Chaque fois que je bouge, les gens parlent. Ah, IBK a commencé sa campagne. Ce n’est pas une visite politique. Je suis venu pour une visite de courtoisie, pour voir mes parents, mes amis et mes camarades d’enfance». C’est la précision que le Président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Kéita, a tenu à faire au cours de la rencontre qu’il a eue avec les membres de la section RPM de Koutiala, sa ville natale, en marge de la visite de courtoisie qu’il a effectuée dans la capitale du pays de l’or blanc, les mardi 17 et mercredi 18 mai derniers.
Pour la circonstance, le Président du RPM était accompagné de la Présidente des femmes du parti, Mme Sangaré Oumou Bah, de son Secrétaire à la communication et à l’information, Boubacar Touré, de son Secrétaire aux finances, Ousmane Koné et de Mme Awa Ouattara, du Bureau national des femmes, entre autres. Au menu de ce retour au bercail du patron des Tisserands, salutations chez les vieilles personnes, présentation de condoléances aux familles de disparus et visites chez les amis d’enfance.
A leur arrivée, aux environs de 13 heures, le Président du RPM et sa suite ont été accueillis à l’entrée de la ville par les militants de Koutiala. S’en est suivi le cortège jusqu’au siège de la section, pour une rencontre avec ses membres. Cette réunion entre militants a failli donner une autre tournure à la visite de courtoisie du Tisserand en chef, vu les enjeux de 2012. En effet, prenant la parole en première position, la porte-parole des femmes RPM de Koutiala, Mme Maïga Bintou Coulibaly a tout de suite montré l’engagement de ses consoeurs à donner la victoire au parti en 2012. «Nous, femmes du RPM de Koutiala, prenons l’engagement devant vous que le RPM gagnera la présidentielle de 2012 dans la circonscription électorale de Koutiala», a-t-elle déclaré, visiblement très sereine, sous les applaudissements de ses camarades. Pour ce faire, elle a sollicité de voir, de temps en temps, parmi eux, le Président IBK.
Après la porte-parole du Bureau des femmes de Koutiala, celui de la section, et Secrétaire aux mouvements associatifs et organisations socioprofessionnelles de la section de Koutiala lui a emboîté le pas. Fodé Sogodogo a d’abord présenté les membres de la section. Il a ensuite campé le décor.
Pour lui, le RPM se porte bien à Koutiala, malgré ses maigres moyens. Dans les 36 communes que compte le cercle, le RPM a pu obtenir 22 conseillers communaux, dont 3 dans la commune urbaine de Koutiala, dont le 2e adjoint au maire et un conseiller au Conseil de cercle, 3 à Koloni, 2 à Molobala, dont le 2e adjoint au maire et un au Conseil de cercle, 3 à Mièna, 1 à Diédougou, 3 à Règuèna, dont le maire, 2 à Tièrè, 3 à Zanina (dans cette commune, le RPM occupe les postes de 1er, 2e et 3e adjoints), 2 à Lougouana, dont le 2e adjoint au maire et un conseiller au cercle, 1 à Oulan et 2 à Goudj Soukouna.
Pour le Secrétaire aux mouvements associatifs et organisations socioprofessionnelles, le parti a résisté contre vents et marées dans la ville de naissance de son président. «Nous sommes dans ce parti, pas pour l’argent, mais à cause de l’engagement et de l’amour que nous avons les uns pour les autres. Des gens sont venus nous voir, mais nous leur avons dit que nous avions un idéal à défendre. Le RPM peut tanguer, mais il ne chavirera jamais», a-t-il dit dans un bambara très limpide. A Koutiala, le parti a déjà renouvelé 25 sous-sections sur les 36 que compte le cercle. Cette visite du Tisserand en chef intervient à un moment où le RPM accueille l’adhésion d’un jeune bouillant au parti, Seydou Mallé, dit «Vitesse», réputé être respecté et écouté à Konséguéla. Il arrive avec beaucoup de membres des sections SADI et CODEM.
