Après la chute de Modibo Keïta, les putschistes avaient ordonné l’audit des biens et comptes bancaires des leaders du régime défunt. Il s’avéra qu’aucun membre du gouvernement, ni aucun des 90 députés de l’Assemblée nationale ne s’était enrichi sur le dos de l’Etat.
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Le ministre de l’Intérieur, Baréma Bocoum – pour ne citer que lui -, de par son statut de commerçant, était riche avant d’entrer au gouvernement. Mais il n’avait qu’un million de francs en banque. Quant au Président de la république, il n’y avait… que 60.000 Francs. Ce témoignage est de Sididié Oumar Traoré, compagnon de Modibo et benjamin de l’Assemblée nationale, à l’époque…
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On a beau dire –et sans prétendre que le socialisme était le modèle politique le mieux adapter au climat social de l’époque -, l’intégrité morale des dirigeants de cette époque reste un cas d’école. C’était à une époque où voler 500 mille francs de l’Etat était considéré comme un délit de premier degré, un scandale national, dont la honte rejaillissait non seulement sur le voleur et sa famille ; mais aussi sur sa descendance.
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C’est que le socialisme avait ses exigences auxquelles le dirigeant devait obéir, presque au doigt et à l’œil. Mais après l’éviction de Modibo Keita, le détournement du bien public est devenu un sport national. Qui ne vole pas les sous du contribuable est maudit par sa famille et vomi par la société. De nos jours, même les citoyens ne peuvent admettre un dirigeant qui ne s’enrichit pas sur… leur dos ! Le vol est devenu une coutume, une tradition ancrée dans les esprits. Une tradition qui a acquis ses galons sous le règne de G.M.T, où l’attitude des tombeurs du père de l’indépendance incitait au délit financier.
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En témoigne cette anecdote que les maliens ont ressassée à satiété. Un jour, Moussa Traoré demanda des nouvelles d’une vieille connaissance. On l’informe que l’intéressé est commandant de cercle, depuis un an. Et Moussa Traoré demanda… S’il n’a pas encore construit. On lui répondit : « Non, pas encore ». Alors le général –Président lança avec mépris : « C’est un vaurien, celui –là ! ». Qu’elle soit fausse ou fondée, l’anecdote n’excuse pas cette évidence : la corruption et le détournement du dénier public ont débuté sous le règne de G.M.T !
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La république d’Alpha Oumar Konaré a tenté d’y mettre quelques bémols. Mais l’ivraie a déjà pris de la graine. Pour reprendre du poil de la bête, sous le mandat d’A.T.T. Comment faire pour guérir un mal qui date de plusieurs décennies ?
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C’est la question qui hante sans jamais trouver de réponse. Et si l’on adoptait le comportement moral et le mode de gestion de nos dirigeants d’antan ? Sans le socialisme, bien sûr. Un autre problème, encore plus cornélien…
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