LE DRIBBLEUR Alpha et famille à Bamako : Mauvaise nouvelle pour ATT et la République

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D’une manière ou d’une autre l’ombre immense, obsédante, envahissante d’Alpha s’est toujours imposée  à Amadou Toumani Touré depuis le temps où il fut candidat indépendant soutenu par l’Adéma sur les ordres du président sortant, après son accession à la magistrature suprême, jusqu’à aujourd’hui où l’on assiste, venant en partie du fait des proches d’Alpha, à une montée des périls autour du chef de l’Etat.

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Le temps de l’idylle est bien passé entre l’ancien et le nouveau locataire du palais de Koulouba longtemps rapprochés par un respect, une considération  sinon une entente mutuelle selon certaines mauvaises langues. C’était le temps où Alpha croyait encore avoir le privilège d’avoir son mot à dire aux moments du remaniement ministériel, allant même jusqu’à vouloir imposer l’un de ses fidèles parmi les plus fidèles pour figurer dans le gouvernement. Malheureusement pour lui ou heureusement pour ATT et nos finances publiques, ce dernier traînait des casseroles récentes et retentissantes du fait de sa gestion  très malhonnête d’un important département ministériel. On parlait aussi d’un deal  passé entre Alpha et ATT, de conciliabules secrets chaque semaine entre les deux hommes qui prétendument, s’entendaient comme deux larrons en foire. Sur le dos de la République? A cette question beaucoup d’observateurs répondaient par l’affirmative.

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Comme si la gestion de affaires de l’Etat se réduisait à un échange de bons procédés ou à d’inutiles témoignages de reconnaissance entre obligés. L’engagement du président ATT à vouloir faire obtenir coûte que coûte la présidence de l’Union Africaine à son aîné et prédécesseur a été vu comme une volonté d’éloigner absolument un homme encombrant, nuisible, sinon potentiellement dangereux car capable de tous les retournements. Pour corroborer cette opinion, l’on mettait en avant le procédé extraordinaire par lequel Alpha et les siens, « la Bande des dix » du Comité exécutif de l’Adéma, avaient conduit leur parti à la rupture et à la scission en le mettant au service quasi exclusif d’Amadou Toumani Touré, un candidat indépendant, contre Soumaïla Cissé, le candidat légitime issu d’élections primaires très disputées entre lui et l’éternel Soumeylou Boubèye Maïga, l’homme de toutes les aventures.

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Ce que ATT ignorait ou feignait de négliger en réalité c’est que Alpha était et demeurerait toujours un animal politique, un vrai qui aura toujours une ambition personnelle élevée et un dessein pour le Mali, fusse par personnes interposées. Il a une personnalité telle qu’il ne se contentera jamais d’une retraite dorée d’ancien chef d’Etat voué à cajoler ses petits enfants, à leur raconter les hauts faits de sa riche carrière politique et à inaugurer des chrysanthèmes.

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ATT N’A PAS REPONDU AUX ATTENTES D’ALPHA

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Sans aucun doute, Alpha aurait voulu que ATT se cantonne à son rôle de gardien des institutions de la république au-dessus de la mêlée et laisse la part belle des affaires de l’Etat à ses protégés et à l’Adéma qu’il aurait bien vu formant et conduisant le gouvernement de Consensus. N’est-ce pas Dioncounda Traoré, lé président de l’Adéma, actuellement controversé à cause d’ATT, qui disait que le consensus prôné par l’homme de Koulouba est anti-démocratique ? Il le disait principalement parce que cette idéologie dans sa pratique lésait las intérêts politiques nationaux de l’Adéma qui se sentait et se sent toujours majoritaire. Comme le dirait avec délectation Ladji Bourama, « la collaboration entre l’Adéma et ATT n’a pas été à hauteur de souhait. » C’est ainsi que la pérennité de l’Alphacratie, le pouvoir hégémonique et dispendieux de la puissante Adéma, n’a pas été assurée. Pour Alpha et son parti il n’y a rien que des espoirs déçus malgré tous les sacrifices consentis pour « leur poulain » Au jour d’aujourd’hui il n’ont que deux maigres postes de ministre à se mettre sous leur dent qui est vorace. Rien ne présage qu’il en sera autrement, plus avantageusement pour eux,  après le prochain remaniement ministériel et au-delà, en cas de probable victoire d’ATT en cette année 2007 lors des élections présidentielles.

