Le Mot de l’année : la DECEPTION

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S’il y a bien un sentiment  qui est partagé aujourd’hui par une large majorité de maliens, c’est la déception. Celui qu’on croyait capable de faire bouger une montagne de problèmes de ses concitoyens, est en passe de devenir l’obstacle à la paix et au progrès.

IBK, plébiscité par le Peuple, n’a eu d’autres récompenses pour ses électeurs que la descente aux enfers. Les beaux slogans mobilisateurs de sa campagne : le Mali d’abord ; pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens avaient séduit au-delà de son cercle restreint d’amis et de fans. A l’action ils produiront les effets contraires.  Le Mali d’abord deviendra ma famille d’abord avec un honorable fiston président de la Commission défense à l’Assemblée, au détriment d’un général de la police à la retraite. Le beau père du fils sera  juché   au perchoir  de président de l’Assemblée Nationale sans antécédent politique. Les neveux et  les beaux frères sont bombardés ministres de la République. Pour l’honneur du Mali est devenu Pour le déshonneur du Peuple,  tant sur le plan sécuritaire que sur le plan socio financier avec des scandales à nuls autres pareils.

Le bonheur des Maliens est devenu le malheur des maliens avec une cherté de vie sans commune mesure. Rares sont les foyers qui ont les trois repas par jour tant les denrées de première nécessité ont flambé et l’argent devenu rare. Les bailleurs de fonds qui ont toujours volé à notre secours ont fermé les robinets après un constat de mauvaise gestion sur fond de surfacturation dans deux marchés publics.

Sur le plan administratif,  c’est la chasse aux cadres non RPM en dépit de leurs compétences et de leur intégrité morale. L’exemple du ministère de l’éducation est l’illustration parfaite de cette opération de « RPMisation » de l’administration. Alors que l’ex Premier ministre Oumar Tatam Ly avait balisé le terrain pour moins de politisation possible et pour l’émergence des cadres compétents aux postes administratifs qui demandent une technicité et une expertise avérées.

Sur le plan politique, la nomination de Moussa Mara, n’a pas été de nature à renforcer la démocratie étant entendu que son renforcement passait par  le respect du fait majoritaire. Moussa Mara quelque soit sa compétence, quelque soit son expertise des grandes questions politiques, ne méritait  pas ce poste, parce que ultra minoritaire dans la Mouvance présidentielle avec juste un seul député. N’eut été la soumission des députés du RPM à IBK, Moussa Mara serait chassé comme un mal propre par une motion de censure déposée contre lui des le premier jour de sa prise de fonction. A défaut,  après deux faits graves portant sur les propos mensongers qu’il a tenus sur l’achat de l’avion présidentiel et sur le contrat d’armements, mais surtout après la débâcle de l’armée  à Kidal face aux rebelles du nord par sa faute.

Sur le plan académique, l’école n’arrive toujours pas à trouver un nouvel élan pour sortir de la léthargie dans laquelle elle est plongée depuis des décennies. Si ce n’est pas l’enseignement supérieur qui part en grève illimitée, c’est l’enseignement secondaire qui arrête  les cours. Une Nation peut-elle se développer en reléguant l’Éducation de ses enfants au second plan ? A vous de répondre.

Youssouf Sissoko   

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