Il est ancien militant du Mouvement citoyen devenu aujourd’hui PDES. Il est aujourd’hui président de la coordination Horonya proche du candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Il est avocat et éloquent. Enfin, il ne fait aucun secret de ses convictions.
HORONYA, c’est le nom de la Coordination des Associations et Clubs de Soutien au candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Il est dirigé par Me Mohamed Ali Bathyli, ancien magistrat reconverti avocat. Un homme qui n’a pas sans langue dans la poche. En prélude au lancement officiel des activités de son organisation, il a animé vendredi dernier une conférence de presse au siège de l’entité à Djicoroni Para.
Horonya, dira-t-il, est une association apolitique, à ne pas confondre surtout avec le RPM le parti que dirige Ibrahim Boubacar Keïta. Tant mieux, dira-t-il, que le RPM ait choisi le même candidat. Horonya l’aurait fait, de toute façon. Et pour cause, « IBK reste l’homme d’Etat apte à prendre à bras le corps, les problèmes graves, sinon gravissimes du pays ».
La Coordination, poursuit-il, reste ouverte à toutes personnes partageant les mêmes visions.
Dans son diagnostic de l’Etat malien, le conférencier a déploré ce qu’il qualifie d’état « d’effritement et de déliquescence » du pays et de sa jeunesse en l’occurrence, de l’autorité de l’Etat, de l’Ecole, de l’agriculture, bref, de tous les compartiments de la vie socioéconomique et politique du pays. « L’Etat malien, poursuit-il est aujourd’hui gangréné par la corruption. Tout va à vau-l’eau ! Ce sont désormais les relations personnelles et les réseaux qui permettent de vivre ! Pas le mérite, la loi et le travail. Les réseaux ont phagocyté l’Etat… Nous avons devant nous des gens qui ont géré le pays et parmi eux, seul IBK s’est signalé de manière positive… Nous avons en face de nous des alphabétisés supérieurs et non des intellectuels… Au Mali, sur 100 titres fonciers, 90 appartiennent à des fonctionnaires… ». Vu sous cde prisme, il n’y a aucune chance de développer l’agriculture, souligne-t-il.
La République du Mali serait désormais à ses yeux, «une photocopie non conforme à l’originale… Nous n’avons presque plus de République». Les voleurs seraient passés part là. Mais prévient-il, « Nous allons reprendre ce qu’ils nous ont volé. C’est à eux d’avoir désormais peur ! ».
Le pouvoir actuel serait aujourd’hui « hyper concentré à Koulouba aux mains d’une poignée d’individus proches du système et les projets de développement sont devenus de véritables gadgets d’embellissement ».
Aujourd’hui, poursuit le conférencier, «nous avons besoin d’un président qui puisse nous regarder dans les yeux ».
Horonya, poursuit l’orateur, n’est pas une association qui travaillera avec le thé et du sucre, mais plutôt avec les idées. Plus d’une centaine d’associations et de clubs en sont membres, précise-t-il.
Que est le point de vue de Horonya à propos de la reforme constitutionnelle ? Le conférencier pense qu’elle est tout simplement « inopportune et inappropriée » et que « plus de 80 % de maliens pour la plupart non-scolarisés, n’en connaissent pas le contenu ».
Vu sous cet angle, Horonya conseillera-t-il au président IBK, s’il était élu de ne pas promulguer ladite loi éventuellement adoptée ?
Aux dires, du conférencier, il existerait d’ores et déjà des rouages et mécanisme pour promulguer ladite loi avant même la passation de témoins. En clair, le président sortant est susceptible de la promulguer. La question n’est pas à ce niveau. Il s’agit plutôt de ne pas la voter.
Le PDES ? Du n’importe quoi !
Par rapport à la cohabitation avec le RPM, n’y a-t-il pas risque d’amalgame suite à ces « deux noces» ? En clair, à l’image du Mouvement Citoyen qui s’est aujourd’hui mué en PDES, HORONYA ne risque-t-elle pas de suivre la même voix et concurrencer le RPM le parti de Ibrahim Boubacar Keïta une fois élu?
Pour le conférencier Mohamed Ali BATHYLI, il n’y aura pas d’amalgame. Horonya reste apolitique. Sa mission prendra fin après l’élection du candidat Ibrahim Boubacar Keïta.
Par rapport à l’allusion faite au Mouvement Citoyen et au PDES, il a tenu à parler en son propre nom et non en celui de la Coordination HORONYA.
«Le Parti présidentiel, à savoir le PDES, c’est du n’importe quoi ». Il révéla être lui-même issu du Mouvement citoyen. Mais, la mutation de cette association en parti politique n’a été soumise à la moindre consultation préalable à la base. «Une poignée d’individus se sont levés un matin pour ériger l’association en parti politique».
B.S. Diarra