Pour célébrer son vingtième anniversaire, le Mouvement pour l’Indépendance, la Renaissance et l’Intégration Africaine (MIRIA) a invité des journalistes à son siège sis à Bolibana pour échanger sur la vie du parti et sur des sujets intéressant la vie de la Nation. C’était le 20 décembre 2014.
Donné pour « mort-né » par ses détracteurs le 10 décembre 1994, date de sa création, le MIRIA a soufflé ses 20 bougies le 10 décembre 2014. La conférence de presse organisée par son Comité Exécutif National (CEN), le 20 janvier 2014 se plaçait dans le cadre de la commémoration de cet anniversaire.
Cette conférence de presse animée principalement par le Professeur Mamadou Kassa Traoré, Président du parti avec à ses côtés Amidiata Ouattara, premier vice Président, Mme Mariam Koné, deuxième vice Présidente et Sidi Traoré SG ; a une fois de plus démontrer la particularité du MIRIA sur l’échiquier politique malien. Ce parti qui préfère être bailleur d’idées et non bailleur de fonds a, en effet, justifié son soutien à IBK pour sauver le Mali et non pour un quelconque poste ministériel ! Répondant à un journaliste qui avait posé la question de savoir si le MIRIA est satisfait de la place que le Président de la République lui réserve dans la gestion du pouvoir, le Président Kassa répond en ces termes : « Mais l’enjeu est grand ! Il s’agit de sauver le Mali ! Nous ne voyons pas la personne d’IBK, mais nous voyons le Mali qu’il a en charge aujourd’hui… Il peut se tromper, parce que c’est un humain comme vous et moi… Nous le soutenons pour le Mali et pour des raisons de cohérence à nos propres principes…»
Le Président du MIRIA n’a pas hésité à attribuer 15/20 à IBK quand un journaliste lui a demandé s’il devrait noter la gestion du Président de la République. Mais avant cette note, le Professeur avait fait remarquer que « l’on peut reprocher beaucoup de choses à IBK, mais jamais au Mali, les gens ne se sont exprimés aussi librement sans être inquiétés : l’opposition existe et joue pleinement son rôle sans menaces, la presse fait son travail dans la plus grande liberté, les structures de contrôles et la justice font leur travail sans aucune immiscions de l’exécutif… » La note de Kassa prend sens avec cette justification. C’est pourquoi il se précipitait de retourner la question au journaliste : noter IBK dans quelle matière ? Justement en matière de libertés, de respect de la séparation des pouvoirs, notamment l’exécutif du judiciaire, IBK frôle le très bien ! Et cette matière là est le socle de la démocratie et de l’Etat de droit !
Répondant aux questions relatives à l’état de santé du MIRIA, le professeur Kassa a informé que son parti se porte bien, et même très bien sans occulter les difficultés. Selon le Président du MIRIA, le parti a gardé ses deux sièges à l’Assemblée Nationale avec un député élu à Tominian et un autre élu à Ségou, 99 conseillers communaux dont des maires. A ceux-ci s’ajoute la participation du parti à l’élection d’IBK à la magistrature suprême du pays. Il faut préciser ici que c’est le Président du MIRIA qui a lui-même présidé le regroupement « IBK Mali2012 », puis la coalition « le Mali d’abord ». Cette dernière coalition a piloté la campagne du candidat IBK. Ces résultats font du MIRIA un parti stable et constant. D’ailleurs, il est sans conteste le parti le plus constant au Mali ! Pour preuve, il a gardé son même nombre d’élus et son même niveau d’implantation malgré qu’il ne soit pas représenté au Gouvernement. Ce qui n’est pas fréquent au Mali. Dans les autres partis, tout se joue en fonction du nombre de Ministres que le parti dispose. Suivez mon regard : en 2002, le RPM en tant que parti appartenant à la majorité présidentielle avec des Ministres a obtenu 44 députés. Parti d’opposition avec sans Ministre en 2007, ce même RPM dégringole à 13 députés seulement. Idem pour l’ADEMA qui s’est taillée une cinquantaine de député en 2007 en tant que chef de fil des partis politiques de la majorité soutenant l’indépendant ATT. Partagé entre l’opposition et la majorité en 2013, l’ADEMA se limite à 17 députés. Même l’URD du généreux Soumaïla Cissé n’a pas pu faire exception à cette règle chez les partis politiques maliens. L’Union pour la Démocratie et la République (URD) n’a pas pu garder son trentaine de députés avec son nouveau statut d’opposant sans porte feuille ministériel en 2013. Le seul parti à faire exception, c’est-à-dire à pouvoir garder le même nombre d’élus indépendamment de sa présence ou non au Gouvernement, c’est bien le MIRIA ! C’est pourquoi le Président Kassa s’est beaucoup réjouit, lors de cette conférence de presse, de la félicitation de la section des comptes de la cours suprême adressée au MIRIA pour avoir été le parti dont la part des cotisations des militants dans la réalisation des activités du parti est la plus élevée de tous les partis politiques au Mali. Ce qui prouve que le MIRIA est un des rares, sinon le seul parti de militants au Mali. Le professeur a profité pour répondre à certaines langues : « Certains pensaient que le MIRIA allait disparaître avec le décès de certains de nos camarades valeureux, comme Professeur Mamadou Lamine TRAORE. Mais ils oublient que le MIRIA n’appartient pas à un individu, mais aux militants ! » Et de conclure que « le MIRIA n’est pas le parti d’un tel ou d’une telle comme on a l’habitude de le dire au Mali, mais le MIRIA est tout simplement un PARTI ! »
Avant cette séance de questions-réponses entre le Président du Parti et les journalistes, le premier vice Président, Amidiata Ouattara avait lu une déclaration liminaire préparée par le Comité Exécutif National (CEN). Dans cette déclaration, le MIRIA réitère son soutien au Président de la République et à son Gouvernement et les encourage à prendre des mesures idoines pour la résolution définitive de la crise et la relance de l’économie. Le MIRIA adhère aux pourparlers inter maliens à Alger et souhaite que ces pourparlers soient vraiment inclusifs et que le choix soit laissé aux maliens de choisir souverainement entre la justice classique (la justice des tribunaux) et la justice transitionnelle (vérité-justice-réconciliation). Convaincu que l’éducation est l’un des moteurs de la croissance économique et du développement humain, le MIRIA propose qu’un travail en profondeur soit mené sur la corrélation entre profils enseignants et qualité de l’éducation pour soigner la qualité de l’enseignement. Dans le même ordre d’idées, le MIRIA propose une évaluation sans complaisance de l’apport du privé à l’éducation au Mali aux fins de faire des recommandations utiles. Le MIRIA s’est réjouit de la gestion, jusque là, faite par les autorités de la maladie à virus EBOLA et les exhorte à rester sur le qui-vive.
M’pè
Miria gnouma ou bien Miria djoukou?
Salute!
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