En visite à Kayes dans le cadre d’une conférence débats sur la connaissance et une meilleure compréhension des institutions de la République, le ministre chargé des relations avec les institutions s’est livré à un exercice plutôt pédagogique, lorsqu’il fut interpelé sur le projet de réformes de la Constitution.
Après Sikasso, Ségou, Koutiala, Mopti, Koulikoro, ledit département poursuit sa série de rencontres avec les élus, autorités administratives et membres de la société civile sur la connaissance et une meilleure compréhension des institutions dela Républiqueen vue du portage des réformes institutionnelles, du référendum et des élections générales de 2012.
Pour cette rencontre dans la « Capitale des rails », la salle de conférence du gouvernorat a réuni toute la crème du monde administratif, politique, et de la société civile de la région, sans oublier la délégation des Maliens de l’extérieur conduite par M. Diadié Soumaré.
Rencontre entre démocratie participative et représentative
En l’absence du gouverneur (en tournée), c’est son représentant qui s’est chargé de planter le décor. Dans son mot de bienvenue, le Conseillers aux affaires administratives et juridiques du gouverneur, a expliqué que la présente rencontre se tient au moment où notre pays s’apprête à organiser les élections présidentielles, référendaires et législatives de 2012. L’enjeu, explique M. Adama Kansaye, est de taille pour notre pays face à l’urgence d’élections libres et apaisées.
D’entrée de jeu de son intervention, le ministre Chargé des relations avec les institutions a précisé que cette conférence se veut la rencontre de la démocratie représentative avec la démocratie participative. « Connaître et comprendre les institutions, c’est, assurément connaitre et comprendre la société démocratique dans laquelle nous vivons depuis le 26 mars 1991 avec comme fondation la garantie des libertés publiques », a déclaré le Dr. Abdoulaye Sall. Dans ce contexte nouveau et porteur d’espérances pour notre pays, ajoute-t-il, il est utile de s’interroger, d’échanger et de partager sur les textes fondamentaux, tels que le sens la démocratie, son processus et les procédures d’enracinement, ses principes, ses valeurs, etc.
Dans un exercice, plutôt pédagogique, mais qui se veut un cadre d’échanges, le ministre a expliqué le rôle des institutions constitutionnelles, tout en rappelant qu’en dehors de celles-ci, il y a les autres institutions du pays, telles que la famille, l’école, la collectivité, etc.
Continuité de l’Etat
L’un des temps forts des débats à Kayes, fut surtout les débats sur les réformes constitutionnelles initiées par le chef de l’Etat. Le sujet s’est invité dans les discussions et a donné lieu à des échanges fructueux entre les participants. A la question de savoir si un président dela Républiqueen fin de mandat a-t-il le droit d’initier une révision constitutionnelle, le ministre Abdoulaye Sall est formel : «la Constitutionde notre pays lui donne le plein droit. Dans une démocratie, le président dela Républiquea un mandat de représentation du peuple. Il constitue, de ce fait, en lui seul une institution, qu’il ne faut confondre avec l’individu. Dans les pays, les présidents passent à la fin de leur mandat, mais l’Etat reste, car il est une continuité », a déclaré le ministre des relations avec les institutions. Qui précise que « dire qu’un chef de l’Etat n’a pas le droit d’engager des réformes sous prétexte qu’il est en fin de mandat, c’est lui demander aussi de ne pas engager la construction de routes, de ponts et autres infrastructures, dont les chantiers prendront fin plusieurs années après son mandat ». En clair, à en croire Dr Abdoulaye Sall, les présentes réformes s’inscrivent dans la dynamique de la continuité de l’Etat. Car pour lui, il faut l’inscrire sous deux volets : le président dela Républiqueen tant qu’institution, mais aussi le chef de l’Etat en tant que garant de la continuité de l’Etat.
Les débats au cours de cette conférence ont permis aux participants d’apporter leurs contributions sur certaines thématiques, notamment le souhait d’élections apaisées dans notre pays, la transformation du Haut Conseil des collectivités en Sénat au Mali (prévue dans la future Constitution), le chevauchement des mandats électifs, etc. Les Maliens de la diaspora, notamment de France, eux, ont souhaité pour leur part l’instauration d’un débat du genre par le département des relations avec les institutions. Le ministre Abdoulaye Sall, qui a pris bonne note de cette doléance, a promis de l’inscrire dans les prochains chantiers du département.
Issa Fakaba Sissoko
(envoyé spécial)