Le Mali à nouveau dans l’impasse

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Palais présidentiel du Mali, lundi 21 mai 2012. REUTERS

Deux mois jour pour jour après le coup d’Etat du 22 mars, c’est aujourd’hui que se termine officiellement la période intérimaire de 40 jours et que débute la transition. Une transition qui vole en éclats après l’agression du président par intérim Dioncounda Traoré.

Le président Dioncounda Traoré a dû passer une bien mauvaise nuit. Sans aucun doute choqué, marqué par son agression. Hier après-midi, à l’appel d’organisations qui soutiennent la junte, des milliers de manifestants décident de se faire entendre à Bamako et devant le palais présidentiel de Koulouba sur les hauteurs de la capitale. En pleine séance de travail, le chef de l’Etat par intérim accepte de recevoir une petite délégation de mécontents. Mais d’autres décident de sauter les grilles. La garde présidentielle ne peut contrôler la foule, certains pénètrent dans la salle de réunion où se trouve Dioncounda Traoré et l’agresse.

Pour ces manifestants, seule la junte est capable de gérer la transition politique. Omar explique : « On ne veut pas Dioncounda. On a dit Dioncounda démissionne, on ne veut pas qu’il reste au pouvoir. On était en train de chanter le pays va mal, le Mali va mal. Ce n’est pas à la Cédéao de décider, ce sont les Maliens qui doivent choisir le président. En tout cas, Dioncounda, pour nous, c’est non ! »

Ce matin, le président par intérim va bien. Légèrement blessé au front, dans le dos, il a été soigné à l’hôpital du point G, il a pu regagner dans la nuit un lieu sécurisé et retrouver ses proches. Son agression est unanimement condamnée par la rue malienne.

« Pourquoi s’en prendre à sa vie, explique un jeune homme, c’est un manque de respect pour le pays. » Une femme ajoute : « Le pays n’a pas besoin de ça. Il faut sortir de cette crise et stopper ces violences. » Favorable à la junte, un commerçant conclut : « Même si on n’est pas d’accord, on en doit pas l’agresser. Parce que c’est le président. On doit le respecter. »

Agression condamnée

Dans les sphères politiques, cette agression du premier personnage de l’Etat est également fermement condamnée.

« Le Mali ne mérite pas ça », a déclaré, lundi soir, en bambara le Premier ministre Cheick Modibo Diarra sur les antennes de l’ORTM, la télévision publique. Au sein de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), les médiateurs sont consternés. Le ministre ivoirien Adama Bictogo, qui a participé à toutes les négociations de sortie de crise, estime que « les acteurs ont eux-mêmes rédigé un accord permettant le maintien de Dioncounda Traoré conformément à la décision des chefs d’Etat. On ne peut pas comprendre que le chef de l’Etat ait été agressé devant les forces de sécurité. C’est inacceptable. »

Un facilitateur de la crise habituellement si calme, si mesuré qui ne prend aujourd’hui plus de pincettes pour critiquer ouvertement les militaires auteurs du coup d’Etat et leurs soutiens politiques. Et si lundi soir, le capitaine Sanogo a lui aussi condamné l’agression de Dioncounda Traoré, sa position est aujourd’hui ambigüe.

Quel rôle pour la Cédéao ?

Cette violence vient bouleverser un processus politique qui semblait pourtant trouver une issue.

Lundi matin, après la signature d’un énième accord, le Mali semblait enfin respirer : président de la République, Premier ministre, junte : toutes les parties avaient trouvé un consensus. Et la Cédéao s’en félicitait : « Nous repartons avec le sentiment d’avoir accompli la mission. »

Mais pour faire signer cet accord, il a fallu multiplier les concessions, donner à la junte des garanties. Les députés maliens, en majorité hostile à la junte, ont néanmoins voté une loi d’amnistie générale au profit des membres du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat) et de leurs « associés ».

Le capitaine Sanogo a lui obtenu un statut privilégié : l’accord lui octroie les avantages d’un ancien président de la République : argent, voiture, logement. Ces décisions, appuyées par la Cédéao, sont critiquées au Mali, comme dans les pays voisins.

