Le manque de communication : Un véritable mal qui enfonce le Mali

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Pas besoin d’aller chez les précepteurs de la communication pour s’en rendre compte : la communication reste une arme redoutable en période de crise.
Et depuis janvier dernier, début de l’offensive des rebelles et terroristes, l’état malien balbutie, trébuche, piétine, pédale sans jamais savoir quelle est la bonne parade. Avec l’arrivée du très bouillant Hammadoun  Touré dans le gouvernement du 17 avril, l’on a pensé que le mal allait se soigner. Mais il a trop communiqué avec trop de communiqués pour se voir éconduire lors de la formation du gouvernement d’union nationale. Ce gouvernement non plus ne semble pas rebondir dans le domaine auquel nous nous intéressons aujourd’hui. Il n’a pas donné les signes véritables et semble plus inquiéter d’ailleurs. Le seul fait qu’il n’y ait aps de porte parole laisse beaucoup de doute sur les véritables leviers qu’il pourrait utiliser pour communiquer.
La récente requête du président par intérim adressée à la CEDEAO a clairement démontré la désorganisation de l’Etat en cette période de crise aigue. Nul n’est profane pour ignorer que cette étape était très attendue par l’opinion nationale et internationale pour que la synchronisation de l’information et son séquençage soient fortuits. L’info est venue de Ouagadougou et d’Abidjan au détour d’une audience accordée par les autorités de ces pays à l’envoyé spécial français pour le sahel. Qui est passé quelques heures avant à Bamako ! Pourquoi cette info est venue de l’extérieur ? Pourquoi les Maliens n’en ont pas eu la primeur ? L’ORTM est resté muet sur le sujet et l’Essor s’est presque plaint par un papier de son chef que le document ait été occulté pendant toutes ces premières heures. Beaucoup de salive aura coulé, beaucoup d’interprétations dans différents camps politiques et à Kati sur la base des quelques recoupements faits ça et là. Les médias internationaux sachant bien manœuvrer, ils ont poussé Bakary Mariko à l’irréparable au nom du capitaine. Ce dernier a affirmé que la requête de ‘’Dioncounda n’est pas celle de l’armée malienne (sic)’’ et a jeté un pavé dans la mare de la médiation qui a vu toute de suite un signe de mésentente et d’ingérence du capitaine Sanogo dans le champ politique et diplomatique.
Il faut reconnaitre que la sortie de l’ancien leader de l’AEEM a eu un mérite contrairement à ceux qu’une bonne part des observateurs pensent : il a raméné le calme dans les garnisons en disant que le Mali n’avait pas besoin d’hommes de troupes. Pour la simple raison que les premiers traitements faits par les médias internationaux de cette requête présidentielle parlaient justement de sécurisation des institutions entre autres point de sollicitation. Le thermomètre qui était monté a fléchi mais la tension est restée vive. Car l’incommunication allait faire son œuvre : tensions inutiles et désordre à la pelle.
La présidence de la république a-t-elle mesuré la portée de sa démarche. Il n’eut été pas plus simple d’envoyer une copie à lire sur l’ORTM et une page dans l’Essor en meme temps que le document partait à la CEDEAO. La présidence de la république doit savoir qu’elle doit etre la régulatrice principale de la température sociale en ces temps difficiles pour les esprits. Et pendant tout ce temps, qu’a dit le gouvernement ? Officiellement ? Rien ! car même s’il devait parler, le porte-parole allait repondre absent car il est néant. Il n’existe pas.
A la grande surprise des Maliens mais surtout, on le verra par la suite, à leur grand bonheur c’est le  capitaine Sanogo qui interviendra le lundi soir pour apaiser tout le monde. Là où on le soupçonnait de manœuvrer dans l’ombre pour maintenir le pouvoir à Kati, il a rassuré tout le monde. Il s’entend avec le président par intérim qu’il salue de même qu’avec le premier ministre. Le capitaine s’est affiché en républicain et loyaliste et montré la voie à ses frères d’armes dans la concentration sur l’essentiel : recouvrer l’intégrité du territoire.
Enfin il faut bien se demander si la sortie du capitaine n’était pas l’effet recherché de ce manque de communication. Et si c’était une peau de banane ? Haya Boly s’est tiré à bon compte, gagnant a parler directement à ses compatriotes en bamanan et français là où ceux pour qui on tente de l’écarter du jeu évitent de jouer le jeu en parlant tout simplement au peuple.
Pendant ce temps, les occupants de nos régions nous battent sur le terrain de la communication, jouant tous les jours à nous faire peur, à apeurer nos populations en gonflant leurs capacités là où nous devons œuvrer à les dégonfler, car nous restons tout de même une nation, un état ! Relevons la tête en communiquant c’est aussi simple ! Bon dieu !

