A la Maison de la Presse le mercredi 20 novembre, les responsables du collectif des partis signataires de la déclaration du 31 mars 2024 ont dénoncé, lors d’une conférence de presse, la détention prolongée de onze responsables politiques arrêtés le 20 juin dernier. Ces leaders, accusés d’atteinte à la sûreté de l’État et de troubles à l’ordre public, sont, selon leurs soutiens : « des victimes de dérives politiques et judiciaires ». L’événement a regroupé la présence entre autres, de Issa Diarra secrétaire général du parti ASMA, Sy Kadiatou Sow du M5-RFPMali Kura, d’Amadou Koîta du parti PS Yéleen Kura, de Dr Mamadou Konaté et de nombreux d’autres dirigeants des partis politique, d’associations et de mouvements politiques.
« Ces personnalités ont été arrêtées lors d’une réunion privée, pourtant légale selon les textes en vigueur. La justice avait d’ailleurs prononcé une mise en liberté conditionnelle, rapidement contrecarrée par un appel du parquet. Le 12 novembre 2024, la Cour d’appel a rejeté une nouvelle demande de libération, renforçant le sentiment d’acharnement dénoncé par les signataires » a déclaré le président du parti Yéleen Kura, Amadou Koïta. Selon lui, ces arrestations visent à museler l’opposition et constituent une grave atteinte aux libertés fondamentales garanties par la Constitution.
Occasion pour lui de rappeller que le décret justifiant ces arrestations a été abrogé en juillet dernier, rendant cette détention « illégitime et arbitraire ». Pour les signataires, ces prisonniers ne peuvent être considérés autrement que comme des détenus politiques. En parallèle, ont-ils indiqué, le pays fait face à une aggravation de la crise sécuritaire et économique. En illustrent, les récentes attaques terroristes dans le centre et la crise énergétique persistante fragilisant davantage les populations et l’économie nationale.
Les signataires appellent les autorités de transition à libérer les détenus politiques et à respecter les droits démocratiques. Ils exhortent également les Maliens, tant au pays qu’à l’étranger, à se mobiliser pour la défense des acquis démocratiques et le retour à l’ordre constitutionnel.
Par Fatoumata Coulibaly
Le moins que puisse faire un pouvoir illégal est de gouverner dans l’illégalité. Incarcérer des opposants politiques fait partie de l’ADN des dictatures. Le général d’armée en use à son profit. Le pouvoir de nuisance de la junte n’a pas fini de s’exposer en pleine clarté. Et ce sera le cas tant que la population, qui semble pour lors anesthésiée, ne fera pas entendre sa voix. Quelle tristesse !