Le CMDID au chevet de la crise politico-sécuritaire : La classe politique fait son autocritique

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Sous l’égide de la fondation du centre malien pour le dialogue interpartis et la démocratie (CMDID), les partis politiques se sont livrés à une quasi- auto-flagellation sur leur part de responsabilité dans la crise actuelle. C’était samedi dernier au Grand Hôtel.

La classe politique
La classe politique

Certainement pas pour jeter l’anathème sur un ou un groupe de partis politiques, mais pour susciter le débat et tirer les leçons de la crise, voir ce qui a manqué, ce qu’il faut améliorer, ce qu’il ne faut plus faire. Tel était l’objet essentiel du conclave organisé le samedi dernier par la fondation CMDID. Il a permis aux représentants d’une cinquantaine de partis politiques de faire leur autocritique voire leur mea culpa quant à leur responsabilité commune dans ce que d’aucuns ont appelé “la chute de la démocratie malienne “.

Pour le président du CMDID, Seydou Nourou Kéita, qui avait à ses côtés, le Directeur exécutif, Moumouni Soumano, on peut noter qu’indépendamment des facteurs externes, par exemple la chute du régime de Mouammar Kadhafi qui a eu des impacts sur la situation sécuritaire du Mali il est important de relever que le processus démocratique malien regorgeait d’importantes faiblesses.

Il a cité l’hyper-présidentialisme, la faiblesse des contrepouvoirs, l’absence du fait majoritaire, les difficultés de renforcer la culture démocratique, la corruption et la fraude électorale, le désintérêt des populations pour la chose politique. “Ces faiblesses pour leur prise en compte interpellent hautement les acteurs politiques et posent des interrogations pertinentes sur leurs responsabilités dans la crise que le Mali traverse aujourd’hui “, a-t-il souligné.

Et M. Kéita d’indiquer que les niveaux de responsabilité sont différents et qu’ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, même si les partis politiques constituent un maillon d’une chaîne qui intègre plusieurs acteurs et différents paramètres. La rencontre, a-t-il précisé, offre une opportunité aux responsables politiques de la cinquantaine de partis membres du CMDID, d’analyser de manière critique, sans aucune complaisance, leur responsabilité dans ce qu’Albert Bourgi a appelé le “délitement des institutions démocratiques au Mali”.

Selon Seydou Nourou Kéita, l’objectif de ce conclave n’est pas de se livrer en spectacle en faisant le procès de certains partis au détriment d’autres. Il s’agit de prendre le recul nécessaire et de mener des réflexions appropriées pour identifier ce qui a manqué et surtout comment contribuer de manière efficace à la remise en marche du processus démocratique malien.

Le consultant Augustin Cissé a salué cette rencontre, qui se situe dans le cadre du plan d’action 2013 arrêté par les partis membres du CMDID, avant de relever que les partis politiques sont à la démocratie ce qu’est le moteur au véhicule. Ainsi, l’inexistence d’une opposition constructive, les méfaits de la gouvernance par consensus, l’étouffement des partis politiques à cause l’émergence d’un “indépendant” à la tête du pays, etc. Tous ces sujets ont été passés au peigne fin à travers les brillantes communications des experts, dont Makan Moussa Sissoko, Augustin Cissé. Ils ont été suivis de débats houleux entres les politiciens,  parmi lesquels on peut citer Tiémoko Mahamane Maïga de l’URD, Nouhoum Kéita de SADI, Dajié Sogoba du PARENA, etc.

 

 

Bruno D  SEGBEDJI

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