KT

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2 COMMENTAIRES

  1. L’armée est entrain de mener,volontairement ou involontairement le Mali dans un chaos,avec la complicité de certains politiques,certaines presses et certaines autorités religieuses.Maliens réveillez-vous!!!La vie ne s’arrête pas à chercher la nourriture quotidienne,il faut un cadre et un environnement sain au sens large,sinon le peuple sera aussi complice de ce qui va se passer.Pour observation,la France avait eu besoin des alliés pour se libérer pendant la deuxième guerre mondiale, l’Algérie a eu son indépendance avec les efforts et les aides militaires d’autres pays africains,l’Union africaine est entrain de donnez la liberté a la Somalie,je peux continuer la liste.Chaque fois qu’un pays s’est confronté à des problèmes militaires du genre que le Mali connait,d’autres pays sont venus à la rescousse.Si nous ne voulons pas être comme les Somaliens, après nous avoir tuer et détruire pendant vingt ans notre pays,faire appel aux autres pour tout recommencer à zéro.Je pense que le Mali avait dépassé et était entrain de supplanter beaucoup de pays en matière de développement,c’est vrai il y a eu des erreurs même des fautes graves,mais corrigeons les et avançons.J’oubliais entre le Mali et la Somalie,il n’y a pas grande chose phonétiquement,seulement « SO »espérons que ça s’arrêtera à ça seulement.Faisons tout pour que ça ne nous dépasse pas.Maliens réveillez-vous. beffodougou@gmail.com

  2. C’EST DU PATRIOTISME EN S’ENGAGEANT A LAVER L’AFFRONT NATIONAL D’OCCUPATION DU MALI EN FAISANT FRONT DERRIÈRE LA DEMANDE DU PRÉSIDENT MALIEN A LA CEDEAO.

    L’EXPLICATION AU PEUPLE MALIEN DE SA PERTINENCE A TRAVERS UNE COMMUNICATION DE LA PRÉSIDENCE ET/OU DU GOUVERNEMENT EST UNE NÉCESSITÉ.

    Bonjour,
    L’expression d’un RÉEL PATRIOTISME devrait amener tous les Maliens à soutenir la demande d’aide faite par le Président, Dioncounda Traoré, à la CEDEAO, surtout:

    (1) qu’elle place les forces de défense et Sécurité du Mali en première ligne et le contingent CEDEAO ne fera qu’assurer la sécurité des villes conquises et des populations;

    (2) qu’elle permettra de libérer efficacement les zones occupées.

    La pertinence de cette demande devrait être expliquée aux Maliens à travers une communication de la présidence ou du gouvernement. Ce qui aurait permis au Président et au gouvernement de donner l’information exacte, d’expliquer sa pertinence et d’éviter ainsi la diversité d’interprétations du contenu de cette demande. Cette diversité d’interprétations provoque des divisions entre Maliens ou amplifie de telles divisions.

    Tout le monde sait que la communication, c’est un pouvoir et son absence tue l’information.

    En cette période difficile, la maîtrise de la communication est une façon efficace de rapprocher les Maliens entre eux et les unir pour relever, ensemble, des défis.

    Les Maliens doivent se responsabiliser, se rapprocher entre eux, s’unir et s’engager tous pour laver l’affront national de l’occupation du pays.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

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