Le coup d’essai d’IBK a été le coup de maitre : Soumeylou Boubèye Maiga est l’homme de l’année 2018 au Mali

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Soumeylou Boubèye Maïga
Soumeylou Boubèye Maïga

Nommé, à six mois de l’élection Présidentielle, à la tête du gouvernement, après quatre Premiers ministres, Soumeylou Boubèye Maiga est en passe de devenir  le meilleur chef du gouvernement de l’ère IBK, en termes de prouesses. C’est en tous les cas, notre conviction à InfoSept d’où son choix comme l’homme de l’année 2018.

Rares sont ceux qui auraient pu parier sur la tenue de l’élection présidentielle à  date échue, tant les défis liés à son organisation étaient énormes. Le nord du Mali, particulièrement Kidal  était interdit d’accès aux autorités après la visite controversée du PM Moussa Mara. Donc, les populations étaient plus préoccupées par l’instauration de la paix, de la sécurité et du développement qu’à une élection Présidentielle.  Au centre, le péril terroriste a pris une tournure  inquiétante avec  les conflits intercommunautaires entre Dogons et Peuls. Des zones entières  de cette région avaient été désertées par les représentants de l’Etat, Préfets, sous-préfets et tout le personnel administratif et scolaire répondant au nom du Mali. Au même moment, le sud était en ébullition, embrasé par les revendications sociales de plus en plus nombreuses et les récriminations politiques de l’Opposition qui exigeait des élections transparentes et crédibles.

C’est dans cette ambiance empestée que Soumeylou Boubèye a été nommé comme Premier ministre, le 30 décembre 2017. Les premières actions du nouveau PM ont été la visite au centre et au nord pour aller parler du Mali. A Tessalit comme à Kidal, il a certes entendu des propos très hostiles au Mali, mais il a tenu à transmettre le message du Président de la République. Même tonalité au centre qui est  en proie à une insécurité gravissime au relent communautaire. Sa tournée dans cette bande  semble sonner le glas de l’absence de l’Etat dans les zones réputées hostiles au pouvoir central où régnait la loi du plus fort. Il a pu calmer les ardeurs des uns et des autres, ne serait-ce que le temps de la tenue de l’élection présidentielle.

Quant à l’épineux processus électoral, Soumeylou Boubéye Maiga n’est pas passé par mille chemins. Il a d’abord imposé son rythme à la classe politique, avant d’indiquer la voie à suivre. Il s’est parfois buté à la farouche opposition d’une frange de la classe politique et a même lâché du lest concernant le fichier électoral, surtout quand le premier qui avait été mis en ligne a fait l’objet  de critiques, parfois acerbes, pour avoir renfermé des doublons voir triplons. Soumis à la pression des observateurs internationaux, le gouvernement a ordonné à la DGE de corriger les dysfonctionnements. Avec un sang-froid olympien, le PM n’a, à aucun moment, fléchi face aux revendications de l’Opposition. Son seul objectif était la tenue de l’élection présidentielle, dont le premier tour était prévu pour le 29 juillet et le second le 12 août. A quarante-huit heures du premier tour, un autre problème a surgi, celui de la procuration, qui, au lieu d’être autorisée conformément à la loi électorale, a fait l’objet d’une utilisation abusive. L’opposition a demandé d’annuler la décision du ministre de l’Administration territoriale concernant la procuration. En fin stratège politique, le PM a trainé les pieds jusqu’à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote pour écrire au Ministre en charge de l’élection pour qu’il annule sa controversée décision. Cette tardive décision n’a eu aucun impact sur le terrain, car les procurations ont été utilisées à l’emporte pièces. Ce qui a été l’une des causes de la contestation des résultats du premier tour. La protestation qui a suivi la proclamation des résultats du premier tour a été contenue par les forces de l’ordre. Le second tour a été organisé 72 heures après, et il a donné IBK comme vainqueur.

Ainsi, commença la crise postélectorale. Là également, le PM a joué gros en menant l’opposition à  l’usure, lui laissant contester, manifester, pour ensuite prendre la décision d’interdire toutes manifestations dans certaines zones de Bamako. Il a contenu deux manifestations après le décret interdisant les marches. Est-ce l’accalmie avant la tempête ?

Aujourd’hui, au regard des péripéties que le PM a surmontées tout au long de la présidentielle, nous pouvons affirmer que l’homme de l’année 2018 est Soumeylou Boubèye Maiga. Le sera-t-il en 2019 avec toutes les crises qui  s’accumulent et surtout sans une véritable offre  de  l’Etat ?  Wait and See.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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9 COMMENTAIRES

  1. Boubey est certes un homme d’etat! IBK qui l’a choisi comme PM et qui est reste’ calme et serein malgre’ de nombreuses crises, EST L’HOMME DE L’ANNE’E!
    Esperons que Boubey ne soit pas victime de ses succe’s! Si Boubey est intelligent, il doit integrer le parti presidentiel et non tenter d’agrandir son parti au detriment du RPM!
    Sangare’ et Mossad, nous avons fini avec la campagne! LE PRIX DE MA BENEDICTION EST DE 100 MILLIONS DE FCFA!

