Cette rencontre était initiée par la fondation du centre malien pour le dialogue interpartis et la démocratie (CMDID) avec le soutien de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD). Elle visait à échanger sur le thème “Renforcement du fait partisan et amélioration des rapports entre les partis politiques et les populations “.
Après des débats en groupes autour d’un exposé (présenté par Pr Oumar Kanouté) sur le fonctionnement des partis politiques dans le système démocratique malien, les participants ont mis l’accent sur l’adhésion des populations aux principes démocratiques, la faible participation politique citoyenne dans le pays, les défis de construction du processus démocratique et la responsabilité des acteurs politiques. Après des échanges ” approfondis et fructueux sur la charte des partis politiques et la relation entre partis politiques et populations ” les différents intervenants se sont appesantis sur la nécessité de relire les textes fondamentaux qui régissent la vie des formations politiques.
A propos de la charte des partis, les participants plaident pour une relecture de ce texte afin de ” durcir les conditions de création des partis politiques, de prendre en compte les suffrages exprimés dans les critères d’attribution du financement public “. Les représentants de la classe politique appellent, en outre, à instituer le financement public des campagnes électorales et à les plafonner, à instituer la promotion de l’idéologie politique et le fait programmatique dans les documents statutaires des partis politiques. Ils recommandent aussi d’établir des mécanismes de suivi de l’application stricte de la charte des partis politiques.
Concernant la relation entre partis politiques et populations, les acteurs politiques présents ont mis en exergue l’urgence d’accentuer l’éducation et la formation à la citoyenneté, de sanctionner le “nomadisme politique des élus”, de rendre les programmes politiques plus conformes aux aspirations des populations.
Ils ont également souhaité de confier la gestion du processus électoral à une structure unique et pérenne (une fusion de la CENI et de la DGE par exemple), de renforcer la moralisation des listes de candidatures et le respect des principes de démocratie interne au sein des partis, de renforcer la promotion des programmes politiques au détriment de l’achat de conscience, d’instituer des mesures discriminatoires positives pour l’émergence politique des femmes et des jeunes, de soutenir le renforcement des capacités des acteurs politiques.
Enfin, les partis politiques ont vivement remercié l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD) pour son soutien et son accompagnement aux initiatives de la Fondation CMDID.
Rappelons que le Mali compte actuellement 175 partis politiques dont les conditions de création sont des plus simplifiées permettant même à des plaisantins de devenir «leader politique». Signaler que l’actuelle charte des partis politique date de 2005 et a visisblement besoin d’une cure de jouvence.
Bruno D SEGBEDJI