C’est animé d’un sentiment d’être trahies ou manipulées, après “avoir été à l’avant-garde de la défense de la démocratie et de la République au moment où il le fallait” et “d’avoir joué le rôle qu’elles devaient jouer et cela par conviction”, que les Fare se retirent solennellement du Fdr. Modibo Sidibé et ses partisans dénoncent le fait que depuis des semaines une “commission de rédaction” et un “porte parole” sont en train de prendre des initiatives au non du Fdr sans consultation des partis et associations qui composent ledit front.
Le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (Fdr), créé le lendemain du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 pour exiger le retour de l’ordre constitutionnel au Mali et qui, depuis la défaite du candidat Soumaïla Cissé qu’il soutenait lors du 2è tour de l’élection présidentielle, s’est transformé en front d’opposition au président élu Ibrahim Boubacar Kéïta, est aujourd’hui en situation de débandade totale.
Après avoir perdu certains de ses alliés bien avant la tenue de l’élection présidentielle, comme le Mpr et l’Udd et une grande partie de l’Adema à la veille du 2è tour de la présidentielle, le Fdr vient de connaître la démission d’un autre de ses grosse pointures, à savoir le parti “Les Forces Alternatives pour le Renouveau” (Fare An ka wuli) de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé.
A croire queLe Fdr, un front qui était sensé animé l’opposition politique à la sortie des élections, est en état d’éclatement.
Dans la lettre adressée au président du Fdr annonçant le retrait des Fare et dont nous avons reçu une copie, le président du parti qui a soutenu Modibo Sidibé à l’élection présidentielle, M. Alou Keïta, fustige le fait que depuis des semaines une “commission de rédaction” et un “porte parole” sont en train de prendre des initiatives au non du Fdr sans consultation des partis et associations qui composent ledit front.
Dans ladite lettre, Alou Keïta rappelé que “les associations et clubs de soutien à Modibo Sidibé font partie des fondateurs du Fdr et ont été victimes à plusieurs reprises de marginalisation allant jusqu’à mettre leur existence même en doute, lorsque des intérêts individuels étaient en jeu”. Or, en à croire M. Keïta, “le parti Fare a été de tous les combats, en étant pratiquement le plus visible tant dans les marches que le jour du baptême de l’Adr au Palais de la Culture”. Pour lui, il n’y a aucun doute, les Fare ont respecté leur engagement en soutenant le candidat Fdr lors du 2è tour de l’élection présidentielle, “contrairement à bien d’autres”, ajoute-t-il.
C’est pourquoi, affirme clairement M. Alou Kéïta, “les Fare refusent que les décisions soient prises en leur nom, des lettres ouvertes rédigées et publiées en leur nom sans consultation préalable, ni sur l’esprit, ni sur la fond, ni sur le forme”. Non seulement telle est la position des Fare, mais aussi ce parti déclare haut et fort qu’ “aucun homme, aucun regroupement fut-il Fdr ne peuvent amener les Fare là où elles ne veulent pas aller, leur faire dire ce qu’elles n’ont pas dit, ou les mettre d’office sous la coupe de qui ce soit, sans notre consentement et de surcroit devant la presse quelle que soit l’urgence”.
C’est animé d’un sentiment d’être trahies ou manipulées, après “avoir été à l’avant-garde de la défense de la démocratie et de la République au moment où il le fallait” et “d’avoir joué le rôle qu’elles devaient jouer et cela par conviction”, que les Fare se retirent solennellement du Fdr.
A ce jour donc, on peut dire que Modibo Sidibé et ses partisans ne sont partants pour l’opposition, avec leur retrait du Fdr. Déjà, à la veille du 2è tour du scrutin présidentiel, une partie des Fare conduite par Zoumana Mory Coulibaly s’était opposée au mot d’ordre officiel du parti de soutenir le candidat du Fdr, M. Sumaïla Cissé. Cette partie rebelle avait appelé à voter pour Ibrahim Boubacar Kéïta. Ce qui fit connaître au parti Fare sa première après la défaite de son candidat, l’ancien candidat Modibo Sidibé.
Le retrait officiel du parti Fare du Fdr va donc permettre de résorber cette crise et de faciliter le rapprochement entre les membres d’un même bureau politique. Alors question: faut-il s’attendre à retrouver les Fare dans le camp présidentiel ? Wait and see.
Moussa TOURÉ
Monsieur Moussa, un journaliste doit être bref et précis, afin que les uns et les autres comprennent facilement et aisément de ce que vous émettez 😆 😆 😆
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