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Non seulement ATT n’a pas répondu aux attentes d’Alpha et des leaders de l’Adéma, mais il a eu le malheur de phagocyter de manière involontaire le parti pour en faire son obédience alors que s’y développe une crise idéologique, identitaire et de croissance entrain de le conduire à une quatrième rupture.

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Les amis d’Alpha n’ont pas attendu une telle extrémité pour réagir et se manifester. C’est le cas de le dire, car ce sont ses proches conduits par l’ancien ministre de l’Administration territoriale  Ousmane Sy qui ont concocté « le Manifeste pour la Démocratie » signé par des membres éminents de la direction de l’Adéma et d’autres partis politiques pour dénoncer les dérives de la démocratie malienne, les dangers qui guettent les partis politiques avec le consensus et l’unanimisme parlementaire sous ATT, et appeler la classe politique à un sursaut salvateur. C’est ce  message qui est véhiculé sur toute l’étendue du territoire de manière plus virulente et constante  dans leurs épîtres aux maliens par les initiateurs de l’Association Démocratie et Justice El Madani Diallo,  Ousmane Sy, Docteur Diop, et Moussa Soumaré et compagnie.

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Ce sursaut national des politiciens maliens et partant de la majorité des militants des partis politiques et de la nation tant attendu est espéré pour remettre les pendules démocratiques à l’heure et ATT à sa juste place, celle de candidat indépendant éconduit à la magistrature suprême, son seul destin auquel il n’aurait pu échapper sans l’aval de l’Adéma, selon les réfractaires à son soutien. Dans cette période de grande effervescence le pouvoir d’ATT a su résister aux effets collatéraux dans l’opinion de la rébellion touarègue, des accusations sur Internet du journaliste barbouze français Lepigeon et des propos farfelus d’un lieutenant du rebelle ivoirien Soro Guillaume contre le président de la République. Il en a été de même de la bourrasque médiatique nationale et de la polémique soulevée par le brûlot injurieux et scandaleux « ATT-Cratie, le pouvoir d’un homme et de son clan » commis par une coalition de politiciens douteux, aigris et revanchards, nostalgiques du pouvoir et de ses ors

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Le peuple malien rejette les excès sauf si sa survie est en jeu. Il n’est plus facile de l’entraîner dans des aventures dangereuses pour les seules envies ou lubies de politiciens en mal de popularité ou de come-back

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La présence d’Alpha à Bamako ne sera pas s’en soulever une vague d’interrogations chez certains liées à son attitude vis-à-vis au régime en place. Il ne prendra pas certainement du recul par rapport aux affaires de son parti sur le cours desquelles il peut peser radicalement. Il reste un recours pour l’Adéma malgré les vicissitudes passées que la Ruche lui doit. C’est encore un homme de grande influence et d’envergure internationale. On espère seulement que les couleuvres avalées à la présidence de la Commission de l’Union Africaine lui indiqueront la voie de l’humilité et de la sagesse par rapport à son parti et aux questions nationales.     

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Ses partisans en voulant mettre en délicatesse le pouvoir ont-ils agi avec son plein assentiment ? Le contraire serait fort surprenant de la part d’un aussi grand calculateur qu’Alpha qui a l’art de planifier, baliser et structurer sa trajectoire politique.  De très fortes rumeurs font état d’une probable candidature de Mme Adam Ba Konaré, son épouse aux prochaines législatives à Kati, un bastion électoral de l’Adéma dans le dessein de conquérir le Perchoir. Son gendre Tiéblé Dramé, leader du Parena vient de dénoncer toute alliance avec ATT « dans les circonstances actuelles » Un front de l’opposition est entrain de se constituer pour se mettre en marche. Les va-t’en guerre font des déclarations incendiaires avant même les élections présidentielles dans le but de les prendre en otage et de préparer le peuple et l’opinion internationale au pire. Ce sera la victoire pour eux ou la fin du pouvoir qui nous gouverne. Il ne restera plus qu’au front social à s’allumer, à la société civile, aux étudiants, élèves, "déflatés" et travailleurs de prendre la rue et à des provocateurs de s’infiltrer, pour que se joue le destin d’ATT et de son régime en des jours incertains pleins de fureur et d’affrontements et de sang contre les forces de l’ordre. C’est un tel  scénario que voulaient les comploteurs du pamphlet ATT-Cratie, pour obliger le président Amadou Toumani Touré à abandonner le pouvoir. Mais pour qui ?

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BABOYE  KANTE   

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