacité de sa méthode : communication et pédagogie afin de minimiser les dissonances. Il parle simple avec des phrases courtes, s’échine à mettre le parti en ordre de bataille au profit de Soumaïla Cissé dont la candidature ne fait l’ombre d’aucun doute. Dioncounda Traoré de l’Adéma voit ses chances de candidature s’effilocher au fil des jours. D’autant plus qu’une aile importante de l’instance dirigeante du parti a les jeux rivés sur le Premier ministre sortant, Modibo Sidibé. Par contre, l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta est rassuré de bénéficier l’onction du RPM.
Georges François Traoré

Commentaires via Facebook :