Le fils de Moussa Traoré s’adresse aux Maliens: «Nos actions ne viseront ni l’héritage des anciens dirigeants, ni des gains politiques, ni des fins de vengeance»

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Cheick Boucadry Traoré, le fils aîné de l’ancien dictateur Moussa Traoré s’est enfin lancé en politique, avec la création de la Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE). Dans cette tribune, il s’adresse à ses compatriotes et amis. Sans commentaire, nous vous proposons ci-dessous en exclusivité sa profession de foi.

Le Mali célèbrera le Cinquantenaire de son accession à l’indépendance en septembre 2010. Ce Cinquantenaire est l’occasion de faire un point sur le chemin parcouru depuis la fin de l’époque coloniale et d’évaluer les progrès accomplis. Cette évaluation doit être menée au regard de la liberté et de la prospérité, sans lesquelles toute forme d’autodétermination serait dépourvue de sens.

Nous vous adressons cette invitation à vous joindre à la Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE), pour jeter les bases du cadre futur des politiques de gouvernance du Mali. La Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE) est née de la volonté patriotique affichée d’hommes et de femmes d’horizons divers de valoriser davantage la famille et les libertés, dans un espace démocratique plus cohérent et dynamique.

La Convergence Africaine pour le Renouveau se donne pour objectif de veiller à l’instauration d’un système démocratique davantage fondé sur le mérite et l’efficacité, axé sur des résultats décisifs et comptable de l’action publique. Il vise à réaliser un meilleur équilibre entre la responsabilité et les choix personnels, l’intérêt collectif et individuel, la liberté et la stabilité, le bien-être et l’accumulation de biens, l’être humain et l’environnement, le présent et l’avenir. Ces objectifs seront atteints en renforçant la dimension humaine de l’action collective, en garantissant aux individus les moyens de s’accomplir et en institutionnalisant l’équilibre entre la démocratie et la vision à long terme, ainsi que la capacité administrative requise pour permettre à la société de se développer dans la diversité, l’interaction et la complexité des structures. Nous entendons agir avec détermination pour rétablir un bon équilibre entre le marché et la société, entre l’intérêt particulier et l’intérêt commun. La nécessité n’est que plus impérieuse pour le Mali. Nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir de développement sans une véritable démocratisation du capital, de l’éducation et du savoir, de la santé et du processus politique (associant le plus grand nombre à l’action politique).

Nous croyons que la démocratie ne peut s’épanouir que dans le respect de la famille, des traditions politiques, ethniques et culturelles de la société malienne. Les ignorer priverait le processus politique de l’assise populaire dont il a besoin. L’immense majorité des populations maliennes vivent en milieu rural et représentent au moins soixante dix pour cent de la population, démunie et analphabète. Ces populations sont quasiment exclues de l’examen des enjeux immédiats et du débat politique. Elles ont peu de voix au chapitre dans les décisions qui affectent la vie publique. Aucun système de gouvernance ne peut ou ne doit se perpétuer sans le consentement des administrés. Nous touchons là au cœur des valeurs et des objectifs de notre campagne. Nous entendons informer et éduquer les populations sur ce que sont leurs droits et devoirs, leur donner l’occasion de poser des questions et établir des canaux de communication. L’un de nos objectifs est de montrer à ces populations l’impact qu’elles peuvent avoir sur les mesures et les décisions de politique au Mali. Nous voulons en particulier démarginaliser les populations rurales. Nous souhaitons établir les bases d’une participation citoyenne active de ces populations afin qu’elles puissent faire entendre leur voix dans le débat public, à travers un débat de qualité et de proximité avec leurs élus à tous les niveaux.

Nous entendons les équiper par une action civique. Nous voulons que les citoyens connaissent leurs droits et leurs devoirs vis-à-vis de l’État et vice-versa. Des citoyens conscients de leurs droits et de leurs obligations sauront pourquoi voter et ce que l’exercice du droit de vote peut leur apporter. Nous sommes convaincus que des citoyens et des citoyennes à part entière deviennent les piliers et le fondement d’institutions fortes et peuvent, par conséquent, faire échec à la peur et à la lourdeur des mains des gouvernants. Des populations participant activement à la vie publique sont plus citoyennes et, ce faisant, renforcent la robustesse des institutions publiques.

Nous saluons et célébrons même l’effort et les principes qui ont animé nos prédécesseurs, que l’on retrouve notamment dans la pensée sociale malienne et qui révèlent à nouveau toute leur pertinence dans les temps de mutations profondes que nous traversons. Les actions politiques de CARE ne pourront être dirigées contre l’héritage politique des anciens dirigeants maliens pour des gains politiques ou à des fins de vengeance. Notre cause transcende la politique à l’ancienne. Notre volonté est avant tout de nous mettre au service du peuple malien, puis de veiller à la prospérité de chaque citoyen. Notre objectif est de veiller au dialogue entre les Maliens sur les questions qui ont trait aux difficultés de leur vie quotidienne et de leur proposer des solutions concrètes. Si nous n’atteignons pas ces objectifs, notre mission aura été vaine. Au-delà des clivages politiques du passé, c’est vers l’avenir qu’il importe que nous nous tournions ensemble.

