La coordination malienne des organisations démocratiques (Comode) a tenu à la maison de la presse le 17 mai dernier une conférence débats sur le thème évocateur de : « le Mali vu de Paris : d’une démocratie exemplaire à la faillite de l’Etat ». La conférence était animée principalement par le professeur Francis Simonis Maître de conférences « d’histoire Africaine » à l’Université de Marseille. Il était assisté par M. Adam Thiam journaliste et le Professeur Ali Nouhoun Diallo.
Coïncidence ou fait du hasard, la conférence a débuté vers 10 heures du matin et au même moment se passent des affrontements entre l’armée Malienne et les groupes séparatistes du MNLA. On se demande quelle relation peut-il exister entre les deux faits ?
L’objectif de cette conférence était de faire l’état des lieux de la démocratie au Mali et voir quelles sont les failles qui ont conduit à la crise politico-militaire de notre pays d’une part et quel est le rôle de la France dans les causes et manifestations dans cette crise d’autre part. Après un rappel sommaire de l’historique des relations entre le Mali et la France Francis Simonis suppose qu’« il y a eu une certaine hypocrisie de la part de la France » à l’égard du Mali. Des événements, des faits notoires caractérisent les relations entre les deux pays et surtout les deux précédents présidents, il s’agit notamment de Nicolas Sarkosy et Amadou Toumani Touré. Leurs relations se caractérisent par le refus de la signature des accords d’immigration, le renvoie pour relecture du code des personnes et de la famille et enfin le soutien qu’ATT a apporté au Guide lycien Mouammar Khadafi. Le président ATT savait que la France ne lui pardonnera pas de tels « forfaits ».
Il faut noter que depuis 2007 la France estime que le nord du Mali n’est plus sous le contrôle des autorités maliennes et la France a commencé a s’impliquer à travers des surveillances militaires et recueillir des renseignements. Les touareg sont considérés comme des guerriers invincibles, assidus, mais négligés et opprimés par le sud du Mali tel est le subterfuge qui fut utilisé pour cela.
A partir de 2010 les islamistes d’Aqmi étaient considérés comme l’ennemi numéro un de la France, commence a s’installer dans le nord du Mali. Cette situation est renforcée par la chute du régime de Khadafi et la venue des bandes armées accueillies par le Mali et ATT alors président. C’est partir de cette époque que l’Etat du Mali est devenu un Etat failli incapable de se défendre. Avec l’intervention de l’armée française c’est-à-dire des forces Serval, le nord du Mali ressemble à un protectorat français.
Les différents intervenants quand à eux divergent sur les causes de l’effondrement de l’Etat, selon certains il n’y a jamais eu de démocratie véritable au Mali dans la mesure où elle n’était que de façade, pour d’autres c’est la signature d’accords insignifiants signés chaque fois avec les représentants des différents groupes depuis 1991 jusqu’en 2006 qui ont fini par avoir raison de la solidité de l’Etat.
En tous les cas une question reste au travers de la gorge des conférenciers : pour qui roule la France ?
Mahamadou Mahamoudou