Et désormais se pose la question du rôle de l’organisation dans cette crise malienne. Hier soir, à Abidjan, Gérard Araud, à la tête d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU estimait que la négociation de la Cédéao avait montré ses limites : « Il nous a semblé que les efforts diplomatiques conduits par la Cédéao pour trouver une solution fondée évidemment sur le départ de la junte, je ne veux pas dire qu’ils ont échoué mais en tout cas, ils ont été mis en danger par les derniers développements et il faudrait peut-être considérer d’autres voies. »

Processus bouleversé ?

A nouveau englué dans la crise, le futur du Mali dépend des leaders de ses institutions.
Tout dépendra déjà du choix de Dioncounda Traoré : après son agression, il se pose sans aucun doute des questions sur son avenir. Et s’il décide de rester à la tête du Mali pour les douze mois de transition, il demandera sûrement des garanties quant à sa sécurité.

En cas de démission, une possibilité, déjà discutée au moment de la signature de l’accord-cadre début avril, le Mali serait sans chef d’Etat, avec un Premier ministre doté des pleins pouvoirs.

A suivre également la posture que va prendre le capitaine Sanogo qui déclarait il y a peu : « Lorsque l’on a été chef de l’Etat, il est difficile d’occuper une autre fonction. »

Enfin, la Cédéao ne va sûrement pas en rester là. Planent au-dessus du Mali des sanctions et la possibilité d’utiliser la force, non pas pour gérer la crise au nord mais déjà pour sécuriser Bamako et la mise en place de la transition.

 

Par Guillaume Thibault   /RFI   :   mardi 22 mai 2012

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. Mes chers frères maliens vous avez interet de vous reveiller car il est encore temps de retrouver votre grane patrie le MALIBA…

    Je me demande pourquoi la CEDEAO a acorder le statut d’ancien president à cet farfelu et egoiste de Amadou Aya. Mais pourqoi? Expliquer moi svp car j’a du mal à comprendre cela.
    En plus qu’a t-il fait de bon dans ce pays?
    Modibo Diara, tu es vraiment mediocre et je crois que tu n’es bon qu’a la NASA et malheuresement que làbas aussi on veut plus de toi….. Un conseil retourne à la plantation de ton grand père car tu n’es vraiment l’homme de la situation tu peux rien faire pour ce pays avec ton arsenal de moussatraore……… that time is over you konw

  2. Je reve ou quoi! Mais quelle mouche a piqué les maliens ohhhhhhhh mon Dieu quelle honte….

  3. Je reve ou quoi! Mais quelle mouche a piqué les maliens ohhhhhhhh mon Dieu quelle honte….
    Que Allah nous vienne en aide si non …..

  4. Il faut qu’on ferme purement simplement fermer les Radios Kaîra et en même temps interdire toutes manifestations durant la période de Transition.

    En tant normal le Ministre de l’intérieur, celui de la défense doivent répondre à cet acte.

    Comment peut-on agresser le président alors que son gare de corps est là vivant ? et tout cela à cause de Mariko opportuniste.

    Nous constatons que tous les autorités ont peur d’Oumar Mariko et ses radios Kaîra qui ne font que pousser la population à la haine (toute la nuit du dimanche soir, la radio n’avait que d’intoxiquer la population).

    Il faut qu’on ferme purement simplement fermer les Radios Kaîra et en même temps interdire toutes manifestations durant la période de Transition.

