Le directeur de cabinet de la primature précise : « La Commission dialogue et réconciliation n’a pas vocation à tout régler »

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Jeudi dernier, le ministre du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré et une délégation de la Primature, conduite par le directeur de Cabinet, Boubacar Sow, étaient face à la presse nationale et internationale.  Objectif : expliquer aux hommes de média et à travers eux l’opinion nationale et internationale, les tenants et aboutissants de la Commission dialogue et réconciliation créée par le décret n°2013-212/P-RM, pris en Conseil des ministres du mercredi  06 mars 2013. 

Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique
Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique

A cette occasion, les ministres Traoré et Sow sont largement revenus sur, notamment,  le contexte et la justification de la création de cette structure, son organisation, ses missions ainsi que son mandat. La Commission dialogue et réconciliation est, faut-il le rappeler, créée auprès du Président de la République qui en choisit les membres, au nombre de trente trois. Parmi lesquels il y a un président, deux vice-présidents et trente commissaires. Elle sera dédiée exclusivement à la recherche, par la voix du dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes, de manière à recoudre notre tissu social. Elle aura deux ans pour y parvenir.
Dotée d’une assemblée plénière, d’un Comité exécutif et d’un Secrétariat général, la Commission peut, dans le cadre de l’exécution de sa mission, mettre en place, tant au niveau régional que subrégional, des groupes de travail chargés de questions spécifiques. Car, a expliqué le ministre en charge des Relations avec les institutions, c’est surtout au niveau local qu’il y a eu des exactions de toute sorte et c’est là que les gens doivent apprendre à revivre ensemble. Cependant, a-t-il précisé, il ne s’agira pas de créer des structures administratives d’un bout à l’autre du pays. A le croire, chaque Malien peut participer à ce dialogue à condition d’être un «citoyen normal», c’est-à-dire, être dans la République et respecter la laïcité de cette dernière.
Parlant du mandat de la Commission, le Ministre Traoré a estimé que deux ans n’étaient pas trop pour une question aussi importante pour notre pays. En ce qui concerne la qualité des membres de la Commission, le Ministre fera savoir que ces derniers, choisis essentiellement sur la base des critères de compétences et de probité morale, ne seront pas là pour des salaires, mais pour servir la nation. Et le directeur de Cabinet de la Primature de préciser que toute personne qui a l’intention de briguer la magistrature suprême ou milite dans une organisation  qui a une position par rapport à la crise, ne pourra pas y siéger. Pour M. Sow, la Commission travaillera certes, par la voix du dialogue, à régénérer le tissu social. Mais, elle n’a pas vocation de s’occuper de tout. Elle ne pourra pas, par exemple, se substituer à l’autorité judiciaire en revenant sur les cas où la justice nationale ou internationale a déjà été saisie. Pour ainsi dire que le citoyen qui s’estime lésé, peut, indépendamment de la Commission, saisir la justice. De la même façon, la Commission dialogue et réconciliation ne devrait pas se substituer à celle d’indemnisation dont le décret d’application devrait voir le jour dans un proche avenir.
Bakary SOGODOGO

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