Le MNA écrit au Chef de l’Etat :«Organisez un referendum sur notre autodétermination»

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Le MNA persiste et signe, comme en témoigne ce courrier dont 22 Septembre a été ampliataire, et qui réclame, outre le droit à l’autodétermination du «peuple azawadien», l’organisation d’un referendum pour ou contre la scission de cette partie du territoire. Lisez plutôt.

Excellence,

L’Azawad est une immense région géographique, ayant abrité l’une des plus vieilles civilisations de ce monde. Comme ce qu’en témoignent sa culture à travers les âges (écriture Tifinagh et Arabe), ainsi que des langues et des modes de vie adaptés à l’environnement. Cette notoriété historique et culturelle tend vers la dégradation totale, d’où une dévalorisation dans la région à travers le temps des sites comme: Tin-bouctou, Tadamakate (actuel site d’Es-souk), Tombeaux des Askia…. Cette région et sa population font face à des enjeux politiques (question du Nord…), économiques (exploitation des ressources du sous-sol…) et climatiques (désertification et sécheresses…).

Avant les indépendances africaines, ce sont les Ulémas et les chefs de tribus et savants en général, qui étaient la référence dans la gestion des affaires sociales, culturelles et économiques des communautés de l’Azawad . Rôle qu’ils ont si bien fait et assumé. Dès la pénétration française dans le Soudan français, le peuple de l’Azawad a affiché sa volonté de non-soumission à une force étrangère. Avant le départ de la France, le peuple de l’Azawad, à travers ses chefs de tribus et autres grands commerçants et notables, a, dans une lettre adressée au Président de la République française, exprimé la volonté des Azawadiens de se voir restituer leur terre.

L’Azawad connait depuis quelques années une crise inédite, liée aux conséquences des aléas climatiques et à l’immensité de la région incontrôlée, qui est en phase de devenir le théâtre des opérations de criminalité en tous genres, en complicité avec des dignitaires du pouvoir centralisé malien, sur cette terre ancestrale. Quant au non respect des droits fondamentaux de nos populations et sur la question des ressources de nos terres, nous constatons avec une grande amertume les défaillances.

Avec l’avènement de l’indépendance, ayant conduit au rattachement du territoire de l’Azawad, sans concertation de nos populations, au Mali en 1960, les communautés de l’Azawad firent face à une déstabilisation de leurs organisations sociales, culturelles et politiques. Cela engendra une multitude de résistances (1963, 1990 et tout ce qui s’ensuit) contre la politique d’assimilation et d’acculturation, entachées d’actes douloureux et déplorables de massacres perpétrés contre le peuple de l’Azawad.

Nous vivons depuis 50 ans des rébellions infinies, dont les pertes sont lourdes. Il est aujourd’hui temps de mettre fin à cette tragédie, qui n’a que trop duré, cela pour le bien-être du peuple malien, mais aussi du peuple azawadien. Afin que chacun s’occupe de l’épanouissement de sa population.

Pour ces raisons, Nous, Mouvement National de l’Azawad, demandons au Gouvernement malien ce qui suit :

– La reconnaissance du droit à l’auto-détermination du peuple de l’Azawad;

– La prise de toutes les mesures adéquates pour la mise en œuvre de ce Droit;

– L’ouverture d’une voie de dialogue avec les structures politiques du M.N.A, dont la première condition est la reconnaissance du droit à l’auto-détermination du peuple de l’Azawad;

– L’organisation d’un referendum, en concertation avec toutes les structures de la société civile azawadienne et les partenaires étrangers;

– Privilégier la voie pacifique pour la résolution de cette crise dans les meilleures conditions et éviter toute agression contre les Azawadiens.

Dans l’attente d’une suite favorable, recevez, Monsieur le Président, nos salutations les meilleures.

Le Secrétariat du Bureau politique du Mouvement National de l’Azawad ( M.N.A)

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