Au Mali la Respublica est en passe de devenir la « Resprivatica » ou le patrimoine des anciens qui, malgré leur âge avancé se croient toujours indispensables dans la construction nationale comme dans la République de Platon où la gérontocratie semble être une vertu. Nos vieux retraités continuent de garder le temple comme des moines bouddhistes. Finalement, le Mali sous IBK est devenu une République des retraités à la douleur des jeunes qui ne demandent rien d’autre que de prendre la relève. A quand le réveil du Conseil National de la Jeunesse pour structurer le passage de témoin ?
Le constat est amer. Le Mali serait-il en crise de cadres ? La jeunesse serait-elle moins mature et sans expérience pour assurer une relève à la hauteur des ambitions du Mali de nos rêves ? Dans le parcours du fonctionnariat, le sacerdoce des retraités doit se limiter à jouer un rôle second et non plus premier et laisser à la jeunesse le soin d’exprimer la plénitude de ses talents à l’ombre de leurs conseils. En véritables conseillers, ils doivent être prêts à accompagner les jeunes, à les rappeler à l’ordre à chaque fois qu’ils trébucheraient. C’est en cela qu’ils formeront la relève et permettront au pays de ne pas sombrer après eux. Pour éviter que ne se produise l’adage : « après moi le déluge ». Un de nos vieux sages l’avait compris en 1991 dans un contexte historique. Feu Abdramane Baba Touré a refusé d’être le porte étendard de l’ADEMA aux élections générales de 1992 en appelant à une candidature plus jeune : « Mon combat n’aura servi à rien si après tant d’années de combat pour la démocratie, je n’avais réussi à former des jeunes capables de prendre la relève » dira-t-il pour décliner l’offre de servir comme le premier président du Mali démocratique. C’est cette sagesse qu’on attend aujourd’hui de nos vieux retraités qui avait permis la révélation au monde du jeune Alpha Oumar Konaré qui n’avait alors que 46 ans. Et l’histoire retiendra que ce choix aura été l’un des meilleurs choix dans le contexte post révolution du 26 Mars.
Aujourd’hui la République semble marcher à l’envers. Du Président de la République IBK, au Premier Ministre Modibo Keita, en passant par le Président de l’Assemblée Nationale Issiaka Sidibé, la Présidente de la Cour constitutionnelle, Mme Manassa Dagnoko, le Président de la Haute cour de justice Abdrahamane Niang, le tout nouveau Président du Conseil Economique Social et Culturel, Boulkassoum Haidara, le Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, Oumarou Ag Ibrahim Haidara jusqu’au Président de la Cour Suprême Nouhoum Tapily, la République semble être sous le manteau du troisième âge. La liste est loin d’être exhaustive car en plus des institutions, il y a aussi des hautes fonctions qui sont occupées par des retraités comme la médiature par Baba Hakib Haidara, le secrétariat Général du Gouvernement avec Mme Diakité Fatoumata N’Diaye, le PDG de la CMDT Kalifa Sanogo.
Le passage de témoin générationnel reste problématique parce que quand on jette un regard sur l’administration publique, l’on se rend compte que les aînés sont beaucoup plus présents et continuent de jouer les premiers rôles.
La question que l’on se pose pour un président IBK qui a donné au Mali son Premier ministre le plus jeune de l’Histoire, Moussa Mara a-t-il été finalement déçu par la jeunesse ? Lui qui a fait si confiance à la jeunesse en propulsant une kyrielle de jeunes cadres aux hautes fonctions de l’Etat telles que Ministres, Directeurs Généraux de grandes entreprises et de grandes commissions parlementaires aurait-il été freiné dans son élan par quelques conseillers à la mauvaise parole ? Ou bien les fruits de l’école Malienne ne seraient-ils plus compétitifs ? Peut-on parler de relève et d’avenir en écartant la masse la plus laborieuse, la plus active et la plus nombreuse qu’est la jeunesse ? Peut-on lutter contre le Chômage en faisant la promotion des retraités ? Que devient le conseil National des Jeunes qui a pourtant le mandat et la vocation de défendre les intérêts supérieurs de la jeunesse ? Pourquoi accepte-t-il sans coups férir tous ces jugements supplétifs de vieux retraités qui falsifient leur âge pour devenir plus jeunes et plus actifs ? L’Etat a-t-il échoué dans la mise en place d’une stratégie nationale de gestion des retraites ? Pourquoi ne pas transformer la caisse nationale des retraités en une Agence nationale de gestion des retraités pour que la retraite ne soit pas signe d’inactivité, de hantise et de mouroir pour des compétences si policées qui ne demandent qu’à toujours servir leur pays ? Une série de questions à laquelle l’Etat devra trouver des réponses pour que les retraités acceptent d’aller à la retraite en se donnant une nouvelle vie.
