Dans un entretien qu’il nous accordé la semaine passée, l’Honorable Mahamadou Hawa Gassama Diaby analyse la gouvernance du pays, l’éventuelle négociation avec les groupes armés du nord, la possibilité de la tenue des élections avant la libération du septentrion et la composition du Cabinet de l’Assemblée nationale. Pour ce député élu à Yélimané, le Chef du Gouvernement n’est pas à la hauteur des événements car il ne fait rien pour sortir le pays de l’impasse. ” Il ne cesse de décevoir le peuple malien… “
Le laxisme de l’Etat face à la résolution de la crise sécuritaire du nord du Mali a été la principale motivation des militaires de Kati pour renverser le Président Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012. Du moins, c’est ce qu”ils ont dit à l’opinion publique. Depuis ces évènements, le peuple attend encore un sursaut d’orgueil des forces armées.
A la question de savoir s’il est opportun de négocier avec les groupes armés qui occupent les régions nord du pays, l’Honorable Hawa Gassama Diaby a laissé entendre qu”il ne comprend plus le Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Car, ce dernier tient plusieurs langages. Ce qui, selon le Député, n’est pas digne d’un responsable de son rang. Tantôt, il affirme qu’il n’est pas question de négocier, tantôt il assure que la négociation est incontournable. Pire, il a donné raison aux rebelles en disant que certaines de leurs revendications sont légitimes.
“Vraiment, Cheick Modibo nous a déçus. Je peux même dire qu’il a trahi le peuple malien. Nous avions cru qu’une personnalité comme Cheick Modibo Diarra, qui a travaillé à la Nasa, pouvait nous faire sortir de l’ornière. Malheureusement, ses changements fréquents de position prouvent qu’il n’est pas à la hauteur. Je me demande ce qui s’est vraiment passé à Ouaga, pour qu’il en arrive à tenir de tels propos. En tout cas, nous ne comptons plus sur lui. On ne veut pas de négociation à l’état actuel des choses car chaque chose en son temps” a souligné l’élu à Yélimané.
Pour ce qui concerne les concertations nationales, Hawa Gassama Diaby s’est réjoui de son report car ces assises ne sont pas, à ses yeux, opportunes. Elles vont nous amener à perdre du temps sur des sujets déjà réglés. Il tient à préciser que, ce qui est prioritaire pour les Maliens, aujourd’hui, c’est l’arrivée immédiate de la force internationale pour aider notre armée à libérer le nord du pays. “Ce n’est pas le moment d’aller s’insulter pour de nouvelles institutions à créer alors que le pays a des difficultés surtout financières pour assurer le fonctionnement normal des institutions existantes… “
Pour ce qui concerne l’organisation des prochaines élections avant ou après la libération du nord, le représentant du peuple dira que l’on ne peut pas parler du baptême avant d’avoir engrossé sa femme.
Pour l’honorable Gassama Diaby, parler d’élection avant la libération du nord, relève de l’utopie. Cela est inimaginable. “Comment voulez-vous que le Mali tienne des élections avant de reconquérir les zones sous occupation des rebelles et des islamistes ? Pour parler du baptême d’un enfant, il faut d’abord enceinter la femme. Tenir les élections avant la reconquête du nord est synonyme de l’acceptation de la partition du pays” a-t-il soutenu. Pour lui, si le Mali tient les élections sans le nord, les populations du nord seront en droit de réclamer leur indépendance.
A propos des nominations au sein du Cabinet de l’Assemblée nationale, M Gassama dira que l’honorable Younoussi Touré veut mener des réformes au sein de l’institution.
Contrairement à ses prédécesseurs, Younoussi Touré a constitué un Cabinet regroupant plusieurs partis politiques dont 9 cadres de l’Adéma-Pasj. “Depuis son accession au perchoir, il y a plus de six mois, il a accepté de travailler avec l’ancienne équipe de Dioncounda. Pendant ce temps, il jugeait la compétence des uns et les autres. Après ce temps d’observation, il a procédé à une quinzaine de nominations dont la plus remarquable concerne le secrétariat général, occupé par un cadre compétent, Dr Madou Diallo de l’Urd. A cela, je ne vois pas de mal car pour atteindre son objectif, donner une belle image à son institution, il lui faut des hommes en qui il a confiance. Et c’est ce qu’il a fait”, a-t-il conclu.
Bruno D SEGBEDJI
Evidemment je ne sais pas pourquoi attache assez d’importance en publiant son entretient avec ce lamentable députe mal informé? Notre Assemblée est gorgée de cadres députés très compétents capables d’analyse fiable. Et puis ce député ne peut pas parler au nom du peuple, peut-être au nom de la populations de yélimané que je connais très bien pour y avoir séjourné.
Je risque de m’abstenir de lire votre journal que j’apprécie à juste titre.
Le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, séjourne depuis lundi à Paris, en vue de maintenir et de renforcer la mobilisation de la communauté internationale autour de la question malienne.
Au cours de son séjour à Paris, M. Modibo Diarra qui devra avoir des entretiens avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur « la situation dans le nord du Mali et l’appui de la France en vue de la reconquête des régions occupées illégalement par les terroristes et les narcotrafiquants », a rencontré une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), conduite par le secrétaire général du mouvement, Bilal Ag Chérif aujourd’hui selon de sources concordantes.
Depuis une semaine, le médiateur de la CEDEAO, le président burkinabé Blaise Compaoré, avait demandé au gouvernement malien de définir une date pour le début des consultations avec les mouvements touaregs du nord : Ansar Dine et MNLA.
Notons que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé l’envoi dans le nord du Mali d’une force militaire africaine soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux, avec l’aval de l’ONU.
Comments are closed.