Au moment où le Mali s’apprête à célébrer ses cinquante ans d’indépendance, les Maliens appellent de leurs vœux des politiques axées sur l’avenir et une vision qui puisse porter leurs aspirations pour les cinquante prochaines années et au-delà. Nous nous réjouissons de pouvoir vous compter parmi nous en tant que membre de CARE. Nous sommes convaincus du bien-fondé de cette campagne et de l’application des ces mesures cruciales à la société malienne. Nos efforts visent à réunir le peuple malien derrière notre cause, afin que notre pays tire parti de ces mesures qui sont d’une importance cruciale.

Il importe tout autant, et c’est notre conviction à CARE, d’apporter la preuve de la manière dont les sociétés peuvent être transformées à partir de politiques saines, en faisant du Mali une vitrine de ce type de métamorphose. C’est ainsi que nous avons choisi comme slogan de notre plateforme, «l’harmonisation de notre démocratie».

Cheick Boucadry Traoré

Qui est Cheick Boucadry Traoré?

Cheick Boucadry Traoré est le fondateur et le Directeur général de TANEX Corporation (TANEXCO), une société d’ingénierie financière. Né à Kayes au Mali, il a passé les premières années de son enfance à Sébétou, le village de son grand-père. Il a ensuite été emmené dans la ville de Kayes, chez des amis de la famille, pour commencer l’école primaire, deux ans après l’âge normal de scolarisation. Il a quitté le Mali en 1983 avec une bourse du gouvernement canadien, pour le Canada, où il a fait son premier cycle universitaire avant de poursuivre ses études aux États-Unis. Il est diplômé d’un DEC en Administration Générale et d’un Master en Business Administration.

Cheick Boucadry Traoré fit un stage au greffe du Tribunal de la Première Instance de Bamako (Mali) en 1984. Compte tenu de ses qualifications et de son vif intérêt pour la politique et la culture africaine, Cheick Boucadry Traoré a été recruté par le cabinet de consultants Vallot International Consultants en 1992, en tant que Consultant et Conseiller principal en investissements. Dans ses fonctions, il a aidé des gouvernements et des entreprises étrangers à établir des partenariats privés en matière commerciale et financière et à nouer des contacts politiques aux États-Unis. Au sein de la société Automated Research Systems (ARS), il a occupé les fonctions de responsable commercial et de vice-président chargé du Département des relations internationales. Il a travaillé comme expert résident d’ARS pour les questions de développement commercial et industriel des pays en voie de développement, en ciblant ceux de ces pays qui souhaitaient prendre part à des projets de développement du commerce et des infrastructures. Cheick Boucadry a été membre de la délégation des observateurs envoyés par les États-Unis (United States National Security Caucus Foundation) pour l’élection présidentielle du 21 juillet 1998 au Togo.

Malgré plusieurs années de séjour à l’étranger, Cheick Boucadry n’a jamais rompu le lien qui l’unit à sa terre natale. Il a effectué de nombreux voyages au Mali et en Afrique durant ces années. En séjournant à différentes reprises au Mali, il a pris toute la mesure des privations des populations maliennes, ce qui a aiguisé encore davantage sa volonté de leur venir en aide. L’une des mesures concrètes qu’il a prises dans ce sens a été l’ouverture, en 2006, d’une représentation de sa société à Bamako, ce qui lui a permis d’effectuer des séjours plus fréquents encore qu’auparavant, tout en offrant un emploi à quelques Maliens et, bien évidemment, en élargissant les possibilités d’investissement étranger au Mali et sur le continent africain en général.

Cheick Boucadry n’a jamais été directement engagé dans des activités politiques, bien qu’il vienne d’une famille d’hommes politiques. Il a toutefois conseillé des chefs d’État et de gouvernement sur des questions politiques et financières, ce qui lui a permis d’observer de près le fonctionnement de la sphère politique et des milieux d’affaires, dans lesquels il est bien introduit.

Cheick Boucadry connaît les souffrances des populations africaines et sait ce que signifie pour un enfant d’être privé d’école pendant des années, pour la jeunesse africaine d’être privée d’espoir, ne sachant pas de quoi demain sera fait. Il en est pleinement conscient, et c’est la raison pour laquelle il a décidé d’aider les pays africains à résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés. Cheick Boucadry a une connaissance approfondie des arcanes des structures gouvernementales et administratives des pays africains et est conscient de l’impérieuse nécessité d’apporter un surcroît de dévouement, de sacrifice et de rigueur pour susciter un changement en profondeur du devenir des populations africaines. L’espoir peut être redonné à ces populations, le même espoir qu’il a nourri quand il vivait seul depuis sa plus tendre enfance, où il a vécu dans un village isolé, sans ses parents. Telles sont les raisons qui ont poussé Cheick Boucadry Traoré à créer TANEX Institute, organisation sans but lucratif, pour contribuer à améliorer la qualité de vie dans les pays africains et à partager son expérience et ses connaissances. Son souci premier est d’investir dans le capital humain.

En plus de toutes ses autres réalisations et expériences, il est beaucoup plus fier et s’estime heureux pour sa petite famille. Son épouse Liberata Gasasira-Traoré, son fils Moussa Traoré, qui prépare actuellement son Doctorat en Droit à la Dickinson Law School, et ses deux filles, Nimat Niélé Traoré, qui trouve du plaisir à étudier au Lycée et Kulthum Languida Traoré, qui s’apprête pour le Second cycle du Primaire.

 

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