C’est au moment où la politique de la jeunesse du Président Macky Sall du Sénégal pour un « Sénégal Emergent », où François Hollande fait du renversement de la courbe du Chômage des jeunes en France, un objectif sine qua non de sa candidature pour un second mandat, que le Mali fait la promotion de sa vieille garde. Personne ne peut douter de leur intégrité morale, de leur compétence, de leur patriotisme, bref de leur dévouement pour le Mali, mais leur seul Handicap est bien sûr le refus du passage de témoin à temps. Il y a un temps pour toute chose. Un temps pour travailler et un temps pour se reposer.
Quoi de plus normal que la Nation soit reconnaissante et fière de ses valeureux fils et filles qui lui ont rendu, des années durant, de dignes et loyaux services. Ces chefs d’institutions et autres hauts fonctionnaires de l’Etat d’un certain âge méritent tout le respect et l’attention de la République. Il faut faire de la retraite une seconde vie en créant cette Agence nationale de gestion des retraités qui élaborerait cinq ans avant le départ à la retraite un plan d’activités qui honore la fonction et les services rendus par chaque fonctionnaire.
Même s’il faut reconnaitre que parmi tous les chefs d’Etat qui se sont succédé, IBK est nettement au-dessus de tous en terme de nombre de jeunes promus, celui qui aura fait plus confiance en la jeunesse en l’appelant à des hauts postes de responsabilité auxquels ils n’avaient jamais eu droit jusqu’à présent. L’exemple le plus frappant est la promotion de cette kyrielle de jeunes que sont : Oumar Tatam Ly, Moussa Mara, Mahamadou Camara, Ben Barka, Ramatoulaye Diallo, Housseyni Amion Guindo, Me Mamadou Gaoussou Diarra, Dramane Dembélé, Boubou Cissé, Mahamane Baby, Tiéman Hubert Coulibaly, les directeurs du FAFPA, du PMU Mali et de l’APEJ, entre autres. Même si certains jeunes parmi eux auront lamentablement échoué et déçu, d’autres continuent néanmoins à faire la fierté de la jeunesse. Il revient au Président de la République de continuer à dénicher les meilleurs talents au-delà de toute considération politique, partisane et familiale pour assurer la relève au plus vite et bâtir le Mali de nos ambitions et de nos rêves. C’est la seule voie qui reste pour que les champs fleurissent d’espérance et que les cœurs vibrent de confiance. Pour l’honneur et le bonheur des Maliens.
Youssouf Sissoko
En toute vérité, je remercie le gvnt actuel pour avoir organisé un concours spécial pour recruter 362 agent du développement rural. C’est un constant depuis ma sortie en 2002, je ne jamais vue un tel recrutement. Surtout au niveau de la catégorie A : plus de 50 Ingénieurs ont été recrutés cette année. Vraiment chapeau au Ministre TRETA et surtout beaucoup de courage. Sinon le secteur du développement rural mérite mieux que ca, surtout au niveau de l’Elevage.
Je suis d’accord avec votre analyse, mais appelons le chat par le chat, parmi les jeunes cités en exemple, celui qui a le plus déçu est le Directeur Général actuel de l’APEJ. Incompétent jusque dans ses os, doublé d’un menteur invétéré, le Président et le ministre Baby ne savaient-ils pas qu’il avait déjà fait un tour au Cabanon du point G avant de le nommer à cette responsabilité. Et que la pression qu’il subit peut faire rechuter son mal. Hé oui, Amadou Cissé, est un ancien fou, en plus, il a menti sur son diplôme, ce n’est pas un gestionnaire comme l’a fait croire Baby lors de sa nomination, mais un comptable, niveau DUT. Il considère l’écrasante majorité de ses cadres comme ses ennemis, faisant que la majeure partie se retrouvent sans bureau et sans occupation. On est le 27 avril, il n’a pas été fichu de tenir le conseil d’administration pour valider son bilan nul de 2014, toute chose, qui fait que l’APEJ est sans budget, et continue à fonctionner dans l’illégalité totale.
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