Le GPS et les élections de 2012 : Pour qui roule Younouss Hamèye Dicko ?

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Les dernières sorties médiatiques  du Groupe des partis solidaires pour les élections de 2012 (GPS 2012), tendent à faire passer son coordinateur pour un mercenaire politique.

 

 

Younouss Hamèye Dicko

Créé dans un premier temps pour revendiquer un fichier approprié pour les élections de cette année, le Groupe des partis solidaires pour les élections de 2012 (GPS 2012) commence à se révéler comme un instrument que certains veulent utiliser à des fins politiques inavouées. Il faut dire que le GPS2012 aété porté sur les fonts baptismaux pour obtenir des élections transparentes et apaisées cette année. Cette crédibilité électorale devrait passer par la création d’un fichier issu du Recensement administratif à vocation d’Etat civil (Ravec). Pour ce combat, la quarantaine de partis politiques qui le composaient au départ, s’étaient résolument engagés. Ils ont mis la pression sur le gouvernement jusqu’à l’ultime moment où, objectivement le temps matériel n’était plus là pour permettre la réalisation du fichier biométrique issu du Ravec. A partir de là, le discours s’est un peu édulcoré, car, en lieu et place du fichier biométrique, le GPS 2012 s’est contenté, contre mauvaise fortune bon cœur,  d’un fichier consensuel. Comme pour dire qu’à défaut de la maman, on se contente du sein de la grand-mère. D’ailleurs le coordinateur continue à ruminer une petite colère à travers des discours du genre : « Malgré les intentions délibérées de bâcler les élections par l’abandon du  Ravec pour le Race, nous avons résisté et apporté notre contribution en vue d’obtenir des élections transparentes et crédibles. Cette résistance continuera jusqu’à ce que les résultats des élections correspondent aux normes démocratiques requises ». Le fichier en question requiert l’amélioration du Recensement administratif à caractère électoral (Race 2001). Ce fichier, le gouvernement s’est engagé à le réaliser d’ici la présidentielle d’avril prochain.

 

Normalement, la mission du GPS, dont les rangs se sont gonflés avec l’arrivée d’autres partis, prenait fin avec l’obtention de cet objectif. Mais, il n’en fut pas le cas, puisque le 7 octobre 2011, le coordinateur Younouss Hamèye Dicko et les siens décidaient de transformer leur machin en une alliance électorale.

 

A partir de là, le discours du coordinateur va prendre une nouvelle dimension. En lieu et place d’un fichier pour des élections transparentes, Younouss Hamèye Dicko, du haut de  son trône des 44 formations politiques en son temps, va commencer à revendiquer la victoire de la présidentielle 2012. Pour lui, il n’y a aucun doute : le futur président du Mali sortira des entrailles du GPS 2012, dans lequel se trouvent des grosses pointures politiques, comme le RPM, l’URD, le CNID, le MPR, le Sadi, la Codem. Commeon peut le constater, c’est l’Adéma, le parti majoritaire au Mali, et le PDES, 3e force politique, qui manquent à ce regroupement pour faire de lui le pôle victorieux de la présidentielle à venir. Mais n’empêche que son coordinateur clame sur tous les toits que le prochain président du Mali sera issu de son groupe. Il va même jusqu’à dire que « si le prochain président dela République ne sortait pas des rangs du GPS, c’est qu’on aura fraudé ». A en croire Younouss Hamèye Dicko, le GPS 2012 fera tout pour que le futur chef de l’Etat soit de lui, pour permettre la réalisation de l’ensemble de ses objectifs. Et une plateforme d’alliance a même été  paraphée le 9 février 2012 au CICB par les 48 partis qui composent actuellement le groupe.

 

Mais ce qu’il ignore, c’est que des partis politiques inscrits dans ce fameux GPS ne partagent pas forcement les nouvelles ambitions du regroupement, lesquelles semblent se conjuguer à des fins non encore avouées. Mieux, des partis constituant le GPS se sont inscrits dans une alliance électorale avec l’Adéma, qui semble être la cible de M. Dicko, quand il enseigne que le futur président du Mali sera de son regroupement. Si les clauses de la plateforme GPS stipulent que « chaque parti peut présenter un candidat au 1er tour de la présidentielle, mais au second tour, les autres partis doivent un soutien obligatoire à celui des candidats du GPS qui sera qualifié », des partis membres du regroupement comme le Parena et le MPR sont aujourd’hui presque acquis à la cause du candidat de l’Adéma, qui n’est pas du GPS.

 

Le mercenariat politique de Dicko

Mais les véritables signes qui font vraiment douter des intentions du coordinateur du GPS sont : d’abord le dîner offert au regroupement par le candidat de l’URD, Soumaïla Cissé. L’évènement serait ordinaire, si on n’était pas dans la fièvre électorale et que dans le même GPS se trouvent des candidats de poids comme IBK, Mountaga Tall, Housseïni Amion Guindo etc. Surtout qu’au cours de ce dîner, le discours courtisan.

 

Deuxième fausse conduite de la coordination du GPS, le feu ouvert sur le gouvernement à propos du couplage du référendum avec le 1er tour de la présidentielle. A ce propos, Younouss Hamèye Dicko est allé jusqu’à insinuer que « c’était anti-constitutionnel et que nulle part dans le monde, on a assisté à un tel scénario ». A la limite si l’homme n’ambitionne pas de s’allier au camp des frondeurs baptisé « ne touche pas à ma constitution ». C’est là où il s’est fait tirer les oreilles par les présidents du MPR, Choguel Kokalla Maïga ; du Cnid FYT, Me Mountaga Cheick Tall ou encore dela Codem, Housseïni Amion Guindo, lesquels se sont désolidarisés du discours de leur coordinateur, en apportant un soutien retentissant à la formule ATT.

 

Remis dans ses petits souliers, l’intéressé n’a pas voulu démordre. Et au cours d’une conférence de presse tenue àla Maisonde la presse, il avait tenu un discours aussi dur à l’endroit du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Ce jour-là, devant les journalistes il martelait des propos du genre : « Nous ne resterons pas les bras croisés et qu’on mène le pays là où on veut. Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’on ne respecte pas le peuple malien et celui-ci se fera respecté. On va nous écouter ou on va droit dans le mur parce qu’on est proche du mur avec l’accumulation de cette série de maladresses dans la gouvernance. Notre sécurité d’homme est aujourd’hui en danger. Si les règles démocratiques ne sont pas respectées, nous protesterons le moment venu. C’est nous qui avons accepté d’être méprisés. On a eu tort de laisser un homme (Ndlr : ATT) faire tout seul et depuis un an on commence à voir des passages en force à l’Assemblée nationale. Et quand on laisse un homme faire tout seul, il y a un moment où il se croit infaillible et à la moindre contradiction, il se fâche et se dit qu’est ce que j’ai fait de mauvais ? Ce n’est pas ATT seulement, mais n’importe quel homme. Celui qui fait ce qu’il veut, au bon moment, les Maliens seront là pour le rappeler à l’ordre ». Aujourd’hui, on se demande que veut réellement l’homme. Est-il à la solde du candidat de l’Urd, puisqu’il n’est pas évident que lui-même soit candidat à la présidentielle.

Abdoulaye Diakité

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3 COMMENTAIRES

  1. GPS est tombé en panne. Il ne plus donner d’indication claire. Dans ces conditions il faut choisir KANKELENTIGI. C’est le seul remède

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