    • Ton Boua est illegitime et le restera, n’oublions pas surtout que Boua a eu 5 Premiers Ministres en 5 ans, alors ce titre nous semble tres malhonnete et le roi MAUDIT de segou restera pour toujours con comme une vieille anesse.

  2. Pour savoir si SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA a gagné son pari de sauver le MALI,au lieu de sauver le régime d’Ibk,il faut comparer sa méthode à celle de son prédécesseur son cousin Abdoulaye IDRISSA MAIGA dont la démission suscitée a surpris tout le monde.
    Abdoulaye IDRISSA MAIGA avait entrepris des démarches pour associer les couches concernées à l’élaboration d’un concept favorable à la quiétude sur le front social afin que le gouvernement puisse se consacrer utilement à la résolution de la question du Nord et du centre du pays.
    Sa méthode était parfaitement en marche avec MAHMOUD DICKO désigné pour négocier avec les compatriotes jihadistes.Lui-même avait entrepris une tournée dans les endroits chauds du Nord pour tâter les difficultés qu’ affrontent nos militaires.
    Cette méthode allait elle faire avancer la paix au Mali?
    On ne le saura jamais puisqu’ibk n’a pas voulu que l’expérience se poursuive car le MALI n’est pas sa préoccupation principale ,mais la préservation de son pouvoir.
    C’est pourquoi subitement il a changé de premier ministre à l’approche des élections présidentielles .
    Son ancienne directeur de campagne présidentielle de 2013 en a été tellement blessé qu’ il s’est retiré complètement de la vie politique prouvant que le Mali a toujours été sa seule préoccupation.
    SBM,sachant les désirs de son patron,en a profité pour se placer décidé à poursuivre sa carrière politique jusqu’au sommet de L’ÉTAT.
    En terme de l’ atteinte des objectifs fixés par IBK à son premier ministre à savoir l’organisation des élections présidentielles quelque soit les conséquences et la RÉÉLECTION d’Ibk et là aussi quelque soit la manière,SBM a parfaitement réussi.
    IBK et SBM se sont maintenus au pouvoir,mais le MALI continue à souffrir d’où naturellement cette question :sont ils au pouvoir pour satisfaire les désirs des maliens?
    N’est ce pas pour aider la France à défendre ses intérêts afin de profiter frauduleusement des deniers publics avec tous ceux qui leurs supportent, les BERNARD et autres?
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue .

  3. Boubeye a sauve le pays d’un grand Seateachaos politique en réussissant cette élection presidentielle . Je pense que depuis IBK au temps d’Alpha Konaré le pays n’a pas eu un premier ministre de cette trempe. Je suis sur qu’il nous tirera d’affaire car il a une faculté d’anticipation hors du commun. Wait and see….!

  4. De toutes les façons, IBK n’a pas le choix, car il est temps qu’il s’adapte à ses collaborateurs proches en les donnant peu de temps pour les aider à surmonter des défis qui nous assaillent depuis plus de sept ans maintenant. Ce n’est pas de multiples remaniements qui pourraient sauver ce pays, c’est de prendre des hommes et des femmes capables, mais aussi honnêtes et nantis d’un civisme légendaire et refusant de se mettre dans les fléaux qui rongent notre très cher pays depuis très longtemps. Parmi ces fléaux qui détruisent notre pays il faut retenir: l’incivisme, le clanisme, le népotisme, le favoritisme, la gabegie, le vol en bandes organisées, la tricherie, la trahison, la méchanceté, la jalousie, l’égo trop fort, la surfacturation des marchés publics, la non mise en place de l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut, la non reconnaissance de la valeur de l’homme par son entourage. Nous sommes dans un pays bizarre et très bizarre, mais ces fléaux seraient très certainement vaincus par les générations futures dans un effort surhumain, c’est dans ce seul combat que le Mali redémarrerait sur des bases saines et justes.

  5. “_____________Le coup d’essai d’IBK a été le coup de maitre : Soumeylou Boubèye Maiga est l’homme de l’année 2018 au Mali_____________________” ! ! ! ! ! !

    Du déjà-vu non, avec le même IBK- AOK en 1996 ! ! ! ! ! Sauf qu’en 2018 les contextes ont changé et avec la partition quasi consommée du pays, les grèves intempestifs, les réseaux sociaux, la société civile aux dents longues, informée en temps réel et soutenue par un bonne frange de religieux, l’extérieur défavorable au régime, des bailleurs de fonds toujours hésitant à investir dans le pays, l’étau se reserre de jour en jour, parce que le trésor est vide. . . . . . le tout devant un “président” végétant le mutisme le plus absolu. . . . . on voit mal comment même un Boubèye MAIGA peut pourra s’en sortir! Mais tout le monde a le droit de rêver__________________!

    • Bonjour

      Ces Atlantistes croient prétenti€usement que c’est Charlemagne qui aurait inventé l’école alors que l’enseignement et la transmission du savoir maître à élève avaient déjà été inventé en Chine des siècles plus tôt ! En fait Charlemagne à plutôt crée le concept de l’école obligatoire.

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