Le Général Moussa Sinko Coulibaly ou la folie du pouvoir : Veut-il avoir par les armes ce qu’il n’a pas eu par les urnes ?

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Le sulfureux général, l’un des fervents artisans de l’élection d’IBK en 2013, est tombé en disgrâce avec lui et semble opter pour la ligne dure vis-à-vis du régime. Ephémère ministre de l’administration Territoriale sous IBK, Sinko ne semble toujours pas digérer son départ du gouvernement qu’il estime avoir contribué à l’avènement d’IBK au pouvoir. Démissionnaire de l’armée au moment où le pays traverse l’une des crises sécuritaires les plus graves, pour se consacrer à la politique, le généralissime fait aujourd’hui feu de tout bois au point d’envisager le départ du régime IBK par une voie autre que celle démocratique. Que faut-il faire pour que les militaires s’éloignent le plus possible du pouvoir politique ? Le cas du Sénégal n’inspire-t-il pas les porteurs d’uniformes du Mali ? N’’est-il pas temps que les forces démocratiques restent vigilantes et mobilisées pour être un véritable rempart aux nostalgiques de la soldatesque ?

La nouvelle de l’interpellation de l’ancien Général Moussa Sinko Coulibaly a fait le tour de la capitale et le buzz sur les réseaux sociaux, le jeudi 10 octobre 2019. Répondant à la convocation de la Brigade d’investigations judiciaires du camp I de la gendarmerie, après un tweet qui fait l’apologie du coup d’Etat, le général Moussa Sinko Coulibaly est sorti très éprouvé, mais libre de ses mouvements, après une longue journée d’interrogatoire. Comment celui qui ne fait plus partie de l’effectif de l’armée peut-il rêver arriver au pouvoir par le biais de cette même armée ? Même s’il a nié et rejeté  en bloc les accusations portées contre lui, force est de constater que les propos de Moussa Sinko Coulibaly s’apparentent bel et bien à un appel au soulèvement, une rébellion contre les institutions de la Républiques et un outrage au chef de l’Etat. Ses propos sont d’une telle virulence, qu’ils doivent faire l’objet d’interpellation dans une République sérieuse. Comment pourrait-on demander de dégager un régime qui a été démocratiquement élu pour, dit-il, alléger la souffrance des Maliens ? S’il était réellement celui qui détenait la solution aux multiples problèmes auxquels le Mali est confronté, pourquoi le peuple n’a-t-il pas porté son choix sur lui alors qu’il l’avait sollicité en se portant candidat en 2018 ? Son score d’1% prouve à suffisance qu’il n’est pas celui que le Peuple malien pense être la solution à ses problèmes, donc qu’il cherche d’abord à conquérir cette confiance avant de vouloir ajouter une crise à une autre.

Le Général n’est-il pas mal placé pour donner une leçon de démocratie après avoir contribué à l’affaiblir en perpétrant un coup d’Etat en 2012 ? Il faisait partie des têtes pensantes de la junte et il a à son actif l’organisation des élections qui ont porté IBK au pouvoir avant d’aller en dissidence totale contre lui. Qui ne se rappelle pas des diatribes virulentes du général Moussa Sinko Coulibaly contre le régime IBK sur plusieurs chaines de Télévision et sur les ondes de certaines radios ? Ses propos sont à la fois excessifs, vexatoires et à la limite attentatoires à la quiétude et à la stabilité.

Avec l’interpellation et l’interrogatoire dont il a été l’objet, le Général Moussa Sinko Coulibaly comprendra désormais que dans une République quel que soit sa colère, on ne dit pas n’importe quoi, n’importe comment et n’importe quand ; au risque d’avoir à répondre de ses propos. Cette interpellation, si elle en est une, est la preuve que l’impunité est en train de devenir un lointain souvenir. Mon Général, la politique et l’armée sont diamétralement opposées, mais elles ont en commun la discrétion, la mesure et la retenue.

Youssouf Sissoko

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