Après avoir écouté les membres de la section, le Président IBK a remercié les militants et sympathisants du RPM à Koutiala pour leur mobilisation et pour l’accueil dont lui et sa délégation ont bénéficié. Pour éviter que cette rencontre avec la section n’éclipse l’objet de sa visite, il a tenu à préciser: «je ne suis pas venu pour une visite politique. C’est une visite de courtoisie, mais, à chaque fois que je me déplace, les gens l’interprètent mal et on dit que j’ai commencé ma campagne. Mais, au cours de ce séjour, je ne pouvais pas ne pas venir voir la section de mon parti», a-t-il dit. Du coup, IBK n’a laissé aucun sujet tabou. «De plus de 40 députés en 2002, nos adversaires auraient voulu que nous ayons zéro élu à l’Assemblée nationale en 2007», a-t-il affirmé, avant de dire que le RPM ne sera que ce que Dieu aura voulu. Comme IBK aime à le rappeler, sa devise est, en effet, «Dieu, le Mali et ma conscience ». Pour ce qui concerne les échéances de 2012, le patron des Tisserands a poussé ses militants vers le peuple. Il les a surtout invités à n’exclure personne. «N’excluez personne, ayez un esprit rassembleur. Ceux qui veulent vous quitter, essayez de leur faire comprendre et de les faire revenir à la raison, sans mépris», a-t-il conseillé. Pour le Mandé Massa, toutes les valeurs de notre pays sont à terre. C’est pourquoi il interpelle l’Etat afin qu’il prenne ses responsabilités.
Après cette rencontre avec la section RPM, IBK est allé successivement rendre visite au Préfet du cercle de Koutiala, Sékou Coulibaly, au Commissaire principal, Yaya Diamouténé et au Commandant de la Brigade de Gendarmerie, le Sous-Lieutenant Attaher Touré. Pour lui, par ces salutations, il entend donner sens à l’Etat et reconnaître leur mérite. «Partout où je vais, je tiens à saluer les représentants de l’Etat. Si nous, responsables politiques, nous ne respectons les agents de l’Etat, personne ne va les respecter. Ils sont en mission, nous leur devons respect et considération», a-t-il dit partout où il est passé. Au cours de ces salutations, l’un de ses propos a retenu notre attention. «Je ne suis pas surpris. C’est le contraire qui m’aurait surpris. Ceux qui vous connaissent savent que vous avez un sens élevé de l’Etat», a déclaré le Préfet de Koutiala.
Après avoir salué les représentants de l’Etat, IBK a commencé ses visites de courtoisie par la famille dans laquelle il est né. Ensuite, il est allé dans la famille chez Tidiane Berthé et Tianzé Coulibaly, où il a été reçu par les notables réunis autour du chef de quartier. Il s’est également rendu dans la famille de Kalif Dao, Massa Mallé et Cheichna Dicko, où il a présenté ses condoléances et prié pour le repos de leurs âmes.
Le Maninka né dans le Miyankala s’est aussi rendu chez l’Imam principal de la mosquée de Koutiala. Le musulman convaincu qu’il est et aussi allé saluer les responsables des églises catholique et protestante de la ville. Car, pour lui, le Mali est un Etat laïc avec la liberté de religion. Cet acte d’IBK a été béni par nos amis chrétiens et perçu comme celui d’un homme d’Etat averti. Les visites ont également concerné beaucoup d’autres familles de ses amis et camarades d’enfance.
De retour vers Bamako, le mercredi 18 mai, IBK a fait escale à Bla, où il a été accueilli à l’entrée de la ville par le Secrétaire général de la section RPM, Soumana Coulibaly et d’autres militants du parti des Tisserands de cette localité, en présence des représentants de 12 partis amis. Là également, le Président du RPM n’a pas dérobé à sa tradition. Salutations chez le Préfet, le Commandant de Brigade et le Commissaire principal de la ville. Après Bla, IBK a fait escale dans son village maternel, Fana, situé à 10 kilomètres de Bla et à 8 kilomètres de Tona. Ses oncles maternels l’attendaient sous l’arbre à palabres, au bord de la route. Arrivé aux environs de 13 heures 30 minutes, le Président du RPM a coïncidé avec la prière de 14 heures. L’occasion était donc bonne pour lui de prier dans la mosquée dont il contribué à la construction. Et il ne s’est pas privé de cette opportunité de prier avec ses oncles maternels. L’oncle d’IBK, Adama Traoré, non moins chef de village de Fana, a bien apprécié de prier avec son neveu adoré.
Après Fana, IBK et sa délégation ont eu droit au même accueil à Tona, village dans lequel vit présentement l’une de ses tantes. C’est ici que le chef des Tisserands et sa délégation ont eu droit à un déjeuner tardif, aux environs de 15 heures. Ensuite, reprise de la route pour Bamako, avec un Président du RPM visiblement très requinqué par cette tournée.
Youssouf Diallo,
Envoyé spécial