Les deux têtes de l’exécutif étaient absentes toute la moitié de la semaine dernière, sevrant le bateau- Mali de ses deux capitaines. Le Président de la République avait pris le chemin de la Valette en Malte où se tenait un sommet, sur la problématique de l’immigration du 11 au 12 novembre 2015. Tandis que son Premier ministre M. Modibo Keita était à Luanda en Angola pour communier dans la joie, le recueillement et le souvenir avec le vaillant Peuple Angolais, le 40e anniversaire de son indépendance. Le pays pour lequel mourut le 26 juin 1998 l’un des diplomates les plus talentueux de sa génération après un certain Ousmane Bah, notre compatriote Me Alioune Blondin Bèye, ancien représentant spécial du SG des Nations Unies en Angola.
Ces deux événements sont d’une importance capitale pour notre pays. En effet, l’immigration doit occuper une place de choix dans les questions prioritaires des autorités maliennes en raison de son apport à l’économie nationale, mais aussi et surtout de sa complexité, de ses risques et des pertes incommensurables et en vies humaines qu’elle occasionne. Alors que notre Président prenait part à ce sommet, qui n’en serait pas un de trop, son Premier ministre Modibo Keita était en Angola au pays de Holden Roberto et d’Edouard Dos Santos. Le PM aura non seulement pris part, mais aussi et surtout honoré le Mali de sa présence à la fête nationale de l’indépendance d’un pays ami et frère, l’Angola. Sa présence avait une double signification pour le pays : respecter la tradition qui consiste à soutenir tous les pays ayant acquis leur indépendance de hautes luttes et rappeler aux souvenir de celui qui fut l’acteur principal du «Protocole de Lusaka», Me Alioune Blondin Bèye. L’absence des deux têtes de l’Exécutif, si elle était du reste justifiée, a suscité beaucoup d’interrogations au moment où le Peuple en liesse accueillait ses héros, vice-champions du monde de football des moins de 17 ans. Cette double absence n’a-t-elle pas eu des conséquences sur la gestion normale des affaires publiques ? On peut sans doute y répondre par l’affirmative au moins pour trois raisons.
La première conséquence de cette absence a été la non-tenue du Conseil hebdomadaire des ministres, retardant du coup la prise de certaines décisions importantes pour le pays. Ne dit-on pas qu’il ne faut jamais remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui ?
La seconde conséquence a été la grande liberté de mouvements donnée à certains ministres et par ricochet à certains cadres qui avaient profité de l’absence des deux chefs de l’Administration qui pour vaquer à leurs occupations personnelles, qui pour vadrouiller à travers les régions.
La troisième conséquence a été le retour triomphal de nos vaillants Aiglonnets de la Coupe du monde des moins de 17 ans en l’absence de leurs deux premiers supporteurs dont IBK, ancien grand sportif de Karaté et fervent amateur du ballon rond avait, en expert averti, demandé aux Aiglonnets plus de rigueur et d’application en jouant collectif et en gardant moins le ballon et en faisant plus de passe décisive. Vivement un agenda séparé et complémentaire du Président et de son Premier ministre sans chevauchement, ni télescopage pour la bonne marche de l’Administration.