Le ministre Ag Erlaf à propos du processus électoral : «il n’y a qu’un seul fichier pour les élections générales de 2018»

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Mohamed Ag ERLAF
Mohamed Ag ERLAF, ministre de l'Administration territoriale

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a été formel sur cette épineuse question hier lors d’une conférence de presse organisée dans son département avec les mandataires des partis politiques à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. «Il n’y a pas de fichier parallèle. Il n’y a qu’un seul fichier électoral», a assèné Mohamed Ag Erlaf. L’objectif de la conférence de presse était de donner des explications claires et précises sur l’existence d’un seul fichier électoral pour les élections générales de 2018. Le ministre avait à ses côtés le Délégué général aux élections, le général Siaka Sangaré et le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Amadou Ba. Cette rencontre fait suite au communiqué du Directeur de campagne de l’URD, Tiébilé Dramé, faisant état d’un potentiel de plus de 1,2 million d’électeurs fictifs.

Pour le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le gouvernement a mis les informations sur le processus électoral dans une base de données à travers cinq tables. Ainsi, les données ont été mises en ligne pour donner de la crédibilité au processus électoral et éviter la fragilité des documents physiques. La première table contient le fichier électoral audité par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), selon Mohamed Ag Erlaf.

«Ce fichier comprend 8.000.462 électeurs répartis entre 23.045 bureaux de vote. C’est sur ces données que nous allons organiser les élections», a-t-il insisté. Les tables 2, 3 et 4, quant à elles, contiennent des données statiques, c’est-à-dire des données fixes relatives au nombre de cercles en République du Mali. La dernière table porte sur les statistiques, notamment le nombre de bureaux de vote, le nombre d’électeurs par cercle, par commune, par village, par fraction nomade et par quartier.

«La première table reprend le fichier électoral dans son intégralité et dans son intégrité. Tous les enregistrements sont identiques», a expliqué Mohamed Ag Erlaf. «Si on interroge l’ordinateur», a-t-il souligné, «il y a 8.000.462 électeurs, cela veut dire qu’il n’y a pas d’erreur sur le fichier électoral. Il est unique. C’est le même qui a été audité et dont la copie originale et intégrale se trouve encore dans les coffres de l’Imprimerie nationale de France», a-t-il ajouté.

Il a également précisé que les tables 2,3 et 4 n’ont pas été mises à jour et donnent seulement des informations complémentaires et accessoires sur le processus électoral. «Cela veut dire par exemple que», a-t-il expliqué, «si le nombre de villages a changé et qu’on ne l’a pas mis à jour. Et c’est de là que provient l’erreur qui a servi à intoxiquer l’ensemble des citoyens en leur donnant des mauvaises informations. Sinon le fichier lui-même est intègre. Il n’a pas été attaqué et il est intact».

Quant au général Siaka Sangaré, il a précisé que son organisation est autonome et n’a aucun ancrage gouvernemental. Selon lui, le fichier électoral est la colonne vertébrale d’une élection. Faisant la genèse de ce fichier, il a précisé qu’il est le fruit de la note technique de 2008 qui dénonçait les insuffisances graves du fichier RAS. «L’une des recommandations de cette note était d’aller vers le fichier biométrique qui inspirait confiance à la classe politique», a-t-il expliqué. Selon lui, il n’y a rien de plus important dans une élection que la confiance et la transparence dans le processus. «Pour faire la carte d’électeur», a-t-il ajouté, «on a attendu la loi et fait l’audit qui a pour avantage de renforcer la confiance dans le système électoral en général et dans le fichier électoral en particulier».

Le général Siaka Sangaré a rappelé que l’audit a été fait du 15 et 27 avril 2018. Selon lui, une équipe a été mise sur pied pour la base de données auditée et pour la confection des cartes d’électeur. «Cette délégation», a-t-il précisé, «comprenait le conseiller spécial du premier ministre, le président de la Ceni, le chef de bureau du fichier électoral, un ingénieur de l’Agetic et moi-même. La remise a fait l’objet d’une séance de travail pointue, d’une analyse du fichier champ par champ, domaine par domaine devant un huissier de justice».

D’après le patron de la DGE, pendant la confection des cartes, une délégation de trois personnes dont une de la majorité, une de l’opposition et enfin une de la société civile a été envoyée en France pour constater les conditions de travail. «On ne peut pas faire les élections sur la base de deux fichiers différents. Ce n’est pas possible parce que les cartes portent le numéro et le nom du centre, le numéro du bureau de vote et la photo du lecteur», a détaillé le général Sangaré.

Sékouba KONARÉ

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