    Il que CMD soit courageux pour le faire sans quoi son Gouvernement ne fera rien de bon. 😈 😈 😈

  5. S’IL NEST PAS DORI.GINE MALI.EN CEST GRAVE IL EST DE QUEL ORIGINE ALORS 😆 😆 😆 😆 AMERICAIN :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: OU AUTRE SI CEST LE CAS CEST TRES GRAVE IL FAUT NOUS DIRE DE QUEL ORIGINE EST LE CAPI.TAINE S.AN.OGO DEJA QUE TU A COMMENCER
    CEST BIENN AU MOINS LUI IL A SU SUIVRE LA VOIT DE LA SAGESSE il a ete gracement gracier CEST PAS COMME VOUS LES BIDA.SSE EN FOLIE QUI CONTINUER A HURLER POUR NE RIEN FAIRE
    VRAIMENT BID.A.SE RETOURNER DANS VOS CASERNE
    IL FAUT DIRE AUSSI A DIARRA ET CONPAGNIE IL NONT QUA DEG.AGER
    DIA.RRA DEPUIS QUE TU EST VENUE TU A FOUTU LA ME.RD..E AVEC TES MENBRE DE LENCIEN REGIME DE MOUSSA TRAORE CEST TOI LA VRAIT PUI.NAI.SE DE.G.AGE DIARRA LE DOB.BERM

  6. S’IL NEST PAS DORIGINE MALIEN CEST GRAVE IL EST DE QUEL ORIGINE ALORS 😆 😆 😆 😆 AMERICAIN :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: OU AUTRE SI CEST LE CAS CEST TRES GRAVE IL FAUT NOUS DIRE DE QUEL ORIGINE EST LE CAPITAINE SANOGO DEJA QUE TU A COMMENCER
    CEST BIENN AU MOINS LUI IL A SU SUIVRE LA VOIT DE LA SAGESSE il a ete gracement gracier CEST PAS COMME VOUS LES BIDASSE EN FOLIE QUI CONTINUER A HURLER POUR NE RIEN FAIRE
    VRAIMENT BIDASE RETOURNER DANS VOS CASERNE
    IL FAUT DIRE AUSSI A DIARRA ET CONPAGNIE IL NONT QUA DEGAGER
    DIARRA DEPUIS QUE TU EST VENUE TU A FOUTU LA ME.RD..E AVEC TES MENBRE DE LENCIEN REGIME DE MOUSSA TRAORE CEST TOI LA VRAIT PUI.NAISE DEG.AGE DIARRA LE DOB.BERM

  7. Mon chér beret rouge ou jaune, peu importe ,ne nous distrait pas avec tes histoires de xénophobies .Car ce n’est pas le moment .

  8. Cher Mountaga Bagayogo,

    Je vous conseil de ne pas reagir sur le lien de facebook ci dessous! Reagissez plutot sur l’article directement apres l’article comme a fait “Beret jaune” sinon ca pourrait vous couter cherrrrrrrrr avec l’actuel Mali.

  9. Un seul responsable
    – Il a fait un coup d’Etat à quelques semaines du premier tour des élections ;
    – Il a favorisé la prise facile et rapide des principales villes du Nord Mali (Kidal, Gao et Tombouctou) ;
    Cependant que le pays est partitionné :
    o Il a Crée une division au sein
     de notre armée déjà si affaiblie ;
     de la classe politique Malienne ;
     de la société civile Malienne ;
     de notre jeunesse ;
    o Il a :
     Cultiver la haine ;
     retourner les frères d’armes les uns contre les autres ;
     détruit une unité d’élite (Malienne) ;
     fait naitre un nationalisme déplacé ;
     terni l’image du pays aux yeux du reste du monde ;
     Posé des actes qui ont humiliée plus qu’à jamais nos compatriotes à l’intérieur comme à l’étranger ;
    Malgré tout il :
    – a été amnistié ;
    – bénéficie dorénavant du statut d’ancien Chef d’Etat.
    Malgré tout quant nait une lueur d’espoir pour une sortit de crise, il défigure cette lueur et compromet plus que jamais l’avenir de ma patrie.
    Mon capitaine, Je suis de l’armée malienne, je sais plein de choses personnelles sur toi pour t’avoir côtoyé bien avant ce coup d’Etat, mais je ne dévoilerais pas tout. Tu n’es pas d’origine Malienne et tu le sais bien. Vas tranquillement dans ta future résidence de Titibougou. Cependant, sache que l’histoire te rattrapera, ta descendance en souffrira tout comme nos pères, mères, frères et sœurs, du Nord.

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