Le Mali sous IBK : Dérives, illégalité et scandales financiers

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C’est une coutume de faire de la rétrospective de l’année qui s’écoule. Pour ce faire, les Maliens retiendront, en cette année 2018 finissante, qu’ils ont eu, avec IBK au pouvoir, le président le plus maladif de l’histoire du Mali et le chef d’un Etat marqué par l’illégalité, les dérives et les scandales financiers.

 L’année 2018 est marquée au Mali par une parodie d’élection présidentielle, soutenue par énormément d’irrégularités sur fond de bourrages d’urnes. Ôtant ainsi tout crédit à ce scrutin qui s’est révélé être une véritable mascarade. C’est dans ce contexte d’illégalité que le châtelain de Sébénicoro a confisqué le pouvoir pour s’imposer à la tête du Mali durant de longues cinq années à venir.

Comme si cela ne suffisait pas, son régime fait preuve d’une violation grave de la Constitution, pour n’avoir pu respecter le calendrier républicain et imposer un report anticonstitutionnel des élections législatives. Avec son corollaire, la prorogation par les députés de leur propre mandat, à travers une loi qui divorce d’avec les principes républicains fondés sur le respect de la Constitution.

De son côté, le Haut conseil des collectivités est plongé dans une profonde illégalité, avec une prolongation, de fait, du mandat de ses membres, suite à l’impossibilité du pouvoir IBK de tenir sur l’ensemble du territoire des élections locales. Du coup, des collectivités territoriales se retrouvent en marge de la légalité constitutionnelle, avec un mandat de maires, présidents de conseils de cercles et conseils régionaux qui s’éternisent. Huit ans sans la moindre élection pour changer un bureau municipal ou régional, voilà ce que vivent beaucoup de localités du Mali.

C’est dire que, de ce point de vue, IBK n’avait pas tort de traiter le Général Moussa Traoré de « Grand Républicain ». Parce que comparé à lui, IBK, l’ex dictateur apparaît certainement plus républicain. Mais cela s’arrête là. Pour le reste, c’est une insulte faite au peuple malien, avec ce genre d’hommages rendus à celui qui a les mains encore tâchées du sang de Maliens. Sans compter que les ossements de victimes de son régime sont en train de pourrir sous le sol de Taoudéni et d’autres anciens bagnes.

Dans tout cela, où est la justice, notamment le corps judiciaire, avec ses sommités nichées à la Cour constitutionnelle et à la Cour suprême ? Silence, on collabore ! Et jamais le pouvoir judiciaire du Mali n’a eu son image aussi écorchée.

La Cour constitutionnelle, après les hauts faits de dérives de sa présidente, qui par glissement de ses faits et propos devait démissionner pour violation des textes de ladite institution, vient de prouver que l’application du droit constitutionnel, au Mali, c’est au gré de son humeur. Pour preuve, les deux avis contradictoires sur le même sujet, notamment la prorogation du mandat des députés, après le report des élections législatives. Oui, avec la saisine du Premier ministre, ce n’est pas constitutionnel, mais avec la saisine du président de l’Assemblée nationale, c’est constitutionnel. Ce Malien, Professeur dans une grande université américaine, a raison de dire qu’il a du mal à regarder désormais ses étudiants en Droit qui ne cessent de poser des questions embarrassantes sur de telles dérives au Mali.

La Cour suprême, dernier recours pour redresser tout ceci, est encore elle aussi entrainée par la vague, au point que les magistrats, qui ont plombé le système judiciaire durant une bonne partie de l’année, avec une grève illimitée, ont malmené la Cour suprême et surtout son président, suite à deux avis contradictoires sur ladite grève. En effet, selon la substance de la déclaration des syndicats de magistrats, l’avis de la Cour suprême, suite à la saisine des magistrats, déclare leur grève légale. Mais suite à la saisine du Premier ministre, cette même grève est illégale. Alors, quelle Cour suprême et quelle Cour constitutionnelle faut-il désormais croire à l’avenir !

Si le pouvoir exécutif reste sclérosé, c’est la porte ouverte à tous les abus de la part des gouvernants qui multiplient alors les violations de loi, y compris celle fondamentale : la Constitution. Des abus qui deviennent finalement des dérives soutenues par un appareil répressif sauvage, faisant glisser le Mali de plus en plus vers une dictature.

Déçus, les Maliens le sont avec IBK dont le pouvoir, tel un ogre, se nourrit sans se rassasier, d’illégalité, de dérives et surtout de scandales financiers. En effet, dans plusieurs dizaines d’années encore, on parlera du Mali d’un certain Ibrahim Boubacar Keïta, dont le passage à la tête du Mali reste caractérisé par de multiples scandales financiers. Lesquels battent le record de l’histoire du Mali, au vu des montants en cause. Du jamais vu dans l’histoire du Mali !

Alors, en cette fin d’année 2018, IBK a vraiment besoin de bonne santé. Ce que nous lui souhaitons pour ne pas tout le temps se rendre auprès de ses médecins traitants soit en France ou au Maroc, pendant que le Mali, en très mauvaise passe, nécessite beaucoup d’énergie et d’efforts pour relever la tête